Le « made in France » n’apparaît plus comme une utopie mais comme une réalité nécessaire au renouveau de notre pays. Lancée en 2013 par Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, la mode du « made in France » a vite constitué un terreau fertile pour les entreprises. De nombreux entrepreneurs ont fait de la fabrication de leurs produits dans l’Hexagone un argument de vente efficace Celui-ci les a conduits au succès. Quels sont les entrepreneurs à avoir su surfer intelligemment sur le made in France ?
Guillaume Gibault – Le Slip français
La réussite de la start-up Le Slip français est la success story marquante de cette vague du made in France. Guillaume Gibault, son fondateur, a su miser sur la création française de ses produits tout en adoptant une communication décalée. Elle a tout de suite séduit les médias et le grand public. Après le succès inattendu de ses sous-vêtements parfumés, la marque a développé un véritable business model autour du made in France. Une levée de fonds de deux millions d’euros réalisée en 2015 devrait permettre à l’entreprise de grandir encore.
Mathieu Chiavassa – 100pour100-madeinfrance.fr
Le site 100pour100-madeinfrance.fr co-fondé par Mathieu Chiavassa fait partie des précurseurs dans le domaine de la fabrication française comme argument marketing. Lancé en 2009, le site rassemble des créateurs et des producteurs commercialisant uniquement des produits français. Les débuts sont timides, mais l’arrivée du thème du made in France dans le champ médiatique donne un véritable coup de fouet au site. Et les ventes grimpent de près de 50 % en quelques mois. L’entreprise croule aujourd’hui sous les demandes de partenariat.
Nicolas D’Audiffret – alittlemarket.com
Fondé par Nicolas D’Audiffret, le site alittlemarket.com est lui aussi parvenu à surfer sur le buzz médiatique autour du made in France. Le site, qui réunit différentes créations d’artisans français dans plusieurs domaines (vêtements, mobilier, bijoux, etc.), a profité du changement de comportement des consommateurs, désormais prêts à payer plus cher des produits dont la provenance française est certifiée. Ainsi, le double argument vantant la qualité des articles et remerciant les clients pour leur engagement à défendre les producteurs français rencontre un succès. Celui-ci ne se dément pas.
Louis Haincourt – Dealer de Coques
En 2011, ce lycéen de 16 ans se faisait remarquer en créant son entreprise, Dealer de Coques, proposant nombre d’accessoires pour smartphones achetés à prix réduits sur des sites asiatiques. Depuis 2013, le jeune homme a revu son business model, en pariant à 95 % sur des produits fabriqués en France. Notamment, certains sont conçus par lui-même au moyen d’imprimantes 3D. Ce positionnement judicieux lui a permis de se démarquer de la concurrence, et d’engranger un chiffre d’affaires à la hausse (plus de 80000 euros en 2014).
Laure Coromines – La Trotteuse
Cette chef d’entreprise de 28 ans a fait le choix de quitter son travail dans la communication pour créer sa propre affaire autour du made in France. La Trotteuse est une marque de montres en devenir. Sa particularité est de ne passer que par des fabricants français pour la création de toutes les pièces des montres proposées à la vente. Avec des cadrans et boîtiers assemblés en Alsace, des bracelets fabriqués dans les Pyrénées et des packagings conçus en région parisienne, l’entreprise met à contribution des artisans de différentes régions. Ce projet original, défendu par une bande de passionnés, est une belle réussite du made in France.
Florian Chosson – Routine
Routine, est une marque de montres qui a été créée en septembre 2016 par Florian Chosson. Il a voulu créer sa propre marque de montres et relocaliser une filière horlogère durable en Franche-Comté. Ses montres, certifiées Origine France Garantie, sont fabriquées à plus de 80 % dans l’Hexagone. Quel défi dans un secteur qui était en voie de disparition en France.
Jean-Baptiste Chancerelle et Bartolomé Lenoir – La Chaise française
Basée en Loire Atlantique, La Chaise française est cofondée en 2017 par Jean-Baptiste Chancerelle, un spécialiste du design industriel, et Bartolomé Lenoir, un passionné de l’entrepreneuriat décident de relancer la production de meubles français, un secteur en difficulté. Ils proposent un montage simple, sans colle ni clous et marient des matériaux durables traditionnels et contemporains. Les composants de La Chaise française sont 100 % hexagonaux. Les joints en silicone sont fabriqués en Mayenne, les pieds tournés en frêne, le maillet en hêtre dans le Jura et l’assise en plexiglas en Provence. Un défi mais dans ce contexte leurs créations sont les bienvenues.