Les créateurs de mode sont des entrepreneurs comme les autres. Ils créent une marque, se frottent aux problèmes juridiques, comptables, administratifs comme toute entreprise sans que cela exclut leurs propres défis comme la fameuse trésorerie inversée…
Kit de survie de l’entrepreneur créatif selon Vincent Rouvière, Président de Podium Jeunes Stylistes (concours pour jeunes créateurs mode).
Conseil 1 : Aller contre les préjugés
« Pour un créatif, penser business c’est se travestir. Or, faire de l’art chez soi sans en vivre ne vous distingue de personne. Tout le monde peut le faire et cela s’appelle un loisir. Réussir à en vivre, c’est faire grandir son art, l’élever aux regards de tous. »
Conseil 2 : Apprendre à s’entourer
La création est un travail à temps plein, concentrez vous y et déléguez l’aspect commercial à un profil complémentaire (gestion-management).
Le premier réflexe est souvent de chercher parmi ses proches : La famille (Alexis Mabille), le conjoint (YSL), un ami (Faguo)… mais rien ne vous empêche d’aller à l’aventure, bien au contraire !
Pour faire évoluer et grandir son projet, il faut sans cesse chercher à confronter les points de vue et recueillir les critiques.
Comment faire ? Aller vers les autres.
Vous représentez votre marque, la timidité vous est désormais interdite, alors entraînez vous ! Cela passe par un exercice très simple « l’elevator pitch« . En 2 minutes maximum : qui je suis, ce que je vends, ce que pourrait m’apporter/ ou en quoi je pourrai intéresser mon interlocuteur.
Exemple, je m’appelle …, j’ai crée ma marque de prêt à porter féminin haut de gamme pour une clientèle CSP citadine, et j’aurais aimé avoir votre avis sur/ connaissez-vous quelqu’un qui…
Et ensuite, à la demande de votre interlocuteur, la conversation pourra aller dans le détail (une mode au design épuré, très graphique…).
Ou aller ? Lieux de rencontre et de networking créatif :
- Ateliers de paris (incubateur mode et design)
- Fédération française de PAP féminin (atelier à thème pour 40-50€ la séance de 4h)
- Arts décoratifs, workshop orienté créatif (1000€ la semaine)
- IFM (conférence mode et networking)
- Podium jeunes stylistes
- ESCP mode et design
- Mairie, concours de mode (Hyeres, Dinard… on gagne de l’argent ou une formation)
Conseil 3 : vivre la collaboration
Se comprendre mutuellement nécessite un respect de l’autre et une curiosité pour son travail.
Il faut connaitre les mots clefs et les termes techniques de chacun. Celui du management et de la gestion pour le créatif. Et celui du design ou de la mode pour le commercial (métrage, modélisme…)
Mots d’ordre : comprendre, écouter, s’interroger.
Conseil 4 : Se financer
Phase 1 : La période d’amorçage (2-3-5ans)
Minimiser le financement :
- love money (demander à ses proches de l’argent
- prêt à taux zéro (oséo, concours…)
- subvention publique
- crowd founding (site comme kisskissbankbank…)
Limiter les risques :
- Des petites collections (collection capsule)
- 1 ou 2 produits phares (cher, très créatif) qui n’ont pas pour but d’être commercialisé mais d’aider aux relations presse.
- Des produits plus accessibles en termes de prix et portable (favoriser les accessoires)
- Etre visible (concours, partenariat)
- Avoir un positionnement clair
- Collection auto financée (je produis mon vêtement qu’une fois qu’il est commandé : Carnets de mode, mondéfilé, PJS)
Phase 2 :
- DEFI (organisme qui collecte des taxes aux PME dans la mode pour financer l’innovation : permet de pérenniser sa marque)
- rachat par un grand groupe (les jeunes pousses de LVMH, on devient minoritaire, on est salarié mais on a plus de moyen, et toujours une forte présence dans la création)