Le recrutement engage l’avenir de l’entreprise, la sérénité des équipes et donc la vôtre, vous le savez bien ! Submergé par les tâches qui s’accumulent, vous avez parfois tendance à improviser !!! Vous ne devez pas vous mordre les doigts après coup d’un choix malencontreux et pour cela vous devez le préparer aussi bien qu’une rencontre avec les investisseurs !
Vous voilà à l’étape de l’entretien. Apprenez à sortir des sentiers battus pour réussir cette ultime phase de votre recrutement.
Préparez l’entretien
Avant le rendez-vous, relisez attentivement le CV du candidat et essayez de l’analyser sur tous ses aspects. Cela vous permettra d’aller droit au but avec la personne, sans perdre du temps à simplement relire avec elle son cursus. Vous pourrez ainsi trouver des questions plus pertinentes vous permettant d’aller plus loin que si vous inventiez les questions au fil de la conversation.
Analysez les motivations profondes du candidat
On pense souvent qu’il vaut mieux créer une atmosphère tendue ou du moins très sérieuse lors d’un entretien. Or, cela n’est pas l’idéal pour réussir à cerner vraiment la personnalité du candidat… Si le candidat ne se sent pas un minimum en confiance, il aura tendance à se raccrocher à des réponses types ou à jouer un personnage, sans laisser poindre sa véritable nature.
Ne restez pas seul juge
Votre ressenti est sûrement très juste et basé sur des éléments très pertinents. Mais votre subjectivité vous joue peut-être des tours. Il suffit que le candidat vous rappelle un ami que vous affectionnez particulièrement, qu’il ait fait une remarque qui caresse votre égo dans le sens du poil ou bien qu’il/elle soit doté(e) d’attributs physiques auxquels vous n’êtes pas insensibles… et vous voilà à embaucher le candidat sans raisons suffisamment pertinentes ! Convoquez votre associé pour un second entretien, questionnez vos collaborateurs qui ont pu échanger quelques mots avec le candidat… et affinez votre jugement.
Instaurez une ambiance chaleureuse
Multipliez les questions plus ou moins directes pour trouver clairement ce qui motive le candidat. Est-ce l’argent ? L’équilibre vie pro/vie perso ? La construction d’une carrière professionnelle solide lui conférant une belle réputation dans son domaine ? Ou autre ? Décrypter les motivations profondes du candidat vous permettra de voir s’il pourra ou non bien s’épanouir dans votre entreprise et par rapport aux contraintes du poste à pourvoir. Une bonne technique pour comprendre ce qui compte vraiment pour un candidat est de lui proposer de poser lui-même quelques questions concernant le poste ou l’entreprise. Ses questions s’articulent autour du système de rémunération uniquement ? Il ne sera peut-être pas la recrue idéale pour votre start-up où la rentabilité n’est pas encore au rendez-vous…
Faites preuve de psychologie
Lors de l’entretien vous pourrez évaluer les compétences et le savoir-être du candidat. Ce rendez-vous sera également pour vous l’occasion de mieux décrypter sa personnalité afin de sentir si son profil psychologique correspond bien à l’entreprise et à l’équipe qui va l’entourer. Le candidat semble un peu brouillon, son esprit part dans tous les sens ? Sera-t-il apte à travailler en direct avec un collaborateur réputé pour son côté strict, voire tatillon ? Il semble renfermé et austère. S’épanouira-t-il avec des collègues bon vivants, privilégiant une ambiance détendue, voire sereine, décontractée
parfois ?…
Les questions absurdes ? A proscrire !
On a tous entendu parler des questions hors du commun, voire carrément farfelues posées à des candidats par des DRH en quête de nouveauté. Les équipes de Google sont passées maîtres dans l’art de la question insolite lors des entretiens, en voici quelques exemples : « Combien de balles de golf peut-on faire tenir dans un bus scolaire ? Quand le vent souffle, est-ce qu’un vol aller-retour en avion prend plus de temps, moins de temps, ou le même temps ? On vous rétrécit à la taille d’une pièce de 5 cents et votre masse est réduite proportionnellement, de façon à maintenir votre densité d’origine.
Vous êtes ensuite placé dans un mixeur en verre vide. Les lames se mettront à bouger dans 60 secondes. Que faites-vous ? » Mais aussi, d’autres grandes firmes ne sont pas en reste, avec des questions comme : Comment connaître le poids d’un éléphant sans utiliser de balance ? (IBM). Que faites-vous si vous héritez de la pizzeria de votre oncle ? (Volkswagen), ou encore Expliquez-moi ce qu’il s’est passé dans ce pays ces 10 dernières années ? (Boston
Consulting). Attention : les bénéfices de ces questions plus qu’atypiques ne sont pas prouvés. En plus de déstabiliser le candidat sans raison valable, elles vous feront passer pour un dirigeant dérangé du cerveau (c’est sûr que, quand on s’appelle Google, on peut se permettre un peu plus de choses) !
Ne jamais dépasser les limites ! Respectez le candidat !
Vous pouvez être tenté de recueillir des informations sur votre candidat d’une façon pas tout à fait légale… Mais attention, votre candidat peut se retourner contre vous. Veillez donc à ne pas dépasser certaines limites. N’abordez pas les données personnelles liées au candidat, et qui ne sont pas liées directement au poste à pourvoir. Il s’agit en fait d’un délit (article L 122-45 sur la discrimination au travail), même si celles-ci sont disponibles sur les profils publics des réseaux sociaux du candidat.
N’essayez pas de recueillir des informations sur le candidat auprès d’anciens employeurs sans en informer au préalable le principal intéressé par voie écrite. Cette pratique est en effet bannie par la Loi informatique et liberté. Attention à ne pas poser de questions réputées discriminatoires, portant sur l’origine, les mœurs, la religion, l’orientation sexuelle, l’état de santé, l’appartenance à un syndicat ou les antécédents judiciaires (article L. 1132-1 du Code du travail).
Les valeurs, avant tout !
De plus en plus de dirigeants de TPE se tournent vers des méthodes de recrutement un peu alternatives et peut-être plus adaptées aux contraintes des petites structures. La technique du « matching » candidat/entreprise, c’est-à-dire la recherche d’une bonne adéquation entre la personnalité du candidat et les valeurs ou la culture de l’entreprise, est de plus en plus en vogue. De nombreuses agences spécialisées dans le matching de candidats fleurissent d’ailleurs depuis quelques années, et pour cause, car cette méthode donne de bons résultats.
Une méthode qui a le vent en poupe, l’embauche par le challenge.
Les recruteurs lancent un défi concret aux futurs candidats, et ne viennent en entretien que ceux ayant réussi avec succès cette première présélection. Pour beaucoup d’entrepreneurs, notamment ceux du domaine du digital, dans lequel de nombreux nouveaux métiers ne correspondent pas à une
formation académique précise, la réussite d’un challenge compte beaucoup plus que les informations contenues sur le CV. Parmi les techniques alternatives de recrutement, on peut également citer la création de serious games, davantage pratiquée par les grands groupes, mais que les TPE expérimentent de plus en plus. Enfin, cette technique de recrutement s’adapte particulièrement aux représentants de la génération Y, habitués à manier les outils web et les jeux en ligne.