« J’ai l’intuition que »… et là la subjectivité peut s’allier à de nombreux facteurs liés aux circonstances. Mais dire « j’ai l’intuition que » ne veut pas dire que l’on fonctionne selon des critères subjectifs mais que notre expérience permet d’anticiper certaines situations. Certains entrepreneurs sont guidés par leur intuition mais d’autres après des expériences cuisantes considèrent que leur intuition les a conduits à une impasse. Pour réussir, il faut une grande part de travail et d’analyse, et également une part de chance. Beaucoup considèrent qu’écouter son intuition appartient à la partie « chance ». Et s’il en était tout autrement ?
Qu’est-ce que l’intuition ?
Il est très important de définir l’intuition, voire de la démystifier, pour comprendre l’écart séparant une approche hasardeuse et la mise en pratique stratégique de l’intuition qui pourrait alors être considéré comme un « organe », ou encore un « sixième sens », au même titre que la vue ou l’odorat.
L’intuition, à la base inconsciente, est un signal qu’envoie notre cerveau humain pour transférer son contenu dans notre conscient. Elle ne repose nullement sur le hasard, mais sur l’étude instantanée de notre environnement par notre cerveau, s’appuyant simultanément sur l’ensemble de nos différentes expériences cumulées s’apparentant à l’élément déclencheur de ladite « intuition ».
Souvent, nous ne parvenons pas à en analyser les fondements de suite, ce qui donne des réactions comme : « je ne sais pas pourquoi, mais je pense qu’il faut agir de cette manière ». En réalité, nous connaissons le « pourquoi ». Il se trouve dans l’analyse inconsciente et les observations non volontairement mémorisées des différentes situations que nous avons rencontrées au cours de notre vie : épreuves, trahisons, réussites… Notre conscient se souvient des situations alors que notre inconscient, lui, a enregistré les gestuelles, les expressions, le ton, la chronologie des événements…
Faisant un mixage des différents éléments appartenant à l’ensemble de notre vécu, que ce soit dans notre sphère intime, personnelle, sociale ou même professionnelle, notre cerveau nous communique sa propre analyse de la situation abordée, sans que nous le décidions consciemment, à l’image de la respiration qui relève du réflexe et non de la raison.
Développer son intuition dans les affaires
Des études anglo-saxonnes prétendent que 90% des managers utilisent leur intuition régulièrement. Nombreux sont ceux qui ont réussi dans le monde de l’entrepreneuriat grâce à l’écoute de leur intuition. La liste est longue. En voici trois exemples parlant d’entrepreneurs visionnaires :
– Donald a emprunté 2,7 millions de dollars, allant à l’encontre des conseils de son avocat, pour développer sa chaîne de fast-food, sur la base de son intuition.
– Richard Branson déclare que toutes ses décisions d’affaire sont prises en moins de 30 secondes selon l’excitation intérieure ressentie devant une proposition.
– Tim Cook, Le PDG d’Apple, a déclaré lors d’une remise de diplômes à l’université américaine de Duke : « Je suis fondamentalement rationnel. Mais toutes les décisions importantes que j’ai prises pour l’entreprise, c’est mon intuition qui les a guidées ».
Évidemment, l’idée n’est pas de mettre à la poubelle nos expériences conscientes, nos études et les conseils de personnes averties. L’idée est de donner une place à notre intuition parmi ces instances et de parvenir à créer un équilibre entre elles. Dans le cas où ce type de stratégie séduit mais qu’elle se présente comme nouvelle, alors il est important de ne pas prendre de risques. Un conseil : tentez de mettre en place ce principe et décidez d’utiliser votre dit « 6è sens » dans des décisions secondaires ou de moindre importance, et pratiquez jusqu’à acquérir le savoir-faire nécessaire pour le transposer dans des décisions de plus grande importance.
Des erreurs toujours possibles
Même les chiffres et la raison peuvent parfois nous induire en erreur car chaque situation est particulière. Et l’avenir est toujours l’inconnu de l’équation. Suivre uniquement son intuition peut paraître excessif. Mais ne pas utiliser une telle faculté proposée par notre cerveau dans le but de la mettre en corrélation avec nos autres outils d’analyse, peut paraître tout aussi excessif. Le tout est d’arriver à un habile mélange entre raison et intuition !