Le porteur de projet doit faire face à des défis : de la nécessité de mettre en place son projet en passant par l’augmentation de la production, le recrutement, l’achat d’une nouvelle machine, la location de locaux… le financement des TPE sera au cœur des interrogations du porteur de projet – nouveau chef d’entreprise, alors même que l’entreprise est souvent à cours de trésorerie !
Les techniques de financement pour se lancer
Le pré-amorçage
Il existe des techniques de financements adaptées aux besoins des jeunes entreprises qui démarrent tout juste leur activité.
- La love money : On appelle ainsi l’argent investi dans le capital par les proches des fondateurs. En général, les sommes ne sont pas très élevées mais permettent tout de même un bon effet de levier pour l’accès à d’autres types de financement.
- Les aides financières : Davantage orientées vers le soutien aux entreprises innovantes ou à fort potentiel, elles peuvent s’avérer cruciales dans la survie de votre business à la période critique du lancement. Les régions et territoires sont souvent très actifs pour délivrer ces fameuses aides. Il en existe plusieurs types : subventions, prêts remboursables Nacre, garantie d’emprunt ou concours à dotations financières.
- Les prêts d’honneur : Dédiés aux porteurs de projet qui ne disposent pas d’un apport personnel suffisant pour prétendre demander un emprunt bancaire, ces prêts sont accordés sans aucun intérêt ni demande de garantie. C’est un prêt personnel, fait directement au porteur de projet. Les organismes France Initiatives, France Active ou le Réseau Entreprendre pratiquent ce genre de prêts. Oséo propose de son côté le PCE, prêt qui doit, lui, être accompagné d’un prêt bancaire.
- Les prêts solidaires : Apparentés au dispositif du microcrédit, les prêts solidaires, de petits montants en général, sont destinés aux petits projets qui peinent à obtenir un emprunt bancaire. On peut citer ici les associations Adie, Nef ou Racines par exemple.
L’amorçage
Une fois que l’activité est lancée, il faut souvent partir à la recherche de nouveaux financements pour gérer le développement de l’entreprise.
- Le compte courant d’associé : Pour faire face à des besoins en trésorerie temporaires, tout associé ayant un minimum de 5 % des parts du capital peut apporter une créance à la société sous forme de compte-courant.
- Les crédits-bails : Il en existe deux types, mobilier ou immobilier. C’est une solution de financement des investissements professionnels. Les sociétés de crédit-bail achètent le bien et le louent ensuite aux chefs d’entreprise.
- Les clubs d’investissement : Des organismes qui investissent des petits montants dans des jeunes entreprises ayant une vocation sociale ou solidaire. Ces investissements se font sous forme de participation au capital. On peut citer ici : Cigales, Love money pour l’emploi, Garrigue, Sifa ou FinanCité.
- Les business angels : Des particuliers, souvent rassemblés en clubs, qui décident d’investir sous forme d’entrée au capital une partie de leur patrimoine dans des sociétés à fort potentiel de croissance. Leur investissement se fait la plupart du temps dans le cadre du dispositif de réduction d’impôts ISF PME. Ils apportent des montants allant de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros.
- Les fonds d’investissement spécialisés en seed capital : Des acteurs un peu nouveau dans le paysage du financement en France. Comme les business angels, ils investissent du capital-risque. Leurs tickets sont aux alentours d’une centaine de milliers d’euros.
Gérer son BFR avec des crédits à moyen terme initiés par les experts-comptables
- Mieux gérer son BFR. Vous venez tout juste de démarrer l’activité de votre startup ? Vous êtes sûrement en train de découvrir alors la lourde problématique de la gestion de votre trésorerie ! Conséquences de votre succès naissant, votre carnet de commande se remplit et de nouveaux projets commencent à germer. Parfait ! Mais attention à ne pas négliger votre Besoin en Fonds de Roulement (BFR) qui augmente de plus en plus. Il suffit parfois qu’un client vous paie en retard ou qu’un investissement s’avère indispensable pour que votre situation vire au rouge. La solution ? Vous adresser à votre banque qui peut vous proposer des prêts à court terme et pour des sommes assez limitées. Les crédits à moyen terme jusqu’à 25 000 € peuvent vous aider à financer votre BFR au quotidien.
- L’accès aux crédits bancaires facilité. Agnès Bricard, le Président du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables (CSOEC) a signé des conventions cadres avec la plupart des grands établissements bancaires (Banques Populaires, LCL, Groupe Crédit du Nord, Crédit Agricole) pour faciliter aux entrepreneurs l’obtention de crédits bancaires inférieurs à 25 000 € et à moyen terme (3 à 7 ans). Un document type est mis à disposition dans chaque banque signataire pour émettre une demande d’obtention d’un crédit à moyen terme. Ce prêt bancaire peut vous aider à faire face à des décalages de trésorerie, à améliorer la structure financière, ou encore à permettre le recrutement d’un salarié par exemple. Ce prêt donne la possibilité de remplacer les découverts bancaires, très coûteux, par du crédit de trésorerie à moyen terme, meilleur marché et plus sécurisant. Pour qu’un entrepreneur puisse accéder à ce prêt, son expert-comptable va examiner le besoin de l’entreprise, puis remplir avec lui le dossier modélisé en ligne. L’expert ajoute également au dossier son avis, sous forme d’une analyse prévisionnelle argumentée de l’entreprise. Il apporte ainsi son assurance modérée dans l’établissement du dossier de financement.
- La motivation des refus bancaires pour rebondir. La banque partenaire du CSOEC s’engage à répondre dans les quinze jours ouvrés dès réception du dossier et à expliquer les causes d’un éventuel refus (insuffisance d’autonomie financière, perspectives d’avenir non probantes…). Dans ce cas, l’entrepreneur peut travailler les points faibles de ses comptes avec son expert-comptable ou bien s’orienter vers des sources de financements alternatives (financements publics, fonds d’investissement…).
3 questions à Agnès Bricard, président du CSOEC
Vous avez mis en œuvre un renforcement du soutien de la Profession au financement des TPE. Quels objectifs sous-tendent cette action ?
Dans le cadre de la réglementation de Bâle II et Bale III, il s’agit tout d’abord d’apporter plus de sécurité aux banquiers pour l’attribution des crédits aux TPE. Ensuite, il était naturel que l’expert-comptable apporte son expertise dans l’élaboration du dossier de financement. Il apporte également sa garantie sous la forme d’une assurance modérée reposant sur la validation de la cohérence des hypothèses de travail retenues pour la réalisation des prévisionnels. Aujourd’hui, les besoins de financement des TPE sont généralement axés soit sur leur poste client, soit sur la consolidation d’un découvert structurel ou encore sur le coût de la période d’adaptabilité d’un nouveau salarié à son poste de travail.
Ce soutien vise également les PME et ETI ?
Les objectifs des partenariats pour les PME et ETI sont identiques à ceux des TPE mais les besoins de financement sont très différents. Le dossier de financement prévoit des stades variés d’intervention adaptés à leurs besoins. L’expert-comptable participe à l’identification des PME qui souhaitent grandir. Il joue également un rôle clé dans l’orientation de ces entreprises vers les fonds d’investissement adaptés. Vous pouvez télécharger un document simple qui permet d’effectuer ce travail d’identification et d’orientation en amont. sur le blog www.financement-tpe-pme.com.
Quelles sont les autres actions envisagées à l’avenir en direction des entreprises ?
L’assurance santé entreprise sera l’une de nos actions prioritaires. Elle apporte aux entreprises une solution de financement des honoraires des experts. Elle permet aux entreprises de protéger leur patrimoine des risques de vulnérabilité interne mais aussi externe liés à la santé de leur secteur d’activité.