France initiative – Le microcrédit, fer de lance de la relance ?

Bernard Brunhes, président de France Initiative réaffirme le rôle que peut jouer dans la sortie de crise le microcrédit professionnel.

Plus de 900 millions injectés dans les territoires

L’objectif du microcrédit, fait par France initiative, est de permettre aux créateurs qui veulent démarrer une activité de disposer des fonds propres nécessaires à ce démarrage (sous forme de prêts gratuits et sans exigence de garantie), de gagner la confiance des banques qui, une fois acquis le label France Initiative, n’hésitent pas à prêter des sommes beaucoup plus importantes.

133 millions d’euros de prêts d’honneur ont ainsi été accordés en 2009, dont 109 M euros sur les fonds de prêts des plateformes et 24 M euros au titre du nouveau dispositif Nacre, mis en place par l’état et la Caisse des Dépôts au bénéfice des chômeurs créateurs. L’ensemble de ces prêts à taux zéro ont enclenché 800 millions d’euros de prêts bancaires.

L’impact de France Initiative

En tout, l’action de France Initiative a ainsi permis l’injection dans les nouvelles entreprises de plus de 900 millions d’euros de crédit en 2009, qui ont bénéficié aux économies locales. C’est ainsi que se sont créés ou maintenus 33 450 emplois dans l’immédiat et que plusieurs dizaines de milliers ont pu être créés dans la foulée.

Bernard Brunhes, à l’occasion de la sortie des chiffres retraçant l’activité du réseau en 2009, réaffirme l’utilité du microcrédit pour la création d’entreprise. « Le microcrédit professionnel est plus utile que jamais. Premier acteur français dans ce domaine, le réseau France Initiative a, par ses prêts d’honneur et par l’accompagnement des nouveaux entrepreneurs, permis la création ou la reprise de 15 000 entreprises cette année ! Plus de 65 000 au cours des cinq dernières années, soit une croissance de 38 % en cinq ans et de 10 % cette année. ». Il ajoute : « En cette période de crise, notre mouvement joue un rôle important, parfois décisif, dans le maintien et le développement de l’activité économique. Nos 246 associations locales, sur l’ensemble du territoire, ont su répondre aux besoins de ceux qui veulent créer une entreprise, une vraie entreprise, en marche pour le développement. »

Un moteur de l’entrepreneuriat

Pour Bernard Brunhes, le microcrédit est un moteur pour l’entrepreneuriat. Il déclare en ce sens « le microcrédit se veut un moteur de l’entrepreneuriat, dans une période où il ne suffit pas de créer son propre emploi – objet par exemple de la législation sur les auto-entrepreneurs – mais où il faut aussi que la très petite entreprise développe les nouvelles activités dont a besoin l’économie nationale, dont ont besoin les économies locales : nos efforts vont de plus en plus vers les activités qui relèvent du développement durable, de l’environnement, de la croissance verte, des économies d’énergie, et aussi vers les entreprises qui mettent en œuvre des technologies innovantes, enfin vers les services aux particuliers trop absents dans les banlieues ou les zones rurales. »

Les plateformes France Initiative se sont mobilisées pour les entreprises d’outre-mer atteintes par les évènements de 2009. Elles se mobilisent aujourd’hui pour apporter leur aide aux petites entreprises touchées par la catastrophe qui vient de frapper la Vendée au mois de février dernier.

La confiance au cœur de l’intervention des organismes de microcrédit

46 000 entrepreneurs accompagnés par les plateformes France Initiative et de plus en plus parrainés par un chef d’entreprise expérimenté. « 14 200 bénévoles, peut-être même plus aujourd’hui, sont mobilisés. Leur apport dans les comités d’agrément ou dans le suivi des entrepreneurs expliquent le très bon taux de pérennité des entreprises soutenues qui est de 87 % en troisième année, très largement supérieur à la moyenne nationale », explique Bernard Brunhes.

« Ce qui fait la force de France initiative, c’est la confiance que lui valent son organisation et ses valeurs : confiance accordée par les bénévoles et notamment les parrains à leurs filleuls créateurs, confiance accordée par les banques à un mouvement qui prouve sans relâche sa fiabilité, confiance des collectivités territoriales et des autres financeurs qui savent l’usage que le réseau fait des fonds mis à disposition, fonds prêtés et reprêtés, plusieurs fois recyclés pour autant de nouveaux entrepreneurs. » poursuit-il.

Chacun connaît les chiffres qui montrent que les petites entreprises deviennent trop rarement des entreprises moyennes. Celles aidées par les organismes de microcrédit tels que France Initiative se développent en moyenne plus que les autres. Mais le réseau veut aller plus loin et mettre en place de nouveaux prêts d’honneur, toujours modestes, toujours dans les limites du microcrédit, pour faciliter le développement des très petites entreprises qui veulent aller plus loin : des prêts d’honneur de croissance.

C’est ainsi que ce mouvement, né il y a 25 ans, remplira mieux encore sa mission d’encouragement à la création d’entreprise et son rôle dans le développement local.

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