L’entrepreneuriat possède au plus profond de lui-même les ressources pour modifier son environnement, améliorer sa condition et donc prospérer. Au plan philosophique, il n’est pas faux de considérer que tout être humain est sous une forme ou une autre un entrepreneur. Cette universalité de l’entrepreneuriat est si puissante qu’elle finit même par s’imposer comme une évidence pour des régimes politiques idéologiquement opposés à toute propriété privée des moyens de production.
La démonstration par l’Histoire
Les régimes communistes et leur corollaire économique, le socialisme, ont à partir du début du XXème siècle cru pouvoir s’affranchir de toute forme d’entrepreneuriat. Ce dernier fut remplacé par une planification centralisée censée répondre aux besoins de la nation et aux exigences économiques. Ainsi, l’Union Soviétique, pourtant bien pourvue en ressources naturelles et énergétiques, riche en matière grise et en talents, ne put donner illusion qu’un peu plus de 60 ans, au prix d’une dictature impitoyable. Le système intrinsèquement réticent à toute forme d’initiative et d’innovation fut à ce point irréformable qu’il s’écroula de lui-même en 1991.
En Chine, malgré l’impasse du grand bond en avant de Mao Zedong qui mena le pays à la famine en 1960, les dirigeants du parti communiste n’entreprirent de vraies réformes qu’à partir de 1978. En 1992, ils finirent par définir le modèle chinois comme une économie socialiste de marché. Depuis, la Chine est le royaume des entrepreneurs et l’atelier du monde. Ces deux exemples extrêmes démontrent que l’absence d’entrepreneuriat asphyxie l’économie. On bride les énergies et gaspille les talents.
L’entrepreneuriat est universel car naturel
L’entreprise n’est ni plus ni moins que l’expression la plus aboutie de la volonté de l’être humain à changer son environnement. Depuis la nuit des temps, ce dernier, confronté à une nature hostile. Il n’a eu de cesse d’améliorer son sort en y consacrant toute son ingéniosité et son énergie. L’humanité n’a cessé d’avancer que parce qu’elle n’était pas fataliste. Aucune société moderne ne paraît aujourd’hui en mesure de se passer de l’entrepreneuriat.
Un seul contre-exemple : les peuples premiers
Parce qu’ils ont fait le choix ancien de ne pas modifier leur environnement mais de s’y adapter. Les peuples premiers nous offrent ainsi aujourd’hui le seul exemple de microsociétés sans entrepreneuriat. Les individus vivent alors de ce que la nature leur offre, ni plus ni moins. Clairement, ce modèle fonctionne et apparaît comme viable à long terme. En effet, il prélève moins que ce que les ressources sont à même de fournir. Il est malheureusement non transposable aux sociétés humaines comportant des millions d’individus aspirants au confort moderne. Au mieux, ces dernières peuvent s’engager dans une démarche de développement durable pour concilier leurs besoins et les ressources disponibles.
En 2015, on ne peut plus citer aucun pays où l’entreprenariat n’existe pas. Même la très caricaturale Corée du Nord a initié une sorte de compromis entre la planification centralisée et l’économie de marché. L’Histoire démontre que les périodes où celui-ci a été étouffé furent brèves et bien souvent dévastatrices. Il semble ainsi dans la nature de l’homme d’entreprendre. Il reste à sa charge de le faire pour le bien commun.
Et vous quel est votre avis ?