Interview de Jean-Baptiste Dhuiege, CEO D’Icare Group qui nous montre comment il a réussi à automatiser l’ensemble des procédures de logistique et de gestion des locations saisonnières pour faciliter la vie des gestionnaires et ainsi de leur permettre d’augmenter leur activité.
Comment vous est venue l’idée d’Icare Group ?
Quand je suis arrivé en France, j’ai décidé de me rapprocher de l’immobilier et donc j’ai monté une société de bâtiment. Mon idée, à ce moment-là, était de construire un parc immobilier. Or, pour construire un parc immobilier, il vous faut faire de la location saisonnière. Je me suis rendu compte que c’était très facile de louer sur AirBnB, sur Booking.com. Nous avions à notre portée tout ce qu’il faut au niveau des outils de location. C’était en 2015. Je ne parle pas encore d’Icare Group. En fait, je parle des outils qui existaient. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait que des plateformes de location : les plateformes AirBnB, Booking. com, etc
. C’était très bien, mais insuffisant : il n’y avait pas d’outils pour automatiser la gestion. Je ne pouvais pas organiser les interventions, je ne trouvais pas de personnel pour le faire. Avec Icare Group, nous avons créé un logiciel basé sur l’IA pour automatiser toute la logistique pour les ménages, les clés, le linge, etc. Or, jusque-là, il fallait tout faire à la main, trouver des partenaires, organiser les missions… Quand cela ne fonctionnait pas comme prévu, il fallait trouver une solution de remplacement, etc. C’est comme cela que m’est venue l’idée de créer un logiciel pour répondre à tous ces besoins. Notre logiciel ORION est un outil dédié aux Property managers (conciergeries, agences immobilières…) et à la location saisonnière. Entrée/sortie de locataires, remise de clés, ménage, linge de maison, maintenance… toutes les interventions des prestataires sont désormais pilotées dans un seul et même outil.
En quelle année avez-vous lancé Icare Group ?
Je commence à réfléchir en 2018 au concept d’Icare Group et en 2019 je rencontre un développeur, et je commence à lancer la réflexion sur les process de développement puis nous nous lançons. La date de création de l’entreprise intervient plus tard puisqu’elle n’a pas de lien avec le développement. J’ai financé, avant la création de l’entreprise, tout le début du développement pendant deux ans. En 2020, nous avons déposé les statuts et nous avons eu un Kbis.
Après cela, quelles ont été les grandes étapes ?
Nous sommes passés de deux à cinq. En 2020, nous avons recruté davantage de personnel et en 2021 nous avons atteint neuf collaborateurs et maintenant 15. La principale étape a été la constitution des équipes de développeurs que nous avons renforcées en 2020. Nous avons commencé à recruter des équipes non pas pour le développement pur, mais pour l’assistance commerciale.
Autrement dit, la mise en place des réseaux, la mise en place du support technique, le recrutement des personnes qui font le démarchage, la constitution du réseau de prestataires.Notre logiciel ORION assure un grand nombre de tâches mais il nous fallait aussi des prestataires. Il fallait les deux. On peut faire un parallèle avec Uber. Pour qu’Uber puisse se lancer, il lui fallait des chauffeurs taxi. C’est tout ce que nous avons fait en 2020-2021.
Vous avez donc commencé à développer un réseau de prestataires, et ensuite ?
Effectivement, nous avons développé une marketplace de mise en relation entre des Property managers et des prestataires professionnels (spécialisés dans la réalisation des services de ménage, blanchisserie, accueil des locataires…), en particulier dans les grandes villes. Et après deux années de R&D, le logiciel ORION est prêt à changer la vie des gestionnaires dans le monde !
Quels vont être les challenges à venir ?
Nous sommes allés au salon, le premier salon de la conciergerie de France, le 29 mars 2022, qui s’est tenu à Nantes et là, nous avons réalisé des tests avec des clients. En fait, il fallait développer la clientèle et le développement ne se fait pas sans tests réels. Nous l’avons donc fait sur une petite échelle. En mars, nous avons lancé officiellement le produit commercialement auprès de l’ensemble des property managers. Notre marché ce sont les conciergeries, les agences immobilières. Lors du salon de la conciergerie, j’ai eu un retour de 66 % des personnes : « Je signe avec vous dans les trois prochains mois. ». Là, nous sommes en train de mettre en place le renforcement de nos réseaux et de nos équipes.
Concrètement, vous leur apportez quoi ? Quel est leur besoin ?
La raison d’être d’Icare Group ? Comme je vous le disais tout à l’heure, c’est facile de louer. Ce qui est plus compliqué, c’est la gestion et la logistique. Notre expertise, c’est la gestion automatisée des processus après la réception d’une réservation de location : arrivée et départs des locataires, ménage, linge de maison, etc. Avec ORION, les problèmes, pertes de temps des Property managers sont résolus. Stop aux multiples canaux de communication, tout se passe sur le logiciel : communiquer avec les prestataires, planifier et organiser les interventions, suivre les demandes, jusqu’à l’encaissement des cautions et la facturation.
Que fait Icare Group ?
Le groupe a d’abord développé une marketplace de mise en relation entre des Property managers et des prestataires professionnels (spécialisés dans la réalisation des services de ménage, blanchisserie, accueil des locataires…), et après deux années de R&D, le logiciel ORION est prêt à changer la vie des gestionnaires dans le monde ! Avec Orion, les property managers ont un seul outil qui prend en charge l’ensemble des interventions nécessaires à l’arrivée et au départ d’hôtes dans les locations immobilières saisonnières. Connecté à leur solution habituelle de réservations, ORION organise les interventions, suit leur réalisation et procède à leur facturation et ce, pour chacun des logements saisonniers, de façon automatique et dématérialisée.
Est-ce qu’il y en a eu d’autres évolutions ?
Il y en a eu plein et elles se renouvellent sans cesse. Calendriers, rapports, demande de prestations, liste de propriétés, d’employés et de prestataires, facturation, statistiques…Si je faisais la liste exhaustive, il faudrait plusieurs pages pour les citer ! Nous utilisons par exemple l’intelligence artificielle pour personnaliser l’outil selon les habitudes et les besoins de chaque professionnel : habitudes de travail, préférences, consignes, horaires… C’est le logiciel qui s’adapte au professionnel et non l’inverse !
Qu’en est il des particuliers qui louent leur bien ?
Les particuliers, nous ne nous y intéressons pas encore car cela nécessite des moyens pour le développement marketing et la communication bien plus importants. Mais cela viendra plus tard. Nous commençons par les professionnels qui ont de nombreux biens à gérer, en France et à l’étranger (Espagne, Royaume-Uni…).
Quel est le gros défi à venir ?
Le premier défi pour la marketplace, c’est d’avoir un réseau qui soit suffisamment important pour pouvoir répondre aux demandes. Nous nous rendons compte qu’il y a énormément de demandes et nous cherchons à toutes les satisfaire. Le deuxième, c’est la constitution des équipes de call center. Comme nous augmentons rapidement le nombre de clients, il faut que nous nous adaptions à la demande pour pouvoir répondre rapidement aussi. Sinon nous serons la victime de notre succès.
Voilà quels sont nos défis aujourd’hui. Nous lançons régulièrement des campagnes pour que les professionnels tels que les auto-entrepreneurs ou les entreprises fassent partie de notre réseau. Cela n’a que des avantages pour eux : automatisation des démarches administratives, souplesse dans l’organisation de leur agenda, prise en charge de la partie commerciale et de la facturation… Les rémunérations sont plus avantageuses. Et surtout, ils peuvent accepter, refuser les prestations. C’est selon leur agenda, leurs disponibilités et leur rythme de travail.
Quelle est la plus grosse difficulté que vous avez rencontrée jusque-là et comment vous l’avez surmontée ?
La constitution des équipes. C’est le recrutement, la capacité à identifier et attirer les bons profils. C’est la plus grosse difficulté. Nous n’avons pas de problème technique, par contre, nous avons besoin de compétences. Après, nous avons eu des difficultés à recruter les réseaux. Ils sont 23 000 auto-entrepreneurs en France dans le service à la personne et pour certains, du mal à trouver des prestations.
De notre côté, nous avons des demandes de prestations qui ne sont pas remplies. C’est un non sens quelque part quand nous y réfléchissons ! Sur notre marketplace qui s’appelle R-Loginet, l’inscription est gratuite, tout professionnel peut trouver des missions dans les locations saisonnières et les property managers peuvent trouver des intervenants qualifiés. D’ailleurs cette plateforme est en pleine réorganisation, et nous aurons une nouvelle version à présenter début 2023.
Est-ce que vous comptez lever des fonds ? C’est quoi la suite ?
Oui, lever des fonds pour début d’année 2023 pour le développement commercial, l’extension et le recrutement des équipes. Nous allons rapidement être dimensionnés pour le développement commercial et technique (renforcement des équipes IT). Aujourd’hui, nous sommes quatre-cinquième de notre effectif en IT et un-cinquième en commercial. Désormais la société se développe à l’international. Nous avons lancé le logiciel en France bien entendu, et il sera disponible en Espagne et au Royaume-Uni d’ici la fin de l’année. Notre ambition pour 2023, ce sont les États-Unis !
Est-ce qu’il y a un point que je n’ai pas abordé ou que vous souhaiteriez aborder ?
Notre offre service, aujourd’hui, n’a pas de concurrence. Elle n’existe pas. Comme Uber est arrivé sur le marché, c’est disruptif. Il n’existait jusqu’à aujourd’hui sur le marché de la location saisonnière aucune solution complète dédiée à la gestion des services de conciergerie. Jusqu’à l’arrivée de ORION. C’est le plus avancé des logiciels SaaS (« Software as a Service ») assisté par Intelligence Artificielle et destiné aux Property Managers.
« Notre offre de service, aujourd’hui, n’a pas de concurrence. Elle n’existe pas. Comme quand Uber est arrivé sur le marché, c’est disruptif. »