Comment réussir son expatriation en créant sa société à l’étranger ? Un choix encore peu courant mais qui tente de plus en plus de Français. Si l’expatriation n’est pas réservée aux seuls salariés, l’aventure ne s’improvise pas !
Entreprendre loin de l’hexagone c’est possible sous certaines conditions et le phénomène prend de l’ampleur.
C’est un sujet qui devient d’actualité car de plus en plus de français jeunes et moins jeunes débarquent dans les pays étrangers pour y créer une entreprise. Ces nouveaux patrons globe-trotter ne quitte pas forcément la France par dépit. Ils ont une vision mondiale de leur business et ciblent l’endroit qui sera le plus adapté à leur nouvelle activité. Pour eux le potentiel de développement sera le principal critère de choix.
Partir à l’étranger ne s’improvise pas. Sur la check list du créateur d’entreprise à l’étranger de nombreux points sont à vérifier : la forme juridique de la société, partenariat local, l’étude de marché, la protection social de l’entrepreneur, le recrutement des salariés…Sans oublier tous les aspects financiers. A quels impôts mon entreprise est –elle assujettie localement ? Comment transférer son investissement ? En cas d’échec, comment rapatrier mes capitaux en France ? A anticiper aussi les conditions de création d’une entreprise. Selon une étude de IFC/OCDE cela prendrait 120 jours en moyenne au Brésil contre une seule journée en Nouvelle-Zélande et 3 jours à Singapour.
Voici une sélection des meilleures sources d’informations pour préparer votre projet.
Quel pays choisir ?
Vous trouverez sur le site d’Ubifrance des analyses de marché par pays, ainsi que de la documentation sur l’environnement réglementaire par secteur et par pays. Il sera possible de demander à l’organisme public une étude de marché. Reste le choix délicat de la ville pour des grandes nations. Le réseau des conseillers du commerce extérieur, composé de cadres dirigeants installés sur place, peut vous aider à faire le bon choix. Aux Etats Unis par exemple, Washington sera préférable à New-York pour se développer sur la côte Est. Vous pouvez aussi utiliser les réseaux sociaux professionnels : Viadéo, Linkedin, Xing et le petit dernier Beeleev qui pourront vous connecter avec des pro qui vous informeront sur le marché local. Mais le mieux reste de se rendre sur place et de prendre le pouls de la vie, de la ville des coutumes locales.
Comment trouver un partenaire local ?
La question du partenariat local sera cruciale. Dans certains pays (Inde, Brésil, Arabie Saoudite…) c’est même un passage obligé. Pour trouver la perle rare, la chambre française de Commerce et d’Industrie du pays visé peut vous mettre en contact avec des dirigeants ou des professionnels locaux. Vous pouvez contacter les bureaux d’Ubifrance (ex-missions économiques) implantés dans la ville que vous aurez choisis. Leurs experts pourront vous orienter dans votre recherche ou vous organiser sur place des rencontres BtoB à l’occasion d’un salon professionnel.
Quel sera mon statut fiscal, comment assurer ma protection sociale ?
La Maison des Français de l’Etranger (MFE) qui dépend du Ministère des Affaires Etrangères pourra vous aider à y voir plus clair dans ces domaines et à effectuer toutes les démarches administratives. Pour le chef d’entreprise, se posera la question du transfert de son investissement et en cas d’échec comment le rapatrier ? La MFE peut aussi vous fournir des informations sur le marché du travail local si vous avez l’intention de recruter.
Témoignage de Grégory C, créateur expatrié à Singapour
Selon cet entrepreneur de 28 ans la ville-Etat est la base idéale pour développer son business en Asie du Sud-Est.
En quelques heures, en quelques clics et pour 130 euros on peut créer une entreprise à Singapour. Pour Grégory C la réputation du micro Etat asiatique comme l’endroit au monde où il est le plus facile d’entreprendre n’est pas usurpé. Avec un ancien camarade de promo de l’Essec il a lancé en octobre 2010 un site d’achats groupés. Deux ans plus tard, la startup réalise un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros avec 80 salariés.
La facilité d’entreprendre n’est pas la seule raison qui l’a poussé à choisir la « Suisse asiatique ». Ce paradis de la finance internationale regorge de Business Angels prêts à investir dans des secteurs d’avenir comme le e-commerce. Depuis sa création, Asia Deal Group a levé 3 millions de dollars US, notamment auprès de Singapouriens aisés. Une partie de cette manne a servi à monter un bureau de développement informatique au Sri Lanka. Dans le cas d’une activité grand public, Singapour a aussi l’avantage d’être un marché « mature » avec une population à fort pouvoir d’achat, concentrée sur un territoire peu étendu.
La grande limite à prendre en compte : cet Etat mouchoir de poche ne rassemble que 5 millions d’habitants. Son potentiel est donc relativement réduit. Il faut appréhender Singapour comme une plateforme test d’où on partirait pour se développer dans les pays asiatique voisins indique l’entrepreneur. Après avoir validé le concept auprès de clients singapouriens, il s’est lancé en Thailande, au Vietnam, en Malaisie il vient d’aborder l’Indonésie. Dans ces pays, les réglementations y sont plus rigides et plus complexes que dans la très libérale Cité-Etat. Mais il est plus facile de contourner ces obstacles en étant basé à Singapour que depuis un lointain bureau parisien.