L’arrivée prochaine de la génération Z sur le marché du travail pose des questions sur l’intégration de la génération Y née entre 1980 et 1995. Faire confiance à la nouvelle génération est un défi pour tout chef d’entreprise mais la réciproque reste vraie. Si on parle de conflit de générations, il s’agit avant tout d’apprendre à vivre ensemble.
Dans les PME et TPE, l’enjeu est particulièrement crucial car il doit faire de ses salariés ses premiers supporters. Les aides proposées par l’Etat, réduisant le coût d’un salarié jeune ou sénior, conduisent souvent à les recruter en priorité. De cette diversité peut jaillir une formidable synergie créatrice à condition d’arriver à faire travailler plusieurs générations ensemble.
Trois générations dans la population active
Actuellement, trois générations coexistent dans la population active. Ce qui accentue la difficulté pour travailler ensemble c’est que chacune d’entre elles vit selon des valeurs directement basées sur des histoires de vie très différentes. Finie la retraite à 60 ans ou les emplois à vie. Les séniors sont donc de plus en plus âgés… Chaque génération a dû s’habituer à vivre dans ce contexte difficile.
La première génération, les « baby boomers
La première génération, les « baby boomers » nés entre 1945 et 1965 ont remis en question la façon de vivre de leurs parents « métro boulot dodo ». C’est une génération qui a connu la liberté sexuelle mais sans danger (pas de sida…). La société de consommation était une valeur et le crédo de cette génération c’était la réussite sociale. Ils ne remettaient pas en cause l’entreprise et la hiérarchie. Cette génération est aujourd’hui parfois et même souvent désabusée lorsqu’elle voit le chômage s’installer dans notre pays et se désole devant celui des jeunes et des séniors. Les départs à la retraite anticipée par exemple lui laisse un goût amer et elle a parfois tendance à reporter son amertume sur la jeunesse.
La génération « X », née entre 1965 et 1980, est marquée par la crise économique, l’effondrement des valeurs, la révolution technologique… C’est la génération marquée par la remise en cause du progrès… mais aussi par le divorce, le sida, les inventions nucléaires inquiétantes… Ils sont généralement sceptiques à l’égard de l’avenir. Ils regardent l’entreprise avec un grand pessimisme et peuvent parfois détruire l’ambiance d’une entreprise car ils sont aigris.
La génération Y
La génération « Y », née entre 1980 et 1995, est celle de la mondialisation. C’est aussi la génération des technologies de l’information et du progrès technologique accéléré pour qui tout est possible ou presque ! Ils ont grandi dans le culte du respect de l’enfant, de l’enfant roi. Confiance et optimisme les caractérisent ; ils sont en quête de développement personnel, veulent travailler moins et mieux. Ils sont par ailleurs exigeants envers le respect de leurs droits et ont une volonté d’indépendance.
II est donc aisé de comprendre les difficultés qu’ont ces trois générations à bien vivre ensemble. Pour bien travailler avec cette génération « Y », il est nécessaire de bien cerner ce qui les caractérise et de dialoguer sincèrement pour établir une certaine harmonie dans l’entreprise.
Comment les comprendre ?
La plupart des conflits sont profondément liés aux préjugés que l’on peut avoir envers eux à cause de leur comportement.
Voici quelques idées en vrac qui s’échappent des conversations
- Ils n’ont aucun sens de la hiérarchie mais sont en admiration pour ceux qui sortent des sentiers battus. C’est pourquoi les créateurs d’entreprise ont un certain succès auprès d’eux.
- Les valeurs traditionnelles leur paraissent n’avoir aucun fondement : les retards ou encore la tenue ne sont pas leur priorité. Ils ont cependant un grand sens de la justice et peuvent se retrouver dans la rue pour sauver la personne qui est exclue et même détruire sur leur passage sans hésiter.
- En entretien de recrutement, ils sont désabusés car ils ont l’impression qu’ils vont être intérimaires à vie, ils sont relativement défaitistes et vivent leurs expériences comme une succession d’espoirs déçus. Ils aimeraient que l’on reconnaisse leur valeur mais en même temps ils l’attendent de manière parfois passive.
- Leur talent c’est avant tout qu’ils sont toujours en train de faire dix choses à la fois et que pour être un bon entrepreneur, il faut être capable de faire dix choses à la fois.
- Ils sont dans le monde du copier-coller qui a obligé toutes les écoles de commerce à installer des logiciels pour éviter le plagiat : ce qui est sur la place publique leur appartient !
- Ils ont un réseau particulièrement étendu puisqu’ils comptent des centaines d’amis qu’ils côtoient. Au petit monde fermé de leurs aînés, ils ont le monde à leurs pieds avec les dangers que cela comporte.
Pour conclure les dirigeants ont tout intérêt à faire travailler ces générations ensemble car de la difficulté à trouver un emploi, de la confiance accordée par leur dirigeant leur permettra de dépasser les clivages.