La France, riche de terres agricoles fertiles, a toujours nourri sa population. De ce fait, tout au long de l’histoire, les français ont eu du mal à s’expatrier outre-mer. A contrario, britanniques et italiens ont acquis au fil des siècles une culture de l’expatriation, parfois poussés par la faim. Cette sédentarité concerne-t-elle l’entrepreneuriat français contemporain ? Peut-il lutter contre ce handicap ? Avec quels outils ?
Entrepreneuriat et expatriation en 2015
Lorsqu’il s’agit de créer son entreprise, la plupart des jeunes entrepreneurs français n’envisagent pas l’expatriation et trop peu le prospect commercial à l’international. La culture du terroir reste largement dominante. Pire, les français demeurent hermétiques à la pratique des langues étrangères ! Une étude organisée par la Commission européenne auprès de 54 000 lycéens, dans 14 pays, est sans appel : les Français se classent avant-dernier !
Le savoir-faire des PME et TPE françaises est donc bien souvent ignoré à l’étranger, voire même au-delà de leur région d’implantation, faute d’une mobilité commerciale suffisante. Seules 8% des PME françaises sont ainsi présentes à l’export, contre 25% de leurs homologues d’outre-Rhin. En 2015, le modèle entrepreneurial français a du mal à s’exporter à l’étranger.
Cette sédentarité est-elle inéluctable ?
Rompre son ancrage territorial nécessite une préparation minutieuse, pour y parvenir. La première étape est d’ordre psychologique. L’entrepreneur doit se convaincre lui-même de la pertinence de sa démarche et créer la dynamique nécessaire chez ses collaborateurs. Reste ensuite à identifier les barrières à lever une par une. La langue, l’aspect juridique, les normes techniques en vigueur, la fiscalité, éventuellement le droit du travail, la connaissance du marché, l’adaptation du produit aux attentes locales sont les écueils principaux envisageables.
Comment en venir à bout ?
Venir à bout de ce qui s’apparente comme un casse-tête insurmontable est tout à fait possible. Depuis 10 ans, l’agence UBIFRANCE a acquis un véritable savoir-faire dans l’accompagnement des PME et TPE à l’étranger. Les régions ont aussi créé leur structure d’accompagnement au sein de nombreux pôles de compétitivité. Les outils sont nombreux et disponibles. La libre circulation des marchandises en Europe est à elle seule une main tendue formidablement puissante pour tous ceux qui veulent en finir avec leur manque de mobilité entrepreneuriale !
Il fût une époque, à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, où le savoir-faire industriel français a véritablement conquis le monde. De Ferdinand de Lesseps à Gustave Eiffel, les réalisations françaises ont étonné le monde. Renouer avec cette vision globalisée de l’entrepreneuriat est non seulement possible mais vital pour l’avenir économique de notre pays. Les entrepreneurs français ont un savoir-faire exceptionnel dans tous les domaines. Forts de leurs atouts, il serait intéressant qu’ils pensent à sortir de leur pré carré. La mobilité est un état d’esprit qui s’acquiert. Elle suppose de revenir aux fondamentaux de l’entrepreneuriat comme l’optimisme, le volontarisme et l’envie de repousser les horizons.