Les formidables opportunités du crowdfunding

En constant développement ces dernières années en France, le financement participatif, plus connu sous son nom anglophone crowdfunding, est le fait de financer un projet via un grand nombre de personnes. C’est un concept large qui regroupe des notions diverses. Le « crowdfunding en equity » est en train d’émerger pour se positionner comme un moyen de financement alternatif et complémentaire des autres sources existantes.

On observe trois principales variantes au crowdfunding

  • Le « crowdfunding en equity », qui permet à des investisseurs particuliers et professionnels d’investir dans des entreprises (des PME et des start- ups), et de prendre des participations au capital de celles- ci. 
  • Le financement participatif de don permet à des particuliers de faire des donations à des projets qui ont pour la plupart une vocation culturelle, associative, humanitaire, ou entrepreneuriale (pour des faibles montants, généralement inférieurs à 10K €). 
  • Le modèle de « prêt participatif » est encore différent et permet à des personnes physiques ou morales de se prêter mutuellement des fonds. 

Cependant, plusieurs critiques sont émises et des doutes émergent face à ce nouveau système. Certains reprochent au crowdfunding de ne pas permettre à un entrepreneur de lever suffisamment de fonds. Face à cette crainte, il est nécessaire de bien dissocier les plateformes de don qui pratiquent également des dons pour des projets entrepreneuriaux nécessitant peu de capitaux, et les plateformes d’equity, qui gèrent des levées de fonds entre 50K € et 2,5M €.

D’autres craignent une publication ouverte de tous les éléments confidentiels de leur entreprise, ce qui n’est pas le cas. Dans les faits, un entrepreneur ne risque pas de « se faire voler son idée ». D’une part, car une entreprise candidate à une levée de fonds génère souvent déjà du chiffre d’affaires et est avancée dans son projet. Et d’autre part, car la législation actuelle est très contraignante, et le détail du projet ne peut être montré qu’à 149 personnes maximum (qu’elles investissent ou non). En outre, ces dernières sont connues et vérifiées par les plateformes.

De plus, le fait que 149 investisseurs puissent potentiellement devenir actionnaires de l’entreprise cible fait émettre des doutes en matière de gouvernance. Là encore, il faut non pas aborder ce point en considérant ces investisseurs comme une contrainte, mais plutôt comme une opportunité. En effet, ils sont un excellent moyen pour l’entreprise de bénéficier de conseils et d’un réseau. D’autant plus que ces investisseurs sont souvent expérimentés et n’investissent pas seulement en vue de réaliser une plus- value, mais également dans l’optique de s’investir et de suivre un projet qui leur tient à cœur. Des plateformes sur internet proposent ainsi des outils permettant de profiter de ce réseau et de favoriser l’échange entre investisseurs et entrepreneurs.

Enfin, certains acteurs du capital-risque peuvent émettre des doutes sur la légitimité de « nouveaux arrivants » à ce stade de financement. Là encore, les plateformes ne viennent en aucun cas concurrencer ces derniers, mais plutôt en complément de leur activité. On sait qu’il existe un manque important en France pour combler les besoins de financement des entreprises entre 100 K€ et 2,5 M€. Les Business- Angels ne sont pas les seuls à répondre à ce besoin, mais ils jouent un rôle structurant. En France, selon France Angels, ils sont estimés entre 7 000 et 8 000, contre 40 000 au Royaume uni, et 400 000 aux États-Unis. S’associer à des plateformes de crowdfunding peut leur permettre de « boucler des tours de table » importants qu’ils n’auraient pu réaliser seuls.

Ainsi, face à ce nouveau système de financement, les opportunités sont nombreuses. Cependant, la législation encore très contraignante ne favorise pas l’émergence des plateformes. Les récentes Assises de la Finance Participative montrent l’engagement du gouvernement pour favoriser le crowdfunding, mais seules les mesures prochainement votées permettront un réel changement.

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