La grève contre la réforme des retraites devrait perdurer, semble-t-il, encore un long moment. Les entreprises ont dû réagir et s’adapter aux conditions. Si dans certains cas, les solutions ont pu paraître évidentes dans d’autres, certains métiers ont rencontré des difficultés particulières. On imagine mal un maçon faire du télétravail par exemple.
La solution de base : le télétravail
Certains dirigeants restent opposés au fait que leurs salariés ne se rendent pas sur le poste de travail. Ils mettent souvent en avant que la productivité serait moindre, que les échanges moins fluides et que l’esprit d’équipe serait affecté. Pour les autres, le télétravail a représenté la solution. De nombreux postes et notamment tous ceux fortement liés à l’informatique peuvent effectuer les tâches à distance. Pour que le télétravail soit efficace, il demeure nécessaire de mettre en place des outils de télécommunication performants comme Teamviewer, Slack, Trello, Skype, Hang out ou encore Dropbox. Dans l’idéal, le télétravail se fait aux horaires classiques de bureau afin que vos équipes ne se retrouvent pas confrontées à un décalage. L’objectif est d’éviter la perte de temps et le stress des collaborateurs.
Le décalage des horaires de travail
La deuxième solution a été de décaler les horaires de bureaux en laissant les salariés adapter leurs horaires à leurs possibilités de transport ou à essayer d’éviter l’affluence. Dans la plupart des cas, elles ont laissé les collaborateurs terminer plus tôt afin qu’ils puissent prendre les transports tant qu’ils circulaient encore. La plupart des lignes fonctionnaient partiellement aux heures de pointe et permettaient de se rendre au bureau malgré les conditions difficiles.
La récupération des heures perdues
Celle-ci se pose lorsqu’il y a une réduction du nombre d’heure en dessous de 35H. Si dans la plupart des cas, les dirigeants offrent ces heures, vous pouvez l’imposer et le salarié ne peut pas refuser de les effectuer. L’imposer reste peu conseillé à moins de vouloir vous mettre votre salarié à dos. Attention tout de même car, si c’est votre salarié qui est en grève, ses heures ne peuvent pas faire l’objet d’un dispositif d’heures perdues à effectuer. N’oubliez pas qu’il faut informer l’inspecteur du travail des interruptions collectives de travail. Vérifiez également qu’il n’y ait pas d’accord collectif d’entreprise, d’établissement ou de convention ou encore un accord de branche. La récupération ne peut se faire n’importe comment et vous ne devez faire rattraper plus d’1 heure par jour et les heures perdues doivent se faire dans les 12 mois suivant leur perte. Celles-ci ne sont pas majorées.
La voiture d’entreprise/covoiturage d’entreprise
Certaines entreprises ont mis à disposition des parcs de voitures. Pour les plus habiles d’entre elles, elles ont organisé les trajets afin que certains salariés puissent en récupérer d’autres. Il faut tout de même prendre en compte les embouteillages et mettre en place une communication efficace pour que les salariés soient informés du trajet des collaborateurs qui n’ont pas les moyens de se rendre sur place. Bien entendu, il ne s’agit pas de forcer vos salariés à en récupérer d’autres car vous pourriez mettre votre salarié dans une obligation qui n’est pas conforme à la loi et la légalité de votre demande pourrait être remise en cause.
Le covoiturage en général
Pour se déplacer, de nombreux salariés ont fait appel au covoiturage. Attention tout de même car comme pour la voiture, les routes dans Paris ou en Ile-de-France étaient surchargées. Certaines applications comme Blablacar et Citygo ont connu un vif succès. On pensera également aux voitures ou scooters en libre-service. Vous devez cependant créer votre compte.
La mise à disposition d’abonnements pour les vélos et trottinettes
Certaines entreprises n’ont pas hésité à mettre les moyens en offrant carrément des vélos et des trottinettes à leur salarié. Une solution tendance surtout dans Paris qui peut vite mettre la bonne ambiance dans l’entreprise. Vous suggérez à vos collaborateurs un moyen de locomotion qui pourrait être utilisé dans d’autres circonstances et qui permettrait à vos salariés d’éviter la proximité désagréable des transports en commun. Pour d’autres, elles ont même pris en charge l’achat d’abonnements.
Le paiement de taxi
Pour les entreprises les plus riches ou les plus impactées, certaines n’hésitent pas à payer le taxi afin que les salariés puissent se rendre ou rentrer de leur lieu de travail. Il s’agit d’une solution onéreuse mais confortable qui permet d’avoir les salariés qui ne peuvent pas être absents de leur poste d’être présents.
Les congés et RTT
Certaines entreprises ont proposé à leur salarié de prendre en avance leurs congés et leurs RTT afin qu’ils ne soient pas affectés par les grèves. Certains salariés les ont demandés naturellement. Autres pratiques des entreprises : donner certains jours de congés supplémentaires en fermant l’entreprise. Attention tout de même à ne faire pas d’inégalités en accordant à certains des congés et à d’autres non. Il s’agit de fermer l’ensemble des services.