Est-on vraiment encore « embauchable » à 63 ans ?

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L’âge ne doit pas être un obstacle à l’emploi, car les travailleurs plus âgés apportent souvent une grande expérience, des compétences et des connaissances qui peuvent être précieuses pour les employeurs. Il est cependant vrai que embaucher les séniors peuvent rencontrer des défis sur le marché du travail, tels que la discrimination liée à l’âge ou des stéréotypes négatifs. 

Les lois anti-discriminations 

En France, la loi interdit la discrimination en matière d’emploi en fonction de l’âge. Les employeurs ne peuvent pas refuser d’embaucher un candidat ou lui imposer des conditions de travail différentes en raison de son âge.

En effet, l’article L.1132-1 du Code du travail interdit toute discrimination à l’embauche en raison de l’âge, que ce soit pour l’embauche, la formation, la promotion ou la rémunération. De plus, l’article L.1133-1 du Code du travail prévoit que tout employeur est tenu de prendre des mesures pour permettre aux travailleurs de tout âge de bénéficier d’une formation continue tout au long de leur carrière.

En outre, la loi sur les retraites de 2014 a supprimé la clause de rupture automatique du contrat de travail à l’âge de 70 ans, ce qui signifie que les travailleurs peuvent continuer à travailler au-delà de cet âge s’ils le souhaitent et s’ils sont en mesure de le faire.

Les raisons d’embaucher un sénior

Il existe de nombreuses entreprises qui valorisent l’expérience et la maturité des travailleurs plus âgés. Elles cherchent à diversifier leur main-d’œuvre en recrutant des travailleurs de tous âges. Elles profitent ainsi de l’expérience et des connaissances de ces derniers. Ils peuvent apporter une expertise précieuse à une entreprise et peuvent être en mesure de former et d’encadrer des employés plus jeunes.

La maturité et la fiabilité peuvent également les attirer. Ils peuvent être en mesure de travailler de manière autonome et de gérer des situations difficiles avec calme et professionnalisme. Ils disposent également d’un réseau professionnel, souvent étendu. 

Les aides à connaître pour l’embauche des séniors

  1. Aide à l’embauche des seniors (AES). Cette aide financière est destinée aux entreprises qui embauchent des seniors de 55 ans et plus, en CDI ou en CDD d’au moins 6 mois. Le montant de l’aide varie en fonction de l’âge du salarié et de la durée du contrat, et peut atteindre jusqu’à 4 000 euros.
  2. Contrat de génération. Ce dispositif vise à favoriser l’emploi des jeunes et des seniors. Il consiste à embaucher un jeune en CDI tout en maintenant ou en embauchant un senior en CDI. L’entreprise peut alors bénéficier d’une aide financière pouvant aller jusqu’à 4 000 euros par an pendant 3 ans pour l’embauche du jeune, ainsi que d’une aide allant jusqu’à 2 000 euros par an pendant 3 ans pour le maintien ou l’embauche du senior.
  3. Exonération de cotisations sociales. Les employeurs peuvent bénéficier d’une exonération totale ou partielle des cotisations patronales de sécurité sociale pour les salaires des seniors embauchés en CDD de plus de 3 mois ou en CDI. L’exonération varie en fonction de l’âge du salarié et de la durée du contrat.
  4. Aide à la formation. Les employeurs peuvent bénéficier d’aides financières pour former les seniors, notamment dans le cadre du plan de formation de l’entreprise ou du compte personnel de formation (CPF).

Des difficultés dans la pratique

Selon les données de Pôle emploi, le taux de chômage des seniors en France est plus élevé que celui des autres groupes d’âge, avec un taux de chômage de 7,8% pour les personnes âgées de 55 ans et plus en 2021, contre 6,4% pour l’ensemble des demandeurs d’emploi. Situation qui empire avec l’âge qui avance. Ainsi, selon les chiffres de l’INSEE, le taux d’emploi des 60-64 ans en France était de 33,8% en 2020, contre 74,5% pour l’ensemble des 25-49 ans.

Des réticences à embaucher des séniors

Si les entreprises sont réticentes à embaucher des séniors, c’est d’abord lié aux stéréotypes négatifs liés à l’âge tels que l’idée qu’ils sont moins enclins à apprendre de nouvelles compétences, moins dynamiques et moins productifs que les travailleurs plus jeunes. Le coût salarial en représente un mais n’est pas forcément réel. Cependant, les travailleurs plus âgés peuvent avoir des salaires plus élevés en raison de leur expérience et de leur ancienneté. Certains employeurs craignent des risques liés à la santé ou encore d’absentéisme. 

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