Le globe-trotter de l’entrepreneuriat

Luis Filipe Martins est le cofondateur et président de Foresight Entreprises, une société spécialisée dans le Conseil en management de transition. Un entrepreneur que rien n’arrête avec une entreprise comme mode de vie.

Quel est votre parcours (estudiantin, professionnel et personnel) avant la création de votre entreprise ?

J’ai d’abord obtenu une licence en géologie en 2002 et, pendant seize ans, formé par Bouygues Telecom, j’ai fait du business. Puis, en 2011/2012, j’ai suivi une formation de Management opérationnel à l’ESSEC pour maîtriser les finances, la gestion des conflits, la stratégie, la gestion d’une société…à l’issue de laquelle j’ai soutenu un mémoire sur le management de transition.

Quand avez-vous créé votre propre entreprise ? Dans quel secteur ? Et surtout, pourquoi (anecdote, déclic) ?

J’en ai créé plusieurs ! La première société dans laquelle j’ai investi était une société qui existait depuis 20 ans, société d’éditeurs de logiciels. Il y avait trois associés et on m’a proposé de remplacer l’un d’entre eux qui partait pour des raisons de anté. C’était une petite société d’une quinzaine de personnes. Celle-ci proposait des logiciels pour le planning des transporteurs ou pour les industriels qui utilisent les transports. Au bout de quelques années, j’ai quitté cette société car j’avais, d’une part, besoin de me remettre en question et, de l’autre, parce qu’avec les associés nous n’avions plus la même vision de l’avenir.

A ce moment-là, j’ai complété mes compétences par une formation à l’ESSEC de Management exécutive opérationnel. A l’issue de cette formation, j‘ai rencontré un manager de transition qui m’a ouvert de nouveaux horizons. Pour l’ensemble de mon parcours, ce sont les rencontres humaines qui le rythment. En quelques mots, le manager de transition travaille de manière ponctuelle dans une entreprise pour un ajout de compétences, pour un besoin particulier.

J’ai créé une association début  2013 pour les managers de transition A2MT et avec l’un des associés, j’ai travaillé sur le projet de rachat d’une société de confitures qui ne s’est pas réalisé mais qui nous a conduit (avec mon associé) à créer la société de conseil en management de transition. Cette expérience nous a donné toutes les clefs pour ouvrir le cabinet.

Notre cabinet, nous l’avons spécialisé sur l’achat de sociétés : de l’audit préalable jusqu’à l’accompagnement après rachat et aussi la reprise de sociétés en difficulté.
En fait, nous avions analysé que l’on retrouvait toujours la même structure, que l’on appliquait les mêmes principes avant achat et après achat. Qu’est-ce qui justifie un achat ?  Quels éléments permettent de justifier le prix et sur quoi on s’appuie pour négocier le prix et, une fois la société rachetée, comment la recadrer. Ma première entreprise m’a permis d’acquérir les bases de mes compétences d’aujourd’hui.

L’année dernière, j’ai également cofondé une jeune pousse, USEND, spécialisée dans l’organisation et le suivi de mission-livraison. Nous avions tous entendu parler de problèmes logistiques que des particuliers ou des PME ne pouvaient résoudre (un client qui oublie son portefeuille à 200 km de chez lui, une vente plusieurs fois annulée du fait de frais d’emballage et de transport trop importants…). Suite à ce constat et en échangeant sur les difficultés d’accès à des services de transport adaptés, nous avons décidé de créer USEND.

Pouvez-vous me donner
les chiffres de votre entreprise (date de création, nombre de salariés, chiffre
d’affaires…) ?

Le statut des SAS. Depuis 2013, notre CA se révèle en constante progression. Mon problème, aujourd’hui, demeure de gérer mon temps
car accompagner des sociétés est très chronophage. J’ai une entreprise d’investissement et je suis associé dans deux autres
sociétés : un commissionnaire en transport digital, une
application qui permet de transporter, faire transporter un colis n’importe où,
par n’importe quel moyen.

Que représente
l’entrepreneuriat pour vous ?

La liberté de créer, la satisfaction d’avoir créé son activité, de la rendre rentable et d’être maître à bord.

Quelles ont été les
principales difficultés rencontrées ? Et inversement, les principales
satisfactions ?

Les difficultés : la gestion du temps en même temps que
le développement de la société car faire du management de transition c’est
s’investir à 100% dans le projet que l’on accompagne. Il faut aussi gérer
l’administratif et il faut donc savoir en tout premier lieu s’organiser. Et, si l’on se développe, reste de former
quelqu’un pour qu’il soit, lui aussi, opérationnel et faire les deux choses en même
temps, ce qui s’avère pratiquement impossible.

J’ai une passion, celle de réparer les vieilles motos pour
qu’elles puissent redémarrer, retrouver les pièces nécessaires à leur
nouvelle vie. Pour moi, le management de transition c’est la même chose. Mais ma
satisfaction première réside dans le fait que j’aime profondément les gens et une société qui
redémarre m’apporte une réelle
satisfaction.

Comment vous êtes-vous financé ?

Par moi-même : autofinancement.

Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle ?

Vivre chaque moment à 100%. Quand je suis en famille, le week-end, je m’y consacre totalement, cela permet à chacun de vivre en harmonie. Quand je suis dans le travail, en semaine, je m’investis également à 100%.

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur qui se lance ?

Ne pas avoir peur de se lancer et bien s’entourer. Créer avec des associés permet de mieux se remettre en question mais également de répartir les charges de travail et pouvoir dépasser les difficultés.

Quelles sont les perspectives d’avenir pour votre entreprise ? Pensez-vous vous développer à l’international ? Pensez-vous à effectuer des levées de fonds ?

Dans mon métier, il faut saisir les opportunités, trouver des compétences qui me permettent de développer la société mais aussi celles pour accompagner les entreprises d’une manière optimale. La levée de fonds n’est pas ma priorité mais si une opportunité se présente, je la saisirai.

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