Après les attentats du 13 novembre, le comportement des entrepreneurs a été scruté avec attention. Si bien des sociétés ont su faire preuve de tact et de sens des responsabilités en faisant passer au second plan leurs activités vu le contexte, certaines se sont distinguées de manière négative en donnant d’elles une image peu flatteuse auprès des médias. Quelles sont ces sociétés qui ont connu des difficultés pour gérer cette situation de crise ?
Zara
La chaîne de magasins de vêtements Zara a été l’une des premières à se signaler dans le mauvais sens du terme suite aux évènements tragiques survenus à Paris. Dès le lendemain, une cliente d’une boutique à Paris s’est en effet vue refuser l’entrée sous le prétexte qu’elle portait un voile. Assimilée à du racisme, cette réaction a été très mal perçue, notamment sur les réseaux sociaux. La firme espagnole a cherché à mettre rapidement un terme à ce bad buzz, en présentant ses excuses à la cliente et en suspendant le vigile et le responsable de la boutique en question.
RATP
La société de transport RATP a été sans conteste l’une des plus décriées depuis les attentats. L’entreprise a été accusée de favoriser le communautarisme au sein de ses effectifs, les prémices de l’enquête ayant montré que nombre d’individus fichés ont compté parmi ses employés. Cette très mauvaise publicité s’est poursuivie avec une grève des chauffeurs de bus maintenue la semaine suivant les attentats, alors que le contexte aurait réclamé l’annulation de ce mouvement social qui semblait hors de propos.
Toys’R’Us
Après de tels évènements, la communication s’avère délicate pour toutes les entreprises, et une initiative bien intentionnée peut se révéler néfaste sur le plan de l’image. A la manière des 3 Suisses, dont la communication après les attaques de Charlie Hebdo avait été décriée, la société de ventes de jouets Toys’R’Us a été peu inspirée en annonçant retirer temporairement de ses magasins les armes factices. La démarche, à l’utilité contestable, a pu être assimilée comme une opération de communication malvenue.
Starbucks
Cette grande chaîne américaine de café a voulu manifester sur les réseaux sociaux sa solidarité envers les victimes des attentats, et plus largement la France. Un simple message sur Twitter a tout eu du bad buzz pour l’entreprise, qui a subi dans la foulée un déluge de commentaires négatifs de la part des internautes. Ceux-ci ont dénoncé l’hypocrisie du message, en arguant que la première des solidarités envers la France est de payer ses impôts sur le territoire. L’entreprise américaine est en effet soupçonnée d’évasion fiscale en Europe. Elle a subi ainsi un retour de bâton aussi violent qu’inattendu.
Siemens
Alors que les déclarations publiques des dirigeants ont été dans le registre de l’empathie et de la solidarité, malgré quelques maladresses parfois, le patron de la firme allemande Siemens s’est démarqué de manière négative par ses prises de position à contre-courant. Dès le lundi, Joe Kaeser a évoqué dans le Financial Times sa plus grande crainte : une diminution des achats des consommateurs en Europe, causée par l’inquiétude suite aux attentats. Cette analyse pour le moins cynique pourrait brouiller l’image de la marque auprès du grand public.