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Des entreprises et marques s’opposent aux objets en plastique jetables

Des entreprises et marques s'opposent aux objets en plastique jetables

Huit millions de tonnes… C’est le nombre de débris plastiques qui sont déversés chaque année, avec un équivalent de 250 kilos par seconde, dans les mers et les océans de la Terre selon une étude de la revue américaine Science. Depuis son apparition en 1869, le plastique s’est imposé sans qu’on y prenne garde. Présent dans notre quotidien comme dans tous les secteurs d’activités de notre société, il provoque des conséquences désastreuses sur l’environnement. Pour limiter la quantité de ces déchets nuisibles, certains pays, entreprises et marques ont décidé de bannir divers produits en plastique jetables.

En dix ans, la production mondiale de plastique est passée de 245 à 348 millions de tonnes en 2017, selon les chiffres de la fédération européenne PlasticsEurope (association professionnelle représentant les producteurs de matières plastiques, ndlr). La filière européenne produit plus de 340 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Mais de plus en plus d’entreprises et de marques pour préserver l’environnement décident de supprimer des produits en plastique jetables notamment les pailles accusées de polluer les océans et de tuer des animaux aquatiques.

Les gouvernements s’activent pour limiter les déchets plastiques

Certains pays tentent d’endiguer ce problème, à travers la promulgation de lois environnementales. Les cotons-tiges et la vaisselle en plastique seront interdits à l’horizon 2020, en France. Cette décision avait été adoptée en juillet 2016, dans le cadre de la loi Biodiversité. L’actuel ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, veut aller plus loin.

Dans le cadre de son plan de sauvetage pour la biodiversité dévoilé début juillet, Nicolas Hulot, veut interdire d’ici deux ans douze produits en plastique dont les pailles et bâtonnets à usage unique. La Commission européenne, fin mai, a suggéré de proscrire d’autres objets comme les mélangeurs à cocktails et les tiges de ballons. Quant au Royaume-Uni, le gouvernement de Theresa May veut exclure tous ses éléments dès la fin de l’année. Des grandes villes américaines comme Seattle, Miami et Malibu ont supprimé les couverts et pailles de cette matière, dans leurs restaurants et cafés.

Les pailles bannies par des marques américaines

De grandes marques des États-Unis comme Starbucks et McDonald’s ont décidé de bannir les pailles en plastiques. La chaîne de cafés a décidé le 9 juillet dernier de les supprimer dans l’ensemble de ses 28 000 établissements à travers le monde. Dès 2020, les tiges seront changées par des couvercles en polypropylène disposant d’une ouverture et un bec pour boire le liquide. Seules les boissons avec de la glace et du lait, dénommées les « frappucino » disposeront d’une paille, mais en papier ou en plastique compostable créé à partir d’amidon (glucide présent dans certaines céréales, ainsi que certains légumes et fruits, ndlr). Avec ce procédé, Starbucks estime qu’elle économisera plus d’un milliard de pailles par an.

Quant à la première chaîne de fast-food mondiale, elle a annoncé des mesures afin de remplacer progressivement les pailles. 3,2 milliards d’entre elles sont utilisées et jetées annuellement par le marché du fast-food, selon une étude de Seas at Risk (organisation non gouvernementale pour la protection du milieu marin international, ndlr). Les enseignes au Royaume-Uni et en Irlande passeront directement aux pailles en papier en 2019. Dans d’autres pays, comme la Belgique, les États-Unis ou la France, des phases de tests sont lancées auprès de certains consommateurs, depuis juin.

Les personnes sélectionnées ont alors le choix entre une tige sans matière plastique et un gobelet disposant d’une fermeture intégrée. Quand les clients auront sélectionné le procédé le plus efficace, d’autres expérimentations se dérouleront dans l’ensemble des restaurants McDonald’s, avant d’instaurer le nouveau processus. Même des sociétés liées au tourisme ont décidé de réduire leur utilisation de cette matière. Le groupe américano-norvégien, Royal Caribbean, spécialisé dans les navires de croisières a décidé d’ici 2019 de mettre en place des agitateurs de cafés en bois et de réduire les sachets de condiments et les sacs, à l’horizon 2020.

Les entreprises françaises s’y mettent aussi

Dans l’Hexagone, les firmes de la grande distribution s’engagent également en luttant contre les emballages plastiques jetables. Carrefour a annoncé en mai dernier, un objectif de  « 100 % d’emballages recyclables, réutilisables ou compostables », pour les produits de sa marque d’ici 2025. La société veut ainsi supprimer les emballages plastiques polluants des fruits et légumes, arrêter la commercialisation des pailles en plastique dès la fin 2018 et trouver une substitution progressive aux pailles des briquettes de jus de fruits. Elle souhaite également recycler les paquetages de l’ensemble des produits de sa gamme bio dès 2020 et remplacer ses barquettes en polystyrène expansé, utilisées au rayon boucherie, poissonnerie et fromagerie par des solutions plus écologiques. Enfin, elle veut intégrer 50 % de plastiques recyclés dans ses bouteilles de jus, de sodas et d’eaux à l’horizon 2022.

Carrefour a même soutenu publiquement le mouvement « Plastic Attack ». Concept né au Royaume-Uni, il regroupe des consommateurs qui se donnent rendez-vous dans une grande surface. Ces clients réalisent leurs courses puis retirent les emballages plastiques dans des chariots ou à même le sol du magasin. Une manière de démontrer la quantité impressionnante, mais superflue du plastique dans l’enveloppement des produits. Quant à l’enseigne Franprix, elle a annoncé en juin dernier qu’elle allait stopper à partir de janvier 2019, la commercialisation des produits en plastiques jetables à usage unique comme les assiettes, les gobelets et les cotons-tiges. Ils seront remplacés par des articles fabriqués dans des matières durables comme du bambou ou du bois.

Des entreprises et des marques françaises ainsi qu’étrangères s’impliquent donc dans la préservation de l’environnement, en luttant contre les déchets plastiques. Reste que les sociétés du marché du plastique s’inquiètent face à ces interdictions qui se multiplient. Ils perdent des clients qui préfèrent se tourner vers des modèles alternatifs afin de valoriser leur image. PlasticsEurope, l’organisation représentant les fabricants du secteur, craint une interdiction générale, qui pourrait menacer l’ensemble de leurs activités.