Impossible pour les salariés et les entreprises de tourner la page comme si rien ne s’était passé

Ces quelques mois ont obligé nombre d’entreprises qui s’y refusaient à appliquer le télétravail. Pour les entreprises ce sut un moment difficile mais pour les salariés également car du jour au lendemain, ils ont été confrontés à la réalité du télétravail dans leur espace de vie privée qui n’était pas adapté pour travailler. Impossible pour les salariés et les entreprises de tourner la page comme si rien ne s’était passé.

Une évidence mais la difficulté se trouve que cette situation est inédite.

La cohésion des équipes

Certes, la majorité des salariés pense que le retour est nécessaire pour la cohésion d’équipe. Les pratiques de management et d’équipe devront changer dans un contexte plus hybride du travail. Les salariés sont marqués par plus d’un an de crise qui est devenue une crise du travail. Les vécus et souhaits de retour sont très disparates entre les salariés (75 % des télétravailleurs ne veulent pas revenir au bureau « comme avant » vs 30 % chez les non-télétravailleurs), ce qui joue sur l’érosion du sentiment collectif d’appartenance et peut être un facteur de tensions entre les personnes notamment. Le risque est l’apparition de drame humain, craint par 1/3 des salariés. On sait que l’agressivité et l’hostilité sont des corolaires de la détresse psychologique. 

Les stratégies utilisées

Dans son étude, l’observatoire Amarok a utilisé l’échelle du Brief-Cope de Carver10 pour connaître les stratégies utilisées par les dirigeants adhérents à la CPME. Cette échelle mesure 14 stratégies différentes dont :

4 stratégies sont dites « fonctionnelles »,

c’est à dire qu’elles agissent de manière efficace sur la situation stressante . Notamment, coping actif, planification, l’acceptation et la réinterprétation positive.

4 autres sont dites « dysfonctionnelles »,

c’est à dire qu’elle ne permette pas de régler la situation de stress mais ont le sentiment à cours termes de s’en protéger : le désengagement comportemental, le déni, l’utilisation de substances et l’auto-blâme.

Les 6 dernières sont des stratégies à « variabilité fonctionnelles », c’est à dire qu’elles vont plus ou moins fonctionner contre le stress si celles-ci sont utilisées à bon escient : l’humour, l’expression de ses sentiments, le soutien social instrumental, le soutien social émotionnel, la religion, la distraction.

La deuxième vague de confinement a eu davantage d’effets négatifs sur la santé mentale des chefs d’entreprise. El fait, les chefs d’entreprises naviguent à vue dans un épais brouillard car des réalités comme les ruptures de stocks, les commandes en ligne, la concurence…leur fait prendre confiance en eux.

« De plus ils doivent être vigilants pour éviter les menaces et éviter que leurs chiffres d’affaires ne s’affaissent, voire que leurs entreprises ne disparaissent. D’autre part, ils doivent être vigilants pour saisir les nouvelles opportunités qui résultent de la crise. Transformer les contraintes en opportunités et entrevoir, évaluer, puis saisir les opportunités liées à la crise sont des comportements appropriés pendant toute crise. La vigilance entrepreneuriale mesure la capacité d’un entrepreneur à saisir des opportunités. »


Sous la direction du Pr. Olivier TORRES, Université de Montpellier – MOMA et Montpellier Business School, président fondateur de l’Observatoire AMAROK.
L’échantillon a été réalisé par téléphone en mars 2019 par OpinionWay selon la méthode des quotas et par l’intermédiaire d’une plateforme CATI. Il est constitué de 1490 répondants dont 41,77% de femmes. L’effectif salarié moyen des entreprises interrogées est de 6,06. L’échantillon basé sur l’Enquête Nationale Covid-19 (2020) laquelle a été réalisée en ligne du 15 avril au 21 avril 2020 par l’Observatoire Amarok en partenariat avec le réseau consulaire français. Il est composé de 2297 répondants dont 38,56% de femmes. L’effectif salarié moyen est de 5,55. L’échantillon basé sur l’Enquête Nationale Covid-19 (2021) laquelle a été réalisée en ligne du 11 janvier au 2 février 2021. Il est composé de 1065 répondants dont 41,87% de femmes. L’effectif salarié moyen des entreprises interrogées est de 7,28. 

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