Créée en 2005 par Florian Benoit, toujours actuel PDG, l’entreprise marseillaise CosmétiCar, fête ses 14 ans de succès avec l’ouverture de 13 nouvelles agences mobiles dont 4 centres fixes et une nouvelle marque spécialisée dans le lavage de bateaux.
L’idée naît alors qu’il passe le bac. Une première aventure qui ne marche pas lui donne le goût de l’entrepreneuriat. Il décide de faire quelque chose de simple car « quand on n’a pas d’argent, c’est assez limité ». Il décide de ne pas passer le bac et se lance avec une idée de lavage de voitures. La marque est lancée sur un concept à domicile avec l’idée d’aller chez « le client pour lui éviter la corvée de laver sa voiture, de faire la queue en station ». Il s’aperçoit vite des nombreuses contraintes comme la nécessité « d’avoir un branchement d’eau, d’un branchement électrique pour le nettoyeur haute pression qui consomme de l’électricité ». Une autre contrainte et pas des moindres l’incite à réfléchir pour développer le projet : « la nécessité de récupérer les eaux usées ».
La naissance du concept
Il s’aperçoit que les parkings parisiens ont la même contrainte qui est l’interdiction de les laver avec de l’eau quand ils sont souterrains. L’utilisation de produits dilués permet de contourner la difficulté. Il démarre donc son concept de lavage sans eau avec des chiffons et « des produits qui ont bien évolué depuis et notamment du polish dilué ». Comme se le rappelle le dirigeant, « le lavage au début était fastidieux. Il fallait plus de deux heures pour laver un véhicule ». Il décide naturellement de cibler en premier les entreprises car l’opération est trop onéreuse pour un particulier « Les particuliers n’avaient pas ce budget (80 – 100 euros) pour laver leur voiture, j’ai donc naturellement démarré avec les entreprises et leur flotte de véhicules ». Le concept prend vite et les demandes affluent.
Une évolution rapide du produit
Pour résoudre la difficulté technique, il décide d’aller consulter un laboratoire en expliquant les différentes contraintes du produit. « Je suis allé voir un ami qui avait laboratoire à côté de chez moi en lui expliquant que le produit n’était pas adapté car il séchait très vite ». Il commence seul l’aventure pendant 3 ans de 2005 à 2008, tout en peaufinant différentes techniques. « Le début a pris énormément de temps car j’ai toujours tout autofinancé. Dès que je rentrais du chiffre d’affaires, je le réinvestissais dans la société ». Même s’il ne sait pas où va l’emmener l’aventure, il décide tout de même de tout mettre en place avec l’idée « que le concept puisse se développer rapidement au niveau national même si je connaissais pas du tout la franchise à l’époque ». Il passe alors trois années à l’élaboration d’un process de lavage et au développement de produits dédiés.
Le développement de la franchise et la crise
Les premières agences démarrent dès 2009 – 2010. Au début, il s’agissait de « personnes qui voulaient faire la même chose que moi. J’ai tout de suite voulu démarrer à l’international et notamment en Espagne. A l’époque, j’ai participé au salon de Madrid et nous avons signé 9 ouvertures ». L’entreprise démarre alors en trombe et le développement semble prometteur. Malheureusement la crise arrive et il doit fermer l’année suivante 8 agences. Un coup dur pour le dirigeant. « Tous les jours on apprenait qu’un garage fermait même si en France, l’impact a été moins fort ».
Il décide de se recentrer sur la France afin de consolider le concept pendant 2 – 3 ans et de pallier les effets de la crise. Il limite le développement de l’entreprise. « J’ai compris qu’il fallait d’abord être fort au niveau national avant de se développer à l’international » nous confie le dirigeant. Pendant plusieurs années, il décide donc de se consacrer à créer un socle et de « ne pas se lancer dans un développement pour fermer une agence un ou deux ans plus tard ». L’entrepreneur contacte alors sa banque et contracte un prêt pour renflouer les comptes et combler ainsi le manque de trésorerie. « La chance que j’ai eue est que les premiers problèmes sont arrivés bien après la création de l’entreprise. La banque a vite vu l’intérêt d’un réseau comme le nôtre ». En dehors des apports bancaires, pour l’entrepreneur pas de secret, « il a fallu travailler plus. J’ai dû travailler 7 jours sur 7 ».
Une évolution du savoir-faire technique
Si le concept reste le même de base, le savoir-faire technique a bien évolué depuis le début. « Nous répondons désormais à des appels d’offres d’acteurs majeurs dans la location de véhicules pour des prestations qui se font partout en France ou des constructeurs. La prestation s’est largement étoffée. On sait laver un véhicule intérieur-extérieur, le désinfecter avec de nouveaux traitements qui n’existaient pas au début, on protège la carrosserie, il ne s’agit plus seulement d’une prestation de lavage comme au début ». Un avantage qui se consolide puisqu’aujourd’hui le dirigeant estime que le fait d’être précurseur lui donne une longueur d’avance. « La concurrence est naturellement arrivée mais elle fait les mêmes erreurs que nous. Le fait d’avoir été le premier nous a permis de lancer le concept et d’être aujourd’hui mieux rodé ».
A rappeler que l’entreprise demeure une des seules (voire la seule) à avoir développé ses propres produits. « Le produit est devenu performant en 5 ans. Nous disposons désormais de matériel qui nous permet d’aller plus en profondeur et nous maîtrisons différentes techniques qui nous permettent d’offrir des prestations de qualité. »
Un succès par rapport à l’environnement
Aujourd’hui, l’entreprise se développe à la vitesse grand V. La sensibilité par rapport à l’utilisation de l’eau n’est pas étrangère à ce succès. « Il y a 15 ans, on n’avait pas conscience de l’aberration d’utiliser de l’eau potable pour laver sa voiture. Désormais il y a une conscience collective qu’il y a un impact sur l’environnement. Notre concept s’y prête à 100 % ». Son entreprise s’est développée avec sa prise de conscience du respect de l’environnement. Il faut dire que le réseau permet d’économiser plus de 14 millions d’eau par an soit 200 litres par lavage (l’équivalence de 4 douches).
Un réseau de franchisés, véritable soutien
Si l’entreprise se développe rapidement aujourd’hui, c’est aussi grâce à l’expérience du réseau. « Il est vrai que nous apportons le savoir-faire mais désormais nos franchisés nous font des retours sur les techniques qu’ils développent et que nous généralisons sur toute la franchise ». L’expérience de chacun permet à l’entreprise de mettre en place de bonnes pratiques.
Une diversification globale
Pour poursuivre son développement, l’entreprise fait appel à ses clients et notamment à ceux qui possèdent d’autres types de véhicules. « On s’est aperçu que certains de clients avaient des problématiques identiques pour leurs camions et dans le nautisme par exemple. Nous avons donc naturellement évolué vers cette demande en essayant de leur proposer d’autres prestations. Il faut comprendre que dans certains secteurs il n’y avait pas vraiment d’offres et pas véritablement de demandes. Par exemple, pour l’entreprise à côté de chez moi qui s’occupe de transport, il a fallu proposer de s’occuper du lavage de la cabine. Les conducteurs n’avaient pas trop envie de le faire mais c’est clairement plus agréable. Nous avons donc proposé. Cela s’est passé de la même façon pour les machines agricoles par exemple ».
Les défis à venir
La diversification représente une perspective d’avenir intéressante et l’année 2019 reste une année riche en succès avec l’ouverture de 20 nouvelles agences, 4 centres fixes, la digitalisation de l’offre à destination des flottes automobiles. Surtout depuis le lancement de la marque CosmétiBoat pour l’entretien de bateaux qui démarre beaucoup plus rapidement que prévu. Mais le développement passera d’abord par consolider la présence en France « Nous comptons aborder les zones où nous ne sommes pas présents, il y a un développement potentiel énorme. Aussi, les franchises marchent bien et souhaitent ouvrir une deuxième voire une troisième agence. ». Il faut dire que les perspectives 2020 semblent radieuses avec 85 agences, 15 centres fixes et un développement qui devraient conduire l’entreprise à réaliser 4 millions d’euros de CA d’ici 2021.