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Payer l’entreprise au « bon prix » !
Au premier rang des préoccupations du repreneur figure toujours le souci de payer l’entreprise à un « bon prix » !
Mais ce « bon prix » va résulter de la rencontre d’une offre et d’une demande et d’un processus de négociation. Pour la faciliter, et ne pas surpayer une entreprise, le repreneur doit s’interroger sur la valeur de l’entreprise qu’il cible.
En quoi consiste l’évaluation d’une entreprise ?
C’est une analyse objective, indépendante et générale de l’entreprise qui permet de déterminer ses forces et ses faiblesses. Ce diagnostic est incontournable et représente un préalable essentiel d’une évaluation. Il s’exerce à tous les niveaux : stratégique, commercial, social, juridique, environnemental, comptable et financier. Il décrit l’entreprise mais aussi son environnement : entreprises concurrentes, produits ou services de substitution, réglementation, relations avec les partenaires bancaires, etc.
Ce diagnostic livre les conditions d’application des méthodes, notamment financières, d’évaluation : choix des méthodes à appliquer ou à écarter, choix des paramètres, choix des coefficients de pondération au sein de chaque méthode et pour l’ensemble des résultats intermédiaires.
Les éléments importants de l’évaluation
Plus l’entreprise est petite, plus le diagnostic humain est important. On s’attachera particulièrement à évaluer le lien de dépendance de l’entreprise à son dirigeant (souvent son fondateur).
Bien entendu, l’étude de l’outil de production constitue un élément déterminant dans l’évaluation d’une entreprise industrielle. A l’inverse, c’est l’étude des contrats de distribution, des conditions de reconduction et de réévaluation de ces contrats qui prime pour une entreprise de négoce.
L’évaluateur étudiera plus ou moins profondément certaines fonctions de l’entreprise, selon son secteur d’activité et son métier. Mais attention, l’évaluation de la clientèle est primordiale et doit être réalisée avec soin : Quel est le nombre de clients et de prospects ? La clientèle est-elle concentrée ? Existe-t-il des contrats garantissant une certaine récurrence de l’activité ? Quelles sont les conditions et la régularité des règlements des clients ?
Le choix et l’application des méthodes
La valeur d’une société repose généralement sur la combinaison de deux paramètres de base : la valeur patrimoniale et la valeur de rendement.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale ou ANC (Actif net corrigé) est arithmétiquement égale à la valeur de tout l’actif retraité, minorée de la valeur de toutes les dettes retraitées (avec la prise en compte systématique de toutes les incidences fiscales).
Valeur de rendement
Il s’agit de rechercher la rentabilité reproductible à court terme, hors éléments exceptionnels et dans les conditions habituelles de gestion et de fonctionnement. Cette méthode se décline en plusieurs variantes, les plus usitées étant :
- le multiple de la capacité bénéficiaire,
- le goodwill ou badwill,
- la méthode des flux qui fait intervenir les notions d’actualisation / capitalisation et un taux de risque variable.
Point clés
Approcher la valeur d’une entreprise, c’est à 80 %, une analyse économique (secteur, marchés, produits, hommes clé…) et pour seulement 20 %, un calcul arithmétique.
Le choix et la pondération des méthodes est fonction de la situation, des métiers et de l’évolution de chaque entreprise. Enfin, l’évaluation se fait toujours dans la continuité de l’exploitation (sans rupture) et laisse la possibilité au repreneur d’apporter progressivement une orientation différente.
Article par L’ÉQUIPE PASSER LE RELAIS | RÉSEAU PILOTÉ PAR LA CCIP