Les PME, piliers de l’économie et de la croissance, sont nombreuses à être prises en étau en période de crise économique. Le Crowdfunding, ou financement participatif, tend à améliorer l’accès à leur financement, souvent en amorçage, et permet d’en diversifier les sources en complémentarité des offres existantes.
Le financement participatif en croissance
Si de belles avancées ont pu être enregistrées ces dernières années pour le financement participatif, l’histoire semble s’accélérer ces derniers mois. Cela présage un avenir de meilleur augure pour les entrepreneurs. En effet, au niveau mondial, et selon l’étude Massolution, 2,7 milliards de dollars ont ainsi pu être collectés en 2012 sur plusieurs centaines de plates-formes. En 2013 ce ne sont pas moins de 5 milliards de dollars de collecte qui sont prévus. Mais si l’on regarde de plus près, les chiffres encore plus récents sont encourageants. Il se pourrait bien que les 6 milliards de dollars soient atteints à la fin de cette année. David Drake et TheSohoLoft envisagent quant à eux une industrie estimée à 1 000 milliards de dollars en 2020.
Une Europe séduite
L’intérêt croissant de Bruxelles est manifeste. Que ce soit lors des différents ateliers de travail des équipes des commissaires européens Michel Barnier et NeelieKroes, de la première Assemblée des PME organisée en novembre dernier à Nicosie (Chypre), ou lors du passage en décembre 2012 du commissaire européen en charge du numérique à la conférence LeWeb, le crowdfunding comme source de financement complémentaire pour les PME européennes fait déjà partie de la grille de lecture. A cela s’ajoutent des initiatives locales comme les autorités italiennes qui ont entamé un début de facilitation de l’investissement en fonds propres sur des sites de Crowdfunding.
Les plateformes se développent en France
De leurs côtés, les plateformes françaises de crowdfunding attirent l’attention par leurs concepts innovants comme les sites Bulb in Town, Prêt d’Union ou Spear. D’autres viennent tout juste d’être lancées, telle hellomerci qui permet à des porteurs de projets de créer leur entreprise en empruntant des sommes plus difficilement accessibles par l’intermédiaire des banques.
Des plateformes de dons avec des contreparties en nature ou en financement dits « rewards » ou « production » comme Ulule ou KissKissBankBank bénéficient aussi d’une visibilité renforcée à l’international. Arizuka dans le même genre a même élargi sa base de membres en lançant une version anglaise de son site. De son côté Touscoprod poursuit son ascension en attirant des projets portés par des célébrités du cinéma. Les plateformes n’hésitent plus à se financer elles-mêmes sur leur propre site comme Anaxago ou celui de leurs confrères. Wiseed, le vétéran français du secteur du financement de startups innovantes vient de lever pour son propre compte pas moins de 1 million d’euros auprès de sa communauté de membres. Un record.
Vers une prochaine facilitation de son essor
Les sommes collectées par les plateformes françaises de financement participatif enregistrent une progression exponentielle. Celle-ci pourrait être d’une toute autre importance, et surtout avoir un impact économique supérieur, si ces plateformes bénéficiaient d’un cadre réglementaire mieux adapté à la nature et aux risques potentiels limités qu’engendre leur activité.
Lors de la clôture des Assises de l’Entrepreneuriat le 29 avril 2013, le Chef de l’Etat a demandé à ses équipes d’établir des « propositions précises pour construire un cadre qui favorise l’essor de ce nouveau mode de financement des projets ». A ce jour les signaux sont au vert et très encourageants.
Espérons que l’audace l’emportera sur la propension bien souvent de mise à surprotéger à tous crins les internautes ou les épargnants, brimant de fait l’esprit d’entreprendre. Les propositions dont il est fait écho semblent aller dans la bonne direction.