Le manque de diplômes, de financement, de contacts influents ou encore le fait d’être issu d’un milieu modeste, n’a pas, pour autant, réfréné la volonté d’entreprendre de certains dirigeants à succès. Bien au contraire, ils ont vu, à travers l’entrepreneuriat, l’occasion de créer leur propre métier et de ne pas suivre la route qui leur était prédestinée et vivre de leur passion. Retour sur ces entrepreneurs qui ont réussi à partir de rien.
Jean-Claude Bourrelier, le roi du bricolage
La chaîne de distribution française Bricorama, spécialisée dans le bricolage, possède, à travers son dirigeant Jean-Claude Bourrelier, une histoire toute particulière. Le fondateur voit le jour en 1946, au sein d’une famille modeste. N’ayant pas le goût pour les grandes études, il se dirige vers un certificat d’aptitude de charcuterie pour ensuite commencer à travailler comme apprenti boulanger, à seulement 14 ans. Quinze ans plus tard, le jeune entrepreneur décide, avec l’aide de son associé, de monter son premier magasin de bricolage sans l’aide des banques. Une fois installé sur le marché, il profite du démantèlement du groupe Bricorama pour racheter une quinzaine de magasins ainsi que le nom de l’enseigne : « J’ai ouvert mon premier magasin de bricolage dans le 13ème arrondissement de Paris en 1975. Aujourd’hui, Bricorama est devenu le cinquième acteur dans le marché du Bricolage français. Depuis plus de quarante ans, l’enseigne n’a cessé de croître en s’appuyant sur des valeurs qui font encore aujourd’hui sa différence », explique-t-il sur le site de Bricorama. Le choix fut judicieux pour l’ancien apprenti parti de rien, qui exploite, désormais, des magasins en France, en Espagne, en Belgique ainsi qu’en Hollande !
Hans Riegel, un goût prononcé pour la confiserie
La marque de confiserie mondialement connue et désignée comme celle préférée des Français à une origine qui se distingue de celle de ses concurrents. Le fondateur, Hans Riegel, est né en 1893 en Allemagne. Le jeune homme s’oriente très tôt dans le domaine qui l’intéresse pour suivre un apprentissage en tant que confiseur et travailler durant quelques années chez Kleutgen & Meier. En 1920, l’entrepreneur décide de se mettre à son propre compte. Il fonde alors sa société sans aucun financement, avec pour capital de départ un sac de sucre, une plaque de marbre, un tabouret, un four, un chaudron de cuivre et un rouleau. Le tout installé dans la buanderie de son arrière-cour. Ce maigre capital associé à un talent hors-norme en termes de confiserie permet à Hans Riegel de créer l’une des plus grandes entreprises de confiseries au monde ! Sa petite création : le bonbon « l’Ours dansant », une figurine en forme d’ours en gomme gélifiée, inspirée des ours dressés en cirque, contribua grandement à son succès.
Steve Jobs, le visionnaire qui a débuté dans son garage
L’homme, considéré comme l’un des plus grands entrepreneurs de tous les temps, est loin d’être issu d’une famille de riches entrepreneurs qui l’auraient poussé à monter sa société. Bien au contraire ! Steve Jobs, né en 1955, ne grandira pas auprès de ses parents, qui l’ont alors confié à une famille adoptive. Une seule directive sera demandée par la mère biologique du garçon : qu’il suive un cursus universitaire. Plus tard, ce dernier entrera comme convenu à l’université, dont les frais furent puisés dans l’épargne que ses parents adoptifs avaient durement acquise, pour que, finalement, l’entrepreneur n’y trouve aucune satisfaction. Au bout de six mois, Steve Jobs décide de lâcher prise sans prévenir ses parents : « Tout n’était pas rose. Je n’avais pas de chambre dans un foyer, je dormais à même le sol chez des amis. Je ramassais des bouteilles de Coca-Cola pour récupérer le dépôt de 5 cents et acheter de quoi manger, et tous les dimanches soir je faisais 10 kilomètres à pied pour traverser la ville et m’offrir un bon repas au temple de Hare Krishna », explique-t-il lors de son discours à Stanford. Le jeune homme décidera, au bout du compte, de retourner vivre chez ses parents et de trouver un emploi. Il profitera de ce laps de temps et de son garage pour débuter l’histoire d’Apple, aux côtés de son associé : la fabrication et la conception s’y déroulèrent ainsi que ses rendez-vous d’affaires pour que, quelques années plus tard, il devienne l’un des leaders mondiaux de la micro-informatique.
Jean-Claude Decaux, l’inventeur de l’Abribus
Le premier groupe industriel mondial, spécialisé dans la fabrication et l’installation de mobilier urbain et dans la publicité urbaine, JCDecaux, a pour fondateur Jean-Claude Decaux, pour qui l’entrepreneuriat a toujours été une vocation. Il naît à Beauvais dans une famille modeste et ne poursuit pas d’études pour commencer à travailler à l’âge de 16 ans en collant des affiches pour promouvoir le commerce de ses parents. Cet autodidacte décide, deux ans plus tard, de s’émanciper pour lancer sa propre entreprise. « Je n’ai jamais envisagé de travailler autrement qu’à mon compte, parce que j’avais un caractère impossible ! », confie-t-il sur le site de son entreprise. Il entreprend dans le secteur des affiches routières, jusqu’au jour où une loi concernant les publicités routières condamne son entreprise. Cet obstacle n’effraie pas le jeune homme qui invente, la même année, l’ « Abribus » et le concept du mobilier urbain publicitaire. Un concept qui a séduit le monde entier ! Son entreprise exerce, actuellement, son activité dans 75 pays et se place comme le numéro un mondial de la communication extérieure. Une belle expérience qui prouve que la créativité et la persévérance forment les atouts principaux de l’entrepreneur à succès.