En France, la pause-café fait partie des mœurs en milieu professionnel même si aujourd’hui le travail a pris d’autres aspects. D’ailleurs, depuis les différents confinements les salariés éprouvent le besoin de se retrouver pour dialoguer mais aussi le besoin d’échanger sur leurs pratiques professionnelles et la pause-café leur apparaît comme le moment approprié. Elle semble presque essentielle au bon fonctionnement d’une organisation. Si les salariés en profitent pour se détendre et discuter tous ensemble, tous n’ont pas la même habitude concernant celle-ci. Certains la voit comme le St Graal, indispensable à leur journée, alors que d’autres n’en profitent pas toujours. Décryptage d’une habitude française au bureau.
L’étude réalisée au mois de juin 2022 auprès de 839 actifs par l’institut de sondage Opinionway pour le compte de la marque de jus et de smoothies la corrobore. 81% des personnes interrogées la jugent indispensable sur le plan mental et 76% sur le plan physique. Ce temps permet pour 81% des personnes interrogées de mieux se connaître et contribue à la cohésion des équipes. Sans pause, 76% des personnes interrogées estiment qu’elles seraient moins efficaces au travail et 69% estiment que c’est un moyen de tenir entre deux repas lorsqu’on mange pendant cette pause et donc d’être plus productifs.
La pause-café : le Graal des Français
Une étude autre réalisée par l’IFOP (Institut Français d’Opinion Publique) pour la marque Carte Noire a interrogé 1 003 salariés sur leurs habitudes et les raisons de leurs pauses-café. Et le premier constat de cette étude démontre un pourcentage très élevé de personnes (89 %) qui prennent une ou plusieurs pauses-café dans la journée. 53 % des sondés déclarent en faire une plusieurs fois par jour. Devenue une réelle habitude dans les entreprises françaises, cette pause est appréciée pour plusieurs raisons.
D’abord, la pause au travail s’organise régulièrement autour d’un café. Mais la boisson n’est pas la raison la plus citée par les aficionados de la pause-café. Pour eux, il s’agit d’une occasion de partager un moment avec leurs collègues. 92 % des salariés interrogés déclarent se trouver toujours en compagnie de collègues qu’ils affectionnent durant ce moment de répit. Les raisons les plus récurrentes de faire une pause-café, selon le sondage, reposent sur l’intégration et la socialisation. Ces pratiques consistent à discuter et échanger sur une autre thématique que celle liée au travail. 88 % déclarent d’ailleurs qu’il s’agit de leur raison numéro un pour faire une ou plusieurs pauses durant la journée et 67 % attestent qu’il s’agit d’un rituel obligatoire pour être bien intégré au sein d’une équipe.
Une habitude des Millennials
Malgré ce que l’on pense, la pause-café constitue un rituel bien cadré. À travers l’étude de l’IFOP, des profils d’initiateur et de suiveur ont été définis. Bizarrement, les mêmes personnes invitent régulièrement d’autres collègues à un prendre un café. Parmi les adeptes, 43 % sont des initiateurs, souvent des hommes de moins de 35 ans dans des espaces de coworking et étant salariés CSP+ (Catégorie Socio-Professionnelle). Ceux qui, en revanche, attendent qu’on les invite s’avéreraient être majoritairement des salariés issus du secteur public et ne prendraient des cafés que seulement de temps en temps. L’étude démontre également que les pauses quotidiennes concernent davantage les Millennials que le reste de l’entreprise. Ces derniers se révéleraient ainsi plus aptes à prendre une pause régulièrement pour se détendre et être plus productifs. Cette vision va de pair avec le concept du bien-être au travail, prôné par les moins de 35 ans.
A contrario, les personnes de plus de 50 ans participeraient rarement aux pauses-café. 41 % d’entre elles déclarent prendre leur café seules à leur bureau, contre 27 % chez les Millennials. Une habitude qui correspond à des traditions en entreprise différentes. Les jeunes générations ne souhaitent pas faire l’impasse sur les pauses et préfèrent prendre leur temps pour s’en trouver, par la suite, plus productifs une fois au bureau. Autre élément de différenciation : la principale activité varie en fonction des tranches d’âge : les Millennials restent plus friands des informations croustillantes sur leurs collègues (44 %), contre seulement 27 % du côté des plus de 35 ans. La pause-café participerait, à ce propos, à la sociabilisation à travers la diffusion de ragots, toujours selon l’étude de l’IFOP. Même si cette pratique peut rapprocher, il faut cependant faire attention à son caractère nocif lorsqu’elle devient trop fréquente.
Des échanges informels entre salariés et dirigeant
Même si la pause-café reste habituellement un moment consacré à la détente, il n’empêche que certains salariés en profiteraient pour discuter de travail. Parmi les sondés, 54 % déclarent qu’il s’agit d’une occasion pour échanger de manière informelle avec son supérieur sur sa situation professionnelle et 53 % tentent d’obtenir un retour sur leur travail durant la pause. Les salariés profiteraient ainsi de ce moment de détente pour discuter avec leur supérieur dans des conditions plus agréables. Un petit pourcentage essayerait même d’obtenir des avantages, même si cela reste relativement rare puisque 59 % n’obtiendraient rien. 9 % arriveraient tout de même à gagner une mission ou un dossier et 5 % auraient obtenu une augmentation ou une promotion.
Ainsi, au sein d’une entreprise, les pauses-café deviennent récurrentes. Et même si, à l’origine, elles sont destinées à se détendre, les jeunes générations en font régulièrement pour partager des moments avec leurs collègues proches. Pour les anciennes générations, elles restent toutefois rares et lorsqu’elles existent, se font souvent à l’intérieur même du bureau. Quoi qu’il en soit, la pause-café en France devient un incontournable en entreprise, permettant sociabilisation entre les membres de celle-ci.