Souvent, au démarrage de l’entreprise, la forme juridique constitue une priorité dans la prise d’information par le créateur d’entreprise. Elle représente, certes, la concrétisation du fait que le projet devient une entreprise. Cependant, il ne s’agit que d’une étape de finalisation qui n’a son sens que si vous avez déjà bien avancé votre projet. Zoom sur les raisons qui font qu’elle n’est que secondaire.
Les impacts financiers souvent mis en avant
Pour justifier qu’il s’agit d’une étape fondamentale, beaucoup se basent sur le fait que sans elle, leurs prévisions ne peuvent pas être affinées et donc réelles. Cependant, ses « impacts » ne représentent que quelques lignes à changer dans un tableur ou dans un logiciel. Ils ne sont en rien nécessaire au début du projet. Il faut noter d’ailleurs que les chiffres définitifs seront davantage déterminés par les autres étapes. Notamment celles de l’étude de marché, de la stratégie ou encore de l’évaluation des ressources que par la forme juridique. Une étape qui ne vient donc clairement pas dans les premières.
Les différentes autres parties du business plan prioritaires
A quoi sert de mettre en place la partie financière si dès le début vous vous apercevez que votre marché est trop petit ? Que la concurrence y est trop rude ? Qu’il vous manque une compétence fondamentale pour mettre en œuvre votre projet ? La partie juridique n’est clairement pas prioritaire pour déterminer si votre projet tient la route. S’y attaquer en premier revient un peu à chercher la couleur d’une voiture avant même d’en avoir le design. Certes, il faudra s’y atteler mais c’est très loin d’être la priorité. Vous devez d’abord avoir bien ficelé votre projet pour qu’elle ait un intérêt quelconque.
Des formes simples si vous souhaitez lancer vite.
La confrontation au marché représente souvent une étape décisive. Dans la majorité des cas, si vous pouvez vous passer d’un business plan, c’est que vous pouvez opter pour des formes qui ne sont pas très complexes comme la micro-entreprise pour débuter. Si vous souhaitez vous lancer, vous pouvez donc le faire par ce biais sans trop avoir à vous inquiéter. Elle vous fait prendre peu de risques notamment en limitant la responsabilité. Vous n’avez donc pas besoin de vous pencher sur l’ensemble des formes juridiques dans un premier temps et dans la limite de la réalisation d’un chiffre d’affaires souvent peu atteint dans les premiers temps.
La forme juridique peut être changée.
Certes cela vous coûtera quelques centaines d’euros de changer de formes juridiques. Vous perdrez peut-être quelques avantages mais rien de grave ou qui ne devrait rester marqué à vie dans votre parcours d’entrepreneurs. Celle-ci n’étant pas immuable. Rien ne vous empêche de fermer une structure pour en ouvrir une autre, vous pouvez très bien vous y atteler après. Le plus simple reste d’avoir entièrement fini de ficeler votre projet avant de vous lancer dans la considération de la forme juridique à adopter.
Créer son entreprise n’est pas forcément bien
Certaines aides sont conditionnées au fait que votre structure n’existe pas. Autrement dit, autant ne pas vous précipiter pas dans sa création car elle pourrait bien vous passer sous le nez. Consacrer un peu de temps pour vous renseigner n’est donc pas une perte de temps. Ceci peut notamment être le cas pour des aides en termes de défiscalisation pour ne citer qu’elles. Pour ne citer qu’un exemple, la période considérée peut se révéler le moment où vous faites peu de chiffres d’affaires. Or, si vous aviez attendu de peaufiner votre projet et de monter votre structure à son lancement, vous auriez pu défiscaliser le bénéfice l’incluant. Alors autant ne pas perdre le triple de ce que vous ferait gagner une forme juridique en ne mettant pas la charrue avant les bœufs.
Tout le monde s’en fiche (quasiment)
Si autrefois, certaines formes juridiques étaient mal vues comme la micro-entreprise ou vous faisait perdre en crédibilité, la donne est aujourd’hui rebattue. Les grandes entreprises ou les plus petites connaissent parfaitement ce statut et la rapidité à exécuter les formalités pour créer son entreprise ne sont plus aujourd’hui un frein dans une immense majorité des cas. Alors bien sûr, vous souhaitez peut-être donner une illusion. Cependant, une bonne dose de confiance en vous devrait largement suffire à vous faire signer le contrat même sans votre numéro de SIRET sous le coude. Vous pourrez en obtenir un très rapidement si jamais le cas se présentait donc pas d’inquiétude. D’autre part, ce type de mention n’est, en général, regardée ou demandée qu’au moment de la facturation. Si vous en êtes déjà à ce stade c’est qu’a priori vous avez déjà bien avancé sur votre projet.
Car il faut avoir compris le reste
Cela peut paraître anodin mais souvent il faut déjà avoir bien compris le reste pour cerner de quoi il s’agit lorsque l’on vous parle de forme juridique. Inutile de vous dire que si vous n’avez absolument rien compris à votre partie financière, mesurer les impacts fiscaux de la forme juridique risquent d’être très complexes. Il faut en général que l’ensemble des parties soit complètement clair pour donner du sens à la forme juridique. Alors bien sûr, vous pouvez vous renseigner dans les grandes lignes pour appréhender les grandes différences. Cependant, n’y passez clairement pas trop de temps. Il vaut mieux savoir comment vous aller gérer du bénéfice que la manière dont il sera traité à la fin et comment vous pourrez tout optimiser.
Vous l’aurez compris, sauf nécessité immédiate, ce n’est vraiment pas la question sur laquelle vous devez vous pencher en premier et vous aurez tout le temps de vous poser la question après avoir clairement ficelé votre projet. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas son importance et que vous ne devrez pas cerner comment les différentes formes juridiques fonctionnent avec leurs avantages et leurs inconvénients. Mais arrêtez de vous torturer la tête avant que la nécessité n’arrive. Il ne vous faudra pas longtemps pour vous renseigner et comprendre les tenants et les aboutissants si c’est le cas.