L’engouement des Français pour l’entrepreneuriat s’est-il tari ou continue-t-il à perdurer dans ce contexte économique difficile ? Les Français, toujours envie d’entreprendre ? Focus sur ce secteur porteur de création d’emplois.
Chiffre éloquent une étude, menée par OpinionWay pour Go Entrepreneurs et Bpifrance auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1306 personnes, du 15 au 21 février 2023 montre qu’un Français sur quatre aurait envie d’entreprendre et de créer une entreprise, d’en reprendre une ou de se mettre à son compte (24%), soit près de 12,9 millions d’entrepreneurs potentiels en France. Cette tendance se confirme depuis 3 ans. Les jeunes de 18 à 30 ans sont deux fois plus nombreux (49%). Autre apprentissage : les femmes seraient plus nombreuses à vouloir entreprendre que les hommes (28 contre 20%).
Des projets déjà préparés
En quelques années, l’entrepreneuriat s’est démocratisé, s’est détaché de la transmission familiale. Parmi les Français qui souhaitent entreprendre, les jeunes sont plus avancés dans leurs projets puisque 42% ont déjà préparé leur projet contre seulement 36% pour le reste de la population.
Mais pourquoi donc créer ?
Les Français souhaitent être leur propre patron d’abord, de faire les choses à leur façon pour 30% des Français. A l’inverse, très peu d’entre eux envisagent de le faire pour avoir un impact sur la société (9%).
Si les français veulent être leur propre patron, ceci est vrai qu’ils aient un projet ou non (30%). Ce chiffre montre jusqu’à 51% pour les répondants souhaitant se lancer. A noter que « le métier passion fait tout autant rêver l’ensemble des répondants. Une proportion que l’on retrouve aussi chez les jeunes (32%). À l’inverse, le fait d’avoir un impact sur la société séduit peu l’ensemble des répondants (9%) et à peine plus pour les jeunes (15%). » comme l’indique l’étude.
Selon Aziliz de Veyrinas, Directrice de l’événement Go Entrepreneurs, « Il est intéressant d’observer que les raisons poussant les Français sur la voie de l’entrepreneuriat sont davantage de l’ordre de l’épanouissement. Cela démontre une certaine évolution dans la perception de l’image de l’entrepreneur au fil des années. Celle-ci est encourageante car elle permettra de casser de nombreux préjugés liés à la création d’entreprise, notamment sur son financement ou les qualifications requises »
Les secteurs visés
52% des Français se tournent vers le secteur dans lequel ils évoluent actuellement. Suivent les secteurs de l’artisanat pour 42% des répondants (ébéniste, coiffeur, fleuriste, plombier, etc.) et l’hôtellerie/restauration qui a tout de même convaincu 39% d’entre eux (hôtel, gîte, bar, restaurant, etc.).
Contrairement à ce que l’on pourrait penser les start-ups innovantes n’aurait plus de succès puisqu’elles sont en queue de peloton, avec des secteurs de l’Edtech, Healthtech et Fintech (respectivement 23, 26 et 19%) en première ligne, un choix partagé par les plus jeunes (28, 27 et 25%).
La peur de l’échec n’a pas disparu
52% d’entre eux pensent qu’ils « feraient de bons entrepreneurs ». Mais pourquoi ne créent-ils donc pas leur entreprise ? La plupart pense qu’il faut une mise de départ conséquente et ils estiment ainsi qu’il leur faudrait un « budget d’au moins 22 480€ pour lancer leur affaire ». Ceci les bloquerait car il leur manquerait en moyenne 12 00€ et 17 000€ pour les 18-30 ans alors qu’ils n’auraient « que » 4685€ pour cela.
Surtout, 84% des répondants pensent qu’il est nécessaire d’avoir une expérience professionnelle en management et/ ou gestion pour lancer leur entreprise, ce qui explique que jusqu’à 72% des jeunes estiment que la peur les paralyserait et deux répondants sur trois seraient dans le même toute catégorie confondue. Aussi, une personne sur deux considère que le risque serait trop important passé 50 ans et inversement 34% des répondants pensent que c’est « tout aussi délicat de vouloir créer son entreprise avant 25 ans. » comme l’indique le communiqué de presse.
Une conscience des dispositifs d’aide
Ils sont toutefois conscients qu’il existe des solutions matérielles. 48% identifient même les aides financières (primes, subventions, bourses …) comme « dispositif sur lequel s’appuyer pour la création de leur projet ». A noter qu’ils connaissent également les nouvelles solutions de financement (prêt participatif, prêt d’honneur, prêt bonifié) puisque 40% des personnes interrogées les sites. Enfin ils regrettent en majorité que « le système scolaire ne prépare pas assez à la création d’entreprise (seulement 22% pensent que c’est le cas) ».