Interview de Josiane Gaude est présidente de Femmes 3000, fondée en 1989. Cette fédération nationale, reconnue par les instances institutionnelles de notre pays, s’appuie sur des délégations régionales pour aider la femme et la faire reconnaître dans tous les domaines de compétence.
Quel est votre rôle au sein de la structure ?
Depuis mars 2005, je suis devenue présidente de Femmes 3000 pour 3 ans. Nous avons voulu donner une ouverture nationale à notre association car Paris n’est pas la France et aujourd’hui nous avons 10 délégations régionales. Notre challenge c’est que fin mars 2007 notre association recouvre la France entière.
Femmes 3000, 5 objectifs majeurs :
- Accroître la participation des Femmes dans la vie publique
- Développer des projets qui les rendent visibles
- Mettre en valeur leurs compétences
- Encourager la prise de risques des femmes
- Viser l’égalité hommes-femmes des chances dans tous les domaines
Pourriez-vous nous expliquer en quelques mots comment sont organisées vos activités ?
Nous avons créé des commissions qui se répartissent les responsabilités. Ces commissions doivent créer deux évènements par an. Par exemple, nous avons réalisé un événement en présence du Médiateur de la République qui sera dupliqué dans les régions. Ces évènements peuvent être des conférences, des débats sur des thèmes porteurs. Par ailleurs, tous les premiers mardis de chaque mois, nous organisons un débat au « Café de Flore » du boulevard Saint Germain. Lors de ces débats, nous recevons des personnalités éminentes sur des thématiques variées. Par exemple, au mois de janvier, nous aurons la fondatrice de « Milles Merci », société cotée en bourse depuis 2006.
Cependant, Femmes 3000 ne se réduit pas à l’organisation d’évènements, elle soutient les femmes qui souhaitent mettre en oeuvre leur projet. Grâce à son réseau de 1600 personnes adhérentes, Femmes 3000 réalise des partenariats et notamment avec Paris Pionnières, HEC jeunes Femmes, Les femmes business angels. Nous avons également créé un annuaire composé de 400 personnes pour faciliter les échanges.
De plus, chaque trimestre, nous éditons un journal avec les interviews de nos adhérentes. Nous sommes une association de Femmes pour défendre les femmes mais qui intègrent aussi les hommes qui souhaitent nous soutenir dans notre action. Toute la difficulté est de trouver des adhérentes qui puissent dégager du temps pour remplir les objectifs de l’association.
Comment êtes-vous financés ?
Nous fonctionnons grâce à l’aide des cotisations de nos adhérentes, des dons ou encore des subventions. Nous regrettons cependant de ne pas avoir un soutien plus grand des ministères.
Dans quelle mesure est-ce que les femmes ont besoin d’un plus grand soutien que les hommes ?
D’une part parce qu’elle manque de confiance en elle, c’est clair et d’autre part, parce que la société, même si elle a évolué, est encore loin de la parité. Ainsi, nous ne sommes pas si éloignés du temps où le rôle de la femme se limitait à élever les enfants. Nous le constatons au nombre restreint de femmes présidentes de grands groupes.
Nous avons cependant constaté des avancées certaines autant en Europe que dans le monde, même si il reste encore du chemin à parcourir. Elles doivent prouver leur compétences plus que les hommes et franchir de nombreux obstacles pour parvenir à réaliser leur projet. Dans les mentalités, les stéréotypes ont la vie dure. Pourtant dès que les femmes prouvent leur compétence, elles se font respecter autant que les hommes, si ce n’est plus.
D’après vous est-ce que les femmes se freinent entre elles ?
Pas à mon sens. Je n’ai pas ce sentiment. Bien sûr, il arrive que certaines femmes refusent d’autres femmes mais dans ce cas la raison est souvent liée à d’autres facteurs. Elles doivent par exemple inverser leur culture. Ainsi, apprendre les femmes à se communiquer leur carnet d’adresses, à échanger ce que font sans problèmes des hommes.