Freelance ou entreprise individuelle : quel statut choisir en 2025 ?

Se lancer à son compte est une étape décisive pour de nombreux entrepreneurs. Pourtant, le choix du statut juridique reste une question centrale : vaut-il mieux opter pour le statut de freelance ou créer une entreprise individuelle ? Avec l’évolution des régulations et des attentes du marché, cette décision influence directement la fiscalité, la protection sociale et la croissance de l’activité. En 2025, les différences entre ces statuts sont plus marquées que jamais, et il est essentiel de bien comprendre leurs implications avant de se lancer pour éviter des erreurs coûteuses.

Le statut de freelance : flexibilité et simplicité

Le terme « freelance » est souvent utilisé pour désigner un travailleur indépendant, mais il ne correspond pas à un statut juridique en soi. La majorité des freelances exercent sous le régime de la micro-entreprise, qui offrent une gestion simplifiée et une fiscalité attractive.

En 2025, ce régime reste l’un des plus accessibles, avec un plafond de chiffre d’affaires relevé à 188 700 € pour les activités commerciales et 77 700 € pour les prestations de service (attention car les plafonds sont en ce moment en discussion notamment sur ceux relatifs à la franchise de TVA). L’un des principaux avantages est le paiement des cotisations sociales uniquement sur le chiffre d’affaires réellement encaissé. Cela permet de limiter les charges en cas de baisse d’activité.

Cependant, ce statut présente des limites. L’absence de distinction entre le patrimoine personnel et professionnel (même s’il est possible de les distinguer) peut exposer le freelance à des risques financiers en cas de dettes ou de litiges. De plus, au-delà des seuils de chiffre d’affaires, il devient nécessaire d’évoluer vers un autre régime. Cela peut complexifier la gestion administrative et impliquer un changement de fiscalité.

L’entreprise individuelle : plus de protection, mais une gestion plus lourde

L’entreprise individuelle (EI) constitue une alternative plus robuste pour les entrepreneurs souhaitant sécuriser leur activité. Depuis la réforme de 2022, ce statut offre une séparation automatique entre le patrimoine personnel et professionnel, protégeant ainsi l’entrepreneur en cas de difficultés financières.

Contrairement au régime de la micro-entreprise, l’EI permet de déduire les charges réelles (loyer, matériel, déplacements) avant le calcul de l’imposition. Cela peut être un avantage pour les activités nécessitant des investissements importants, comme le conseil en stratégie, l’artisanat ou la production audiovisuelle. De plus, en fonction du chiffre d’affaires et de l’organisation fiscale choisie, il est possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS), qui peut être plus avantageux que l’impôt sur le revenu (IR).

En revanche, l’EI implique une comptabilité plus stricte et des obligations administratives plus lourdes. Pour certains entrepreneurs, cette complexité peut être un frein, notamment en début d’activité, lorsque la priorité est de se concentrer sur le développement commercial plutôt que sur la gestion comptable.

Quelle option pour optimiser sa fiscalité ?

Le choix entre micro-entreprise et entreprise individuelle a un impact direct sur la fiscalité. La micro-entreprise bénéficie d’un régime simplifié, avec un taux de prélèvement forfaitaire (12,8 % pour les ventes et 22 % pour les prestations de service). Ce système est avantageux pour ceux qui ont peu de charges à déduire et souhaitent bénéficier d’une gestion simplifiée.

En revanche, pour une activité avec des frais importants (déplacements fréquents, achat de matériel, professionnels locaux), l’entreprise individuelle peut être plus intéressante. En déduisant les charges avant imposition, l’entrepreneur réduit son bénéfice imposable et peut optimiser son taux d’imposition. Cette flexibilité est particulièrement utile pour les professions libérales, les consultants en gestion ou les artisans dont les coûts d’exploitation sont élevés.

Protection sociale et retraite : un critère à ne pas négliger

La protection sociale est un autre élément clé à considérer. Sous le régime de la micro-entreprise, les cotisations sociales sont proportionnelles au chiffre d’affaires, mais elles ne permettent pas toujours de cotiser suffisamment pour une retraite confortable. De plus, en cas de maladie ou d’arrêt de travail prolongé, les indemnités perçues restent limitées. Cela peut fragiliser la stabilité financière de l’entrepreneur.

L’entreprise individuelle, en revanche, offre une meilleure couverture sociale, notamment pour la retraite. En cotisant sur un bénéfice réel plutôt que sur un chiffre d’affaires brut, l’entrepreneur peut améliorer ses droits à la retraite et aux prestations maladie. Ce point est particulièrement important pour ceux qui envisagent de développer leur activité sur le long terme et souhaitent bénéficier d’une meilleure sécurité sociale.

Évolutivité et développement de l’activité

Si l’objectif est de tester un projet ou de générer un revenu complémentaire, la micro-entreprise est souvent le choix idéal. Sa simplicité administrative et sa gestion allégée permettent de démarrer rapidement sans contraintes majeures et sans frais initiaux importants.

En revanche, si l’ambition est de structurer une activité et d’en faire un véritable levier de croissance, l’entreprise individuelle offre plus de flexibilité. Elle permet d’embaucher, de réduire les frais et d’accéder à davantage d’aides et de financements. Certains entrepreneurs souhaitent également d’évoluer vers une société (SASU ou EURL) après quelques années pour encore plus d’optimisation fiscale et de crédibilité auprès des clients et des investisseurs.

Alors, quel choix faire en 2025 ?

Le choix entre freelance et entreprise individuelle dépend avant tout de vos objectifs. Pour une activité simple, avec peu de charges et une volonté de tester un marché, la micro-entreprise reste une option idéale. En revanche, pour un projet nécessitant des investissements, une meilleure protection sociale et une optimisation fiscale, l’entreprise individuelle s’impose comme une solution plus adaptée.

Dans tous les cas, bien anticiper ces aspects permet d’éviter les mauvaises surprises et d’assurer la pérennité de son activité. Avec l’évolution constante du cadre réglementaire, il est conseillé de se faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller spécialisé pour faire le choix le plus judicieux en fonction de sa situation. 

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