Dans un pays comme la France où les charges pèsent de façon exponentielle sur les budgets des entreprises, il peut devenir nécessaire de procéder à une réduction drastique des effectifs pour permettre à l’entreprise de rester pérenne. De nombreuses solutions s’imposent aux entreprises, parmi lesquelles se trouve celle de l’externalisation à l’international.
L’externalisation en France VS l’externalisation à l’international
Pour une entreprise française, externaliser une partie de son activité dans l’Hexagone n’est pas nécessairement la première option qui vient à l’esprit.. Les principales entreprises qui optent pour cette solution sont celles issues du secteur du luxe. à l’image du maroquinier Louis Vuitton qui sous-traite la production et la confection de ses sacs à main à plusieurs usines réparties sur le territoire français. Celles-ci ne dépendent pas de l’entreprise Louis Vuitton mais réalisent une partie de l’activité du géant du luxe. Autre exemple, une usine « quasi-secrète » en Bourgogne qui travaille pour les plus grandes marques du luxe (Chanel, Vuitton…) et emploie près de 600 couturières, maroquinières et autres professionnels du secteur de la confection de sacs et de bagages. L’intérêt de sous-traiter en France reste de pouvoir profiter d’une main-d’œuvre extrêmement qualifiée, reconnue d’ailleurs comme l’une des meilleures au monde, même si les coûts qu’elle entraine se révèlent importants. Mais cette qualité a un prix, parfois trop élevé, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle la majeure partie des entreprises issues d’autres secteurs d’activité a plutôt tendance à se tourner vers l’international. Au premier trimestre 2014, ce sont près de 630 millions d’euros de contrats d’externalisation qui ont été signés par des entreprises françaises avec des prestataires internationaux.
Des résultats probants ?
Les entreprises françaises qui externalisent tout ou partie de leur production à l’international ont, pour la plupart, dû faire face à des obstacles de taille. Premier obstacle, évident certes, la barrière de la langue. En effet, il peut s’avérer complexe d’échanger avec un prestataire chinois, basé à l’autre bout du monde, et qui ne parle pas un mot de français. L’anglais devient souvent la base d’un échange pour la mise en œuvre d’une stratégie d’externalisation à l’international. Mais toutes les entreprises ne peuvent se targuer de posséder une maîtrise suffisante de l’anglais pour dépasser cette barrière. Les anecdotes d’échecs servent souvent d’illustration aux formations internationales. Les règlementations peuvent varier du tout au tout entre la France et un autre pays où les entreprises ont tendance à externaliser (Maroc, Tunisie, Thaïlande, Chine, Inde …). Il demeure indispensable pour les entreprises désireuses de mettre une telle stratégie en pratique de se renseigner, en amont, afin de prendre connaissance des réglementations en vigueur sur place. Même chose pour les règlementations douanières : certaines normes de production ne sont pas nécessairement valables à la fois en France et dans le pays où le produit a été fabriqué. Toute cette veille juridique à mettre en œuvre représente donc un coût pour les entreprises, mais également une perte de temps et un investissement majeur à réaliser.
Un constat mitigé
De toute évidence, l’externalisation à l’international peut représenter une solution pour les entreprises souhaitant réduire leur dépense. Les coûts réduits peuvent se révéler être un avantage financier qui leur est difficile d’écarter. Cependant, il reste indispensable de prendre en considération tous les obstacles que les entreprises vont affronter sur leur route vers l’international. Ils peuvent ne représenter que de simples étapes à franchir pour certaines entreprises, pour d’autres se transformer en un véritable calvaire. à l’image de l’entreprise Rossignol, célèbre fabricant de skis, qui, il y a quelques dizaines d’années, avait pris la décision d’externaliser sa production en Chine. Depuis cinq ans, l’entreprise est revenue en France car elle a pris conscience que les avantages ne sont pas si conséquents et les gains financiers aussi lucratifs qu’elle l’avait imaginé sur le long terme. Dans tous les cas, n’externalisez pas votre production dans un pays qui ne respectent pas les lois les plus élémentaires du respect du droit du travail dont celui de l’emploi des enfants. Certaines sociétés qui ne respectent également pas les normes de fabrication tels que Conforama, avec son fameux canapé allergisant, ont perdu plus qu’elles n’ont gagné à y faire appel. N’hésitez pas à établir un véritable plan d’action si vous souhaitez externaliser tout ou partie de votre production ou de votre activité à l’international. Les avantages sont certes nombreux, certains et mesurables mais les inconvénients, sources de difficultés, aussi. Votre plan d’action se doit donc de cibler un choix pertinent. L’objectif est d’éviter de tenter une externalisation qui se révèlera, à terme, une erreur, néfaste au développement de votre entreprise. Enfin, gardez à l’esprit que contribuer au développement économique de son pays reste une source de fierté.