7 exemples qui contournent le salariat et qui démontrent qu’il est aujourd’hui possible d’entreprendre et de réussir sans développer sa masse salariale. Cette évolution est rendue possible par l’extraordinaire développement du web et de la connexion mobile. Permanente, rapide et fiable, cette dernière permet non seulement de rapprocher l’offre et la demande comme jamais auparavant mais aussi de mettre en relation l’entrepreneur avec des personnes disposant non seulement des compétences mais aussi du temps, à l’instar des freelances. Cette évolution bouscule le marché de l’emploi et pose de nombreuses questions en termes de droit du travail.
UBER
Comment ne pas commencer ce panorama par l’emblématique société américaine qui en France a donné naissance au terme d’ubérisation de l’économie ! Preuve que le concept de société sans salariés fait son chemin, Uber est valorisée à 60 milliards de dollars soit 30 fois son chiffre d’affaires 2015 estimé à 2 milliards de dollars ! à présent, l’entreprise souhaite inventer un futur dans le secteur du transport de marchandise sans chauffeur ! La société californienne a dans ce cadre annoncé le 18 août dernier son rapprochement avec Volvo. Ainsi, le 20 octobre 2016, un semi-remorque Otto, propriété d’Uber depuis août 2016, a mené à bien la première livraison mondiale en mode de pilotage automatique sur une autoroute entre Fort Collins et Colorado Springs. Un pas important vers l’émergence de sociétés de livraison fonctionnant sans chauffeur grâce à l’automatisation et la robotisation.
AIRBNB
Créée en 2008, par Brian Chesky, Joe Gebbia et Nathan Blecharcyk, la plateforme communautaire de location temporaire de logements entre particuliers est désormais présente dans 194 pays, 34 000 villes et propose 1.5 million d’annonces. Une idée de génie qui génère un chiffre d’affaires de 900 millions de dollars ! La plateforme Airbnb donne accès à tous les types de logement, permet d’effectuer leur réservation et le paiement de celle-ci de manière sécurisée.
Les revenus d’Airbnb sont assurés par une commission sur des frais de réservations compris entre 6 % et 12 % et sur le traitement par carte de crédit de 3 %. L’entreprise s’impose partout comme un acteur majeur de l’hébergement temporaire sans avoir à entretenir de succursales coûteuses et un nombre de collaborateurs pléthorique ! La start-up a réussi le tour de force de révolutionner l’univers de l’hébergement en quelques années et ce, dans le monde entier. L’exemple parfait de la capacité de cette e-économie à changer le monde sans salariés. Les vendeurs étant les particuliers qui souhaite faire louer les appartenants ou maisons.
SAFTI
Fondée en 2010, SAFTI ambitionne de conquérir le secteur de l’immobilier sans agence physique ni agent immobilier salarié. Ce business model repose sur le web et un réseau de 1 200 conseillers en transactions indépendants. Dans les faits ces derniers sont au statut d’auto-entrepreneur ou de la micro entreprise. Liés par un contrat de collaboration, ils perçoivent de 70 à 99 % du montant de la commission d’une vente en fonction de leur chiffre d’affaires réalisé et achètent à SAFTI le pack qui leur permet d’exercer.
Ces indépendants mandatés sont en augmentation constante. Ils sont 340 à avoir rejoint le réseau en 2016 qui ambitionne les 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017. La croissance de ce dernier est tirée principalement par l’accroissement du nombre d’agents mandataires. SAFTI qui assure sa notoriété par une campagne de communication télévisuelle importante constitue la partie émergée de l’iceberg. De plus en plus d’agences immobilières tendent à copier ce modèle en ne recrutant plus d’agents immobiliers salariés.
HELLOCASA
L’application 100 % tricolore, cherche, quant à elle, à s’imposer dans l’univers des travaux à domicile et du bricolage. Après le règlement d’un forfait par le commanditaire, la plateforme web met ce dernier en relation avec son réseau de professionnels indépendants agréés par ses soins. Qu’il s’agisse de travaux de plomberie, de peinture, d’électricité, de pose d’une cuisine ou de jardinage, la start-up propose des tarifs hyper compétitifs.
Lancée par Mathieu Desarnauts, un ex-d’Airbnb, celle-ci se voit comme un prestataire de services : les clients Hellocasa achètent des interventions que la start-up achète à son tour à des intervenants professionnels en appliquant sa marge.
MON CAVISTE A LA MAISON
Lancé en 2012 par Christophe Guicheteau, ce réseau de vendeurs à distance indépendants propose des bons crus à l’occasion de soirées dégustation-vente à domicile. Mon Caviste à la Maison séduit la clientèle par son univers convivial, son approche pédagogique et ludique du vin qui devient accessible à tous.
La société prélève sur chaque vente une commission comprise entre 18 et 22 % selon le chiffre d’affaires réalisé par ses cavistes ambassadeurs. Le mois dernier, Le Club Français du Vin a racheté Mon Caviste à la maison et son réseau de 400 VDI qui génèrent une croissance à 3 chiffres depuis sa création. L’acquéreur de la société a expliqué avoir été motivé par un modèle commercial qui a démontré son succès.
CLEANIO
Fondée en mars 2014 par Richard Gozlan, Florian Legris et Guilherme Decampo, cette start-up parisienne propose un service de nettoyage et de livraison des vêtements en 24 heures. Cleanio s’appuie sur un réseau de pressing partenaires et des livreurs indépendants. L’application mobile de Cleanio permet aux parisiens de réserver l’un de ces grooms qui passera chercher à l’heure convenue, dans un créneau de 30 minutes, les vêtements à nettoyer et à repasser et les ramènera le lendemain.
Les grooms Cleanio sont en réalité des chauffeurs livreurs au statut d’auto-entrepreneurs formés aux exigences de la société. Ils doivent être disponibles au moins trois fois par semaines entre 6h – 9h et/ou entre 18h – 23h, posséder un véhicule cinq portes, un Smartphone et habiter Paris ou sa proche banlieue. Ces auto-entrepreneurs sont rémunérés 13 €/h.
ECOLAVIE
Créée en 2005 par Jean-Pierre Bertrand, l’entreprise s’est spécialisée dans la vente de produits bio pour le bien-être, cosmétiques ou détergents pour la maison. La société qui joue « à fond » la carte du naturel et du développement durable s’appuie sur son réseau de plusieurs centaines de vendeuses à domicile indépendantes appelées déléguées ou conseillères environnementales.
En moyenne, une déléguée environnementale Ecolavie perçoit environ 250 € par mois tandis qu’une vente génère 500 € TTC de chiffre d’affaires. Clairement, Ecolavie mise sur des mères au foyer qui disposent d’un peu de temps et qui souhaitent acquérir un revenu complémentaire pour le fonctionnement du foyer.