L’entreprise qui repense la gestion du capital humain

Dirigée par Jean-Stéphane Arcis, Talentsoft est un éditeur d’applications 100 % Cloud dédiées à la gestion du capital humain. Portée par l’innovation, cette entreprise, qui développe également sa solution à l’international, connaît une croissance remarquable.

Le prolongement d’une expérience sur le logiciel d’entreprise.

Après avoir étudié à l’ESCP Europe et obtenu un MBA de l’INSEAD, Jean-Stéphane Arcis participe activement à l’élaboration et au développement d’ERP et de logiciels CRM. « J’ai travaillé toute ma carrière sur le logiciel d’entreprise, souvent au sein de sociétés américaines » raconte le dirigeant. Il occupe d’abord des postes tels que directeur des ventes chez Oracle Applications, directeur général France et Benelux à Siebel ou encore vice-président Europe Vignette. Au total, ce dernier accumule près de 20 ans d’expérience sur le marché des logiciels d’entreprise, pour devenir en 2007 l’un des cofondateurs de Talentsoft. « L’entreprise est née d’une rencontre entre trois personnes : Alexandre Pachulski, l’actuel directeur produit, Joel Bentolila, directeur technique, et moi » précise le dirigeant.

Une solution qui aide à la prise de décision.

Pour Jean-Stéphane Arcis, l’idée était de transposer dans le domaine des ressources humaines (RH) ce qu’il avait connu dans celui de la gestion de la relation client. Le cofondateur métaphorise le concept : « Le client devient ainsi le collaborateur et le directeur commercial devient le directeur des ressources humaines. »

Il y a neuf ans de cela, les trois associés cherchent à donner aux RH une solution permettant de prendre des décisions collaboratives. Pour ce faire, ils considèrent le manager et le collaborateur comme des clients potentiels et leur proposent un outil spécifique qui retranscrit l’environnement de l’entreprise.

Une sorte d’assistant qui va les aider à prendre de bonnes décisions en matière de recrutement (choix de collaborateurs et de membres d’équipe) mais qui porte également sur les rémunérations, le développement des compétences et carrières tels que des évolutions de poste, l’évaluation de la performance, les mobilités ou encore les formations. En d’autres termes, « il s’agit d’un logiciel 100 % Cloud que l’on a pas besoin d’installer et qui gère le capital humain des entreprises » résume le PDG de Talentsoft.

Gagner en notoriété grâce à la satisfaction client.

Pour se faire connaître, l’entreprise mise dès le départ sur la qualité de son service : « à partir du moment où l’on a eu quelques clients et qu’après trois ou quatre mois d’utilisation, ceux-ci se sont révélés satisfaits de notre logiciel, les retours ont servi de caisse de résonnance » explique Jean-Stéphane. Dès le début, leur stratégie est de démontrer une très grande habilité sur le développement de la solution pour la rendre viable et surtout l’optimiser afin que les clients y trouvent un véritable intérêt.

Le cofondateur de l’entreprise se félicite : « Les gens pensaient que notre structure était importante alors que ce n’était pas encore le cas. Si on fait beaucoup de bruit, même en étant tout petit, on peut être entendu, et c’est ce qu’il s’est passé. » à partir de là, « un effet boule de neige s’est créé » ajoute le dirigeant. à la suite de cela, ils font le choix d’accélérer leur propre recrutement.

L’ouverture du capital aux investisseurs.

Un autre élément à considérer dans la stratégie de Talentsoft repose sur l’ouverture de son capital à des investisseurs. Jean-Stéphane Arcis explique les raisons de ce choix : « Nous avons choisi d’accorder de l’importance à l’investissement en intégrant des actionnaires au sein de la société dans le but de croître et d’obtenir plus rapidement des parts de marché. » Un choix qui devrait également leur permettre de pouvoir se positionner plus facilement d’ici quelques années sur leur marché, selon le dirigeant. En l’espace de quatre levées de fonds, les trois cofondateurs sont d’ailleurs parvenus à lever un peu plus de 50 millions d’euros.

Un business model fidèle à celui initial.

« Notre business model était très pur si l’on peut dire, c’est-à-dire tourné autour du staff d’un côté, et ciblé sur un seul domaine, ou plutôt une communauté, celle des ressources humaines » confie le PDG de Talentsoft. « Dans notre cas, étant donné que notre domaine d’activité concerne la gestion de talents, cela désigne le fait de résister à avoir mis en place une forme d’extension axée sur la RH administrative alors que notre secteur est celui de la RH stratégique » précise-t-il. Un pari qui semble porter ses fruits et qui se trouve à l’origine, d’après le dirigeant, de la forte croissance de l’entreprise.

Mais leur business model ne s’arrête pas là puisqu’ils se sont également appuyés sur la co-construction avec leurs clients, tout en tentant de se montrer agiles et innovants. « On essaie constamment d’ajuster cette perspective qui consiste à disposer d’une sorte de laboratoire d’observations assez pratiques, afin de pouvoir intégrer de nouvelles fonctionnalités et innovations » ajoute le dirigeant. Au final, leur business model reste proche du business model initial mais intègre une part de recherche constante et d’innovation continue de sorte à ce qu’ils demeurent un pure player du staff et de la RH stratégique. S’ajoute à cela, la proximité avec leurs clients, qui fait également la force de leur modèle, selon Jean-Stéphane.

Obtenir la confiance de ses partenaires.

La grande difficulté reste, d’après le dirigeant, de faire comprendre à des grands comptes, tels que ceux du CAC 40, qu’ils peuvent faire confiance à des sociétés d’origine française. « Pour y parvenir, l’enjeu était en quelque sorte de concevoir une solution, et une entreprise, qui se révèlent multi-facettes aux yeux des multinationales américaines » explique Jean-Stéphane. Des partenaires intégrés au logiciel aident par ailleurs à la sélection des candidats. Aujourd’hui, la plateforme regroupe quelques centaines de collaborateurs, ce qui implique « une très bonne gestion des nouveaux talents. Un peu comme dans la gestion d’une équipe où chacun se doit de donner son maximum » rappelle le cofondateur.

Sortir des limites de l’hexagone.

La stratégie actuelle de Talentsoft est de s’orienter vers l’international : « Nous recrutons plus à l’international qu’en France, nous faisons également tous les comités de direction, ou réunions opérationnelles, en anglais, et souhaitons avoir une part non négligeable, environ un tiers, d’étrangers dans notre système de management ». Leur objectif est de concrétiser davantage de nouveaux projets, et ainsi de générer plus d’utilisateurs, à l’étranger qu’en France. Ils se positionnent par ailleurs comme le leader européen dans le secteur du logiciel d’entreprise sur le Cloud. « Je pense qu’en France, nous sommes perçus comme une solution pouvant être déployée à l’extérieur » déclare Jean-Stéphane Arcis. « L’expérience utilisateur renvoie d’ailleurs une belle image du logiciel » s’enthousiasme le dirigeant.

L’innovation comme fer de lance.

Un lancement produit est prévu pour début 2017. Il s’agit d’un nouveau domaine proche de la RH stratégique : celui du « Core RH » ou gestion des données administratives des collaborateurs. « Ce système permet de décrire le collaborateur de façon unique avec les données administratives qui lui sont propres et de réaliser les actions inhérentes telles qu’un changement de contrat, une augmentation de salaire… » explique le PDG de Talentsoft.

Un outil innovant qui sert également à mieux gérer les « talents » puisqu’il devrait permettre de savoir si telle personne sera placée sur telle ou telle mission. « Notre solution sera l’une des rares à être délivrée par un fournisseur non américain. Avant, il n’était question que de logiciels complexes. Nous serons certainement le seul européen à les proposer dans notre catalogue » ajoute-t-il. En plus d’apporter une valeur forte aux services des ressources humaines, selon le dirigeant, tout ceci devrait considérablement élargir leur marché. Belles perspectives en vue.

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