Depuis 2014, le statut d’étudiant-entrepreneur passe relativement inaperçu alors qu’il présente des avantages non-négligeables pour les jeunes inscrits dans le supérieur. Administré par l’organisme national PEPITE, une trentaine d’établissements proposent aux étudiants de se forger d’une première expérience dans l’entrepreneuriat, tout en poursuivant leur cursus universitaire.
Les modalités d’attribution et droits ouverts par le statut d’étudiant-entrepreneur
Le plan de l’esprit d’entreprendre a vocation à développer la culture entrepreneuriale et à favoriser le portage de projets entrepreneuriaux par les jeunes, qu’ils soient bacheliers, étudiants ou jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, quel que soit le cycle d’études poursuivi et dans toutes les filières de formation. Ce plan vise à favoriser l’insertion professionnelle des étudiants et des diplômés par l’acquisition de compétences entrepreneuriales complémentaires à celles acquises dans le cadre de leur cursus de formation. Parmi ces jeunes, ceux qui portent la responsabilité d’un projet entrepreneurial pour eux-mêmes ou qui le développent dans le cadre d’une structure existante (intrapreneuriat) peuvent solliciter le statut national d’étudiant-entrepreneur reconnu par l’enseignement supérieur et diffusé auprès des partenaires socio-économiques.
Ce statut a vocation à soutenir les personnes qui souhaitent s’engager dans un projet entrepreneurial qui donne lieu à une création ou à une reprise d’activité, qu’il s’agisse de la création/reprise d’une entreprise, d’une association, de la création d’un grand événement, de la création d’une activité nouvelle au sein d’une structure existante (intrapreneuriat) et cela quelle qu’en soit la finalité ou combinaison de finalités (économique, sociale, culturelle, écologique, etc.).
Le statut national d’étudiant-entrepreneur
permet de poursuivre des études tout en élaborant un projet entrepreneurial, car il favorise dans la mesure du possible des aménagements dans l’organisation des études. Il donne accès aux moyens et compétences utiles à la réussite du projet entrepreneurial.
Ce dernier est un signal qui donne de la visibilité et de la crédibilité à ces jeunes entreprenants, permettant de faciliter leurs relations professionnelles avec les clients, fournisseurs, partenaires ou financeurs, etc. Il rassure également les familles en reconnaissant le projet entrepreneurial comme faisant partie de leurs études, dans un parcours de formation complémentaire.
Le SNEE est en lien avec le diplôme d’établissement étudiant-entrepreneur (D2E) qui renforce l’aide à l’élaboration du projet en vue d’un passage à l’acte en proposant des séminaires, ateliers et mentorats spécifiques. Ainsi, le jeune diplômé inscrit au diplôme d’étudiant-entrepreneur retrouve le statut d’étudiant et bénéficie d’une protection sociale, du maintien des droits à bourse en cas d’éligibilité et d’une aide dans la recherche de soutiens financiers. (Source Ministère de l’enseignement supérieur , de la recherche et de l’innovation.)
Le statut étudiant-entrepreneur existe depuis 2014.
Mis en place par le ministère de l’Enseignement supérieur, il s’adresse aux jeunes âgés de 18 à 28 ans dotés d’un projet entrepreneurial. Pris en charge par les 29 pôles PEPITE (Pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat) en France, ce nouveau système diplômant remplace un stage et permet de valider les mêmes crédits ECTS. Il s’agit d’une formation à l’entrepreneuriat pour laquelle les participants sont sélectionnés en fonction de la pertinence de leur projet par un jury PEPITE. Malgré le fait que le baccalauréat demeure le seul diplôme requis pour intégrer cette aventure, le statut étudiant-entrepreneur reste méconnu. Les structures d’accompagnement PEPITE s’engagent toutefois à mettre un maximum de ressources à disposition des étudiants sélectionnés : locaux, week-end start-up, accès à des ressources numériques et surtout, conseils de professionnels.
L’encadrement des jeunes étudiants-entrepreneurs prévoit aussi des rencontres avec des salariés spécialistes dans le domaine lié à leur projet. Chaque projet bénéficie d’un accompagnement personnalisé par des enseignants et des coachs externes partenaires du programme. Avec le diplôme étudiant-entrepreneur (D2E) à la clé, chaque élève peut co-construire, au sein même de son établissement, le parcours qui le conduira à la réalisation de son projet, quelle que soit la démarche entrepreneuriale : individuelle ou collective, à finalité économique et/ou sociale, innovante ou non, technologique ou non, avec création d’activité ou reprise d’entreprise.
Zoom sur les activités des PEPITE
L’apprentissage par l’action : « learning by doing », représente l’un des fondements de cette formation. À titre d’exemple, les établissements mettent en place des projets fictifs à réaliser en équipe dans un délai réduit. Les pépites (étudiants du programme, ndlr) reçoivent également des cours en gestion des entreprises, management, leadership ou encore développement commercial afin d’acquérir les bases pour diriger une entreprise. Conçue pour des étudiants, la formation prévoit évidemment des aménagements d’emploi du temps, notamment pour assister aux événements avec des partenaires extérieurs. Les différentes structures organisent des soirées, afterworks et rencontres avec de nombreux professionnels. Des cycles de conférences sont également proposés afin de prodiguer des conseils aux jeunes entrepreneurs en devenir.
L’accès à un espace de coworking mis à disposition des équipes projet leur permet une meilleure productivité. Il a aussi pour but une meilleure mise en réseau des étudiant-entrepreneurs et des partenaires praticiens du PEPITE, ce qui constitue un avantage et gain de temps non-négligeables.
Ce concept prépare les étudiants de façon pratique au monde de l’entreprise, comme en témoigne Olivia, 24 ans, sur le site de l’étudiant.fr : « C’est super : je reste étudiante un an de plus, s’enthousiasme l’étudiante qui a terminé son Master 2 à l’ESCP Europe en 2015 et lance son agence de street food, GiroMela. Comme je n’ai pas encore travaillé, je ne peux pas bénéficier de l’indemnisation chômage et, n’ayant pas 25 ans, je ne peux pas toucher le RSA. Or, quand on lance une entreprise, au début, on ne se paye pas. Rester sous statut étudiant est beaucoup plus confortable tant que je ne gagne pas ma vie comme entrepreneure. »
Les débouchées de la formation
Le parcours d’étudiant-entrepreneur constitue la voie royale vers l’entrepreneuriat. Constitué des représentants des établissements du PEPITE, du responsable pédagogique de diplôme d’établissement « étudiant-entrepreneur » et des partenaires, le jury de la formation se tient deux fois par an. Il décide si le projet peut ou non être pris en charge. Les frais d’inscription au diplôme, quant à eux, ne dépassent pas les 500 euros par an. La signature d’un Contrat d’Appui d’Entreprise (CAPE) avec une structure de type couveuse ou coopérative d’activité et d’emploi (C.A.E.) ou un autre partenaire du PEPITE représente l’une des premières étapes à l’obtention du diplôme.
De nombreux élèves poursuivent leur projet suite à cette initiation et montent leur start-up. Sur le site officiel de la formation figurent plusieurs témoignages, comme celui de Rafiou Agoro. Fondateur de la start-up Afro Talent Management, ce jeune homme de 28 ans a l’intention de se consacrer à son entreprise dès la publication de sa thèse scientifique.
Etranger au monde de l’entreprise, cette formation lui a ouvert la porte à la création d’une société. Car sa problématique : la mauvaise insertion des étudiants africains sur le marché du travail. Sa start-up propose de mettre en relation ces élèves avec des entreprises intéressées par un développement vers ce continent. En 2015, plus de 700 étudiants bénéficiaient de ce statut. Pour ceux qui ne choisissent finalement pas la voie entrepreneuriale, la mention de cette formation dans son CV constitue toujours un plus et ceux qui l’empruntent partent avec un réseau et de solides compétences. Le prix PEPITE représente un véritable tremplin pour les élèves en leur permettant d’augmenter leur visibilité et de créer leur propre entreprise.