Le confinement n’a pas mis en berne les concours à la création d’entreprise. Bien au contraire dans ce contexte, ils permettent d’acquérir une notoriété. Les incubateurs, les salons, les networking, les écoles de commerce… ont tendance à porter aux nues les concours comme un sésame de la réussite. Très couru par les jeunes entrepreneurs, il peut s’avérer être un formidable tremplin pour son vainqueur, en permettant de remporter des aides, des mécénats ou des parrainages et en prime de solides conseil. Mais gagner un concours de création d’entreprise quand on vient de monter sa boite est il réellement le signe de la réussite dans son activité ? Doit-on considérer ces concours comme un aboutissement ou comme un tremplin ?
La victoire au concours de création d’entreprise, comme reconnaissance de son activité
Les nombreux concours de création d’entreprise mettent en concurrence des jeunes créateurs d’entreprises, à l’échelle régionale comme Pitch ta boite à Lyon ou nationale avec l’Agence France entrepreneurs, de manière générale ou par secteur d’activité. C’est ainsi l’occasion pour le tout jeune chef d’entreprise de comparer son idée aux autres concepts qui émergent, d’en estimer sa portée sur le marché et sa valeur. L’issue favorable d’un tel concours peut apporter à l’entrepreneur la preuve que son activité est viable, qu’elle répond à une réelle demande, à des attentes, qu’elle saura rencontrer le succès des consommateurs.
En remportant un concours de création d’entreprise, le nouvel entrepreneur confirme la viabilité de son projet. C’est le premier signe de la réussite potentielle de l’entreprise. Ainsi, en 2008, la toute jeune entreprise Simplystay remportait le concours Lepine en présentant son ordinateur spécialement destiné aux personnes âgées. Si le produit existait déjà depuis un an, son créateur reconnait volontiers que la victoire a représenté pour lui un sérieux coup de pouce, qui s’est ressenti sur son chiffre d’affaires.
Le concours de création d’entreprise, un tremplin nécessaire quand l’entreprise ne parvient pas à se lancer
Le concours de création d’entreprise ne permet pas seulement de tester son innovation, il est également l’occasion de rencontrer des investisseurs et de décrocher ainsi des financements. Harry Lévy, créateur de Challengemynet.com, vainqueur du concours Graines de boss a ainsi pu créer un réseau professionnel, lui permettant de mener à bien son projet. Mais la participation à un concours de création d’entreprise peut également se révéler être le signe d’un certain malaise, d’une difficulté à lancer son activité.
Ces concours de création d’entreprise sont parfois un tremplin nécessaire pour lancer une activité trop élitiste ou trop innovante. De plus, les jurys de concours sont composés d’un faible nombre de membres, qui sont généralement des entrepreneurs accomplis, et qui ne reflètent pas de manière parfaitement exacte les attentes des consommateurs ou de la catégorie de consommateurs visée par l’activité présentée. En conséquence, le vainqueur d’un concours de création d’entreprise, même s’il obtient des aides conséquentes, n’a aucune garantie quant à la réussite de son activité. Remporter un concours n’est jamais une finalité !
La victoire au concours de création d’entreprise n’est pas une fin en soi
Le concours de création d’entreprise ne doit pas être considéré comme le reflet fidèle de l’avenir de l’entreprise. En effet, la victoire à un concours de ce type ne présume en rien d’une réussite assurée, alors qu’un candidat ayant échoué pourra voir son entreprise se développer, à condition de savoir mettre en œuvre tous les outils à sa disposition pour se faire connaitre et séduire les consommateurs. En effet, il ne faut jamais perdre de vue que certains des entrepreneurs considérés comme les plus brillants de notre époque ont d’abord essuyé de vrais échecs, avant de décrocher leur réussite. Ce fut notamment le cas de Bill Gates.