S’il est courant de parler de l’après confinement, il peut être intéressant d’étudier ce que les Français confinés font à la maison alors qu’ils sont privés de sortie. Si vous vivons tous d’une manière différente cette période, il peut être drôle de voir ce que les français font alors que certains ont vidé les rayons des supermarchés et ce qu’ils font réellement de l’ensemble de leurs achats et de leur journée. Une étude de Nielsen nous éclaire sur le sujet.
Premier constat
L’hygiène et la beauté délaissées.
Comme nous l’avons vu dans un précédent article, les coiffeurs, esthéticiens et tout ce qui touche à la beauté devraient avoir un fort succès à la rentrée. Et pour cause, les français pendant cette période se délaissent notamment pour ceux qui sont tout seuls chez eux. Beaucoup se pose la question d’ailleurs de savoir « pourquoi prendre soin de son apparence si vous êtes tout seul chez vous ?.
L’hygiène et la beauté ?
L’étude Nielsen nous confirme notre pressentiment : l’une des catégories les plus fortement en recul depuis six semaines, montre la catégorie Hygiène-Beauté. D’ailleurs, si vous avez eu l’occasion de vous rendre en supermarché, vous avez pu constater que si les rayons conserves sont vides, celui-ci ne manque pas de produits. Ils sont nombreux à penser qu’il n’est pas nécessaire de se raser ou de s’épiler pour une téléconférence. Ceci est d’autant plus vrai si vous n’avez pas besoin d’utiliser la caméra. Votre coupe de cheveux ou votre maquillage ne devraient alors pas avoir de conséquences.
Ainsi, après un pic à +87% la semaine allant du 9 au 15 mars, notamment sur des « catégories comme les savons ou évidemment les premiers soins, tout particulièrement les gels hydroalcooliques », il faut constater que le rayon hygiène n’est plus à la mode depuis les semaines post-17 mars, le maquillage perd ainsi 32% et les produits coiffants 23%. Rassurons-nous en nous disant que les déodorants ne perdent pas autant avec 11%, les produits de beauté 6% et les produits de rasage ne perdent que 1%.
Une analyse qui peut être pondéré en se disant que pour le moment chacun vit sur son stock. Ainsi les dentifrices, shampoings et gels douche sont à la hausse avec respectivement 11%, 9% et 7% d’augmentation. Dans tous les cas, nous aurons en avril la fameuse réponse au débat : est-ce bien pour les autres que vous vous faites beau/belle ? Vous en aurez en tout cas la réponse à titre personnel suivant le fait que vous êtes resté personnellement soigné ou non durant cette période.
Deuxième constat
Les Français font-ils la fête ?
Avec la multiplication des apéros Skype, on pourrait se demander si la tendance est à faire plus ou moins la fête depuis le confinement et la réponse peut paraître étonnante.
En effet, les produits de fête et notamment le rayon alcool a été délaissé notamment si on prend les catégories comme les champagnes ou les autres vins pétillants voire les apéritifs sans alcool par rapport à 2019 ainsi que les autres catégories attenantes : « foies gras (-23%), la décoration festive (-34%) ou encore les nougats (-31%) »
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Quelques enseignements à noter
Si les jours à venir devraient nous éclairer sur ces tendances, il faut noter que les périodes de crise sont particulièrement sources d’enseignements quant aux futures tendances de demain comme nous le précise Emmanuel Fournet, Directeur Analytique chez Nielsen dans le communiqué : « ces périodes de crise sont des catalyseurs et exacerbent les tendances négatives de catégories qui souffraient déjà auparavant. En l’occurrence, parmi les quinze familles de produits qui reculent le plus lors de la séquence COVID-19, quatorze étaient déjà en baisse en 2019. Et inversement, parmi les quinze catégories les plus dynamiques sur cette même période, deux tiers étaient déjà en croissance l’an passé ».
Ainsi on peut s’attendre à ce que comme nous l’avons précisé dans notre article l’e-commerce ou encore les « produits à promesse alternative » (bio, écolo, local, végétal…) se développent à la sortie du confinement.
Notre rédaction reste cependant divisée sur les résultats. Elle pense qu’ils demeurent à prendre avec des pincettes. En réalité, les interdictions en vigueur peuvent les fausser. Par ailleurs, elles ne devraient pas se poursuivre éternellement. De plus, les catégories de l’étude touchent énormément à une utilisation festive en groupe, réuni dans un même lieu. Ainsi le fait de ne pas utiliser de produits de table à jeter peut sembler évident si vous n’êtes que tout seul chez vous ou la consommation de champagne se fait naturellement moins seul que d’autres produits. Nous attendons dons les résultats qui devraient être plus significatifs : ceux à la sortie du confinement.
A noter un résultat que nous avons trouvé surprenant : le sucré, qui fait pourtant partie des tendances notamment alors que le moral des français semble baisser depuis quelques semaines, est à la baisse. Le signe d’une consommation devenue plus saine ? A vous de juger.