Financer sa croissance oui, mais pourquoi ? Est-ce bien nécessaire de prendre ce risque ?
Vous avez dit « dette » ?
La question omniprésente de la dette publique charge le mot « dette » d’une connotation très négative. Les banques, sous les contraintes légales et financières qui s’exercent, cherchent à économiser leurs fonds propres et (re)deviennent plus exigeantes. Curieuse situation à un moment où le pays a tant besoin de croissance et alors même que chacun s’accorde à penser que les PME sont un moteur économique fondamental.
Parler de croissance, c’est parler de dette !
Sans croissance, une entreprise est vouée à disparaître. S’il est nécessaire pour l’entrepreneur de tenir compte des aléas du quotidien, toute son attention doit également être tournée vers l’avenir, l’innovation, les nouveaux marchés. Il doit, de plus, décider vite et anticiper les nouveaux besoins, ce qui influence son mode de financement. Rappelons que les croissances les plus spectaculaires s’accompagnent d’un réel recours à l’emprunt.
Quelques points de repères…
Fixons d’abord une règle simple à ne pas oublier : les emprunts sont des avances sur recettes, alors que les fonds propres financeront les investissements sur l’avenir. La PME a donc besoin de fonds propres sauf si ses recettes sont très probables.
Rappelons que les besoins de financement liés à la croissance sont généralement de trois ordres : Investissements incorporels (frais initiaux, rémunérations…) : le recours à l’emprunt est plus difficile ; investissements corporels (machines, véhicules) : c’est le domaine classique du financement ; et enfin décalages (postes clients, stocks) : les solutions existent mais le volume doit être maîtrisé. Cette maîtrise est un marqueur de la qualité du management.
La croissance est nécessaire et l’autofinancement a des limites. Recourir à l’emprunt est donc naturel, recommandé, sous réserve de se souvenir de ces points de repère et conseils.
8 conseils…
- Avant de chercher à financer la croissance et vos décalages (besoins en fonds de roulement), cherchez à les réduire.
- Un business plan ne sert à rien ?… oui, mais le prêteur en a besoin ! Dire ce que l’on va faire et faire ce que l’on a dit sont les clés de la confiance et donc du crédit.
- Attachez-vous à démontrer la visibilité des recettes à venir.
- La garantie (type OSEO) aide votre financement car elle réduit le risque bancaire.
- Les projets sont financés au départ, rarement à l’arrivée, surtout si leur réalisation est longue à mettre en place.
- Conservez une réserve d’intervention (épargne) pour « accompagner » vos demandes le cas échéant.
- Ayez une gestion sans faille : prévision de trésorerie, réduction du besoin en fonds de roulement, tableau de bord.
- Soignez constamment votre relation bancaire : anticipation, clarté, dialogue permanent.
Article par Eric Thouvenel, associé KPMG – Expertise comptable – Conseil aux entrepreneurs