L’entrepreneuriat, toujours plébiscité malgré le COVID-19

En 2008, lorsque l’entrepreneuriat a fait ses débuts, nous étions en pleine crise et celle-ci a généré la création de nombreuses entreprises qui ont permis aux créateurs de se sortir de l’impasse du chômage, de pouvoir se réaliser, d’utiliser leur expertise et de donner une nouvelle dynamique. Le contexte actuel de la pandémie contraint les entrepreneurs habitués aux péripéties de l’aventure entrepreneuriale de s’interroger sur leur avenir et pour ceux qui allaient mettre en place leur projet à réfléchir davantage à l’opportunité ou non de le faire.

La crise sanitaire liée au COVID-19 a bousculé la vie des Français et les a contraints à remettre en cause leurs projets professionnels et personnels. La Fondation Entreprendre s’est interrogée sur l’impact de la crise sur l’entrepreneuriat.

L’enquête réalisée par Harris Interactive pour la Fondation Entreprendre auprès de 2713 personnes  près de deux semaines après le début du déconfinement met en lumière certaines réalités. L’idée de cette enquête était de voir si « Le confinement a exacerbé des tendances déjà présentes par le passé ou au contraire influencer les aspirations ou trajectoires professionnelles de manière différente, constituer des opportunités ou au contraire renforcer des inquiétudes inhérentes à ce type de projet, accentuer ou au contraire freiner la propension à vouloir se réaliser à travers un projet professionnel personnel. »

Entreprendre, toujours et plus que jamais un défi 

Les entrepreneurs le savent, créer un entreprise, c’est prendre des risques en contrepartie d’avoir l’indépendance et la  liberté qui est parfois chèrement payé par un investissement tant sur le plan financier que le plan personnel entre autres. Or pendant cette crise sanitaire, 4 Français sur 5 estiment que la création d’entreprise exacerbe les risques (dont 46% de « oui, tout à fait »). 

Selon Blandine Mulliez, présidente de la Fondation Entreprendre :« Cette étude indique que la crise actuelle n’a pas bouleversé la dynamique entrepreneuriale, mais tend à exacerber les tendances déjà observées depuis plusieurs années. Par exemple, la notion de risques, intrinsèque à l’entrepreneuriat, est davantage ressentie. Mais on s’aperçoit qu’auprès des porteurs de projet, la crise les a incités à s’engager encore plus ou à reporter leur projet, et très peu à l’abandonner. La Fondation Entreprendre est convaincue que les entrepreneurs détiennent les clés de la relance économique en France, notamment en créant de l’emploi, et qu’ils réussiront d’autant plus s’ils sont accompagnés pour relever les défis de ce contexte inédit ».

Entreprendre, c’est vouloir donner du sens à son travail et à sa vie 

 (76%) soulignent que la création d’entreprise permet de se réaliser personnellement dans des secteurs qui donnent du sens à son travail, dont ¼ qui l’estiment tout à fait. Or, avant la crise ce sentiment était déjà partagé.

Entreprendre, c’est toujours et encore vouloir créer son emploi

Les prévisions pessimistes et les annonces permanente des licenciements mettent  en exergue le fait  que la création d’entreprise reste pour un Français sur deux une alternative professionnelle intéressante et 45% d’entre eux estime que cela est tentant. Invités à se projeter dans l’avenir et à anticiper les effets de cette crise sanitaire mais également économique, 24% des Français estiment que les conditions actuelles vont doper l’envie d’entreprendre, quand 43% imaginent le contraire et  33% estiment que les difficultés actuelles auront avant tout pour effet de décourager les initiatives.

Poursuivre ou arrêter son projet, telle est l’interrogation

Les Français qui  ont un projet de création d’entreprise, les Français ne sembleraient guère découragés au contraire  : 26% redoubleraient d’envie de mener à bien leur projet, 48% le différeraient dans le temps sans pour autant l’abandonner, et enfin 26% l’abandonneraient.

D’ailleurs 38% des personnes actuellement à leur compte souhaiteraient redoubler d’effort pour poursuivre leur projet, jusqu’à 48% parmi celles qui avaient un projet de création d’entreprise avant la crise du COVID-19 (soit 21% de l’échantillon).

Les obstacles inhérents à la crise

64% des Français déclarant qu’ils reporteraient ou abonneraient leur projet de création d’entreprise évoquent comme principal frein leur inquiétude relative au contexte économique actuel et dans les mois à venir, le second frein, très loin derrière ce premier motif est lié au contexte sanitaire et aux contraintes associées pour exercer leur activité (28%). Les Français déclarant qu’ils reporteraient ou abandonneraient leur projet de création d’entreprise estiment que le contexte actuel général les empêche de se projeter (21%) encore davantage auprès des hommes (23%). Enfin, certaines catégories de population se distinguent sur la perte de moyens financiers pendant la crise qui ne leur permet plus de financer leur projet. A ce titre, les femmes (18%), les jeunes (20%) et les revenus les plus modestes (21%) se distinguent davantage que la moyenne (15%).

Adapter son projet au contexte actuel

Au-delà des prises de conscience des difficultés que la crise sanitaire peut présenter à la création d’une entreprise, la crise actuelle amène les personnes ayant un projet de création d’entreprise (ou souhaitant en développer un) à faire évoluer ce projet, en le repensant (70% de « oui »), en le faisant mûrir ou encore en l’adaptant (60% de « oui »).

Renforcer l’idée de créer son entreprise

Les Français tentés par l’entrepreneuriat déclarent qu’avec la crise, leur volonté de s’en sortir par eux-mêmes en créant leur propre emploi est plus importante encore que par le passé. Dans une moindre mesure, la volonté d’exercer une activité respectueuse de l’environnement et tournée vers l’intérêt collectif émerge également comme des motivations importantes. Si ces dernières ne sont sans doute pas nées de la crise, elles s’en trouvent néanmoins a minima préservées, au mieux renforcées.

Selon Thibault de Saint Simon, directeur général de la Fondation Entreprendre : « Cette étude démontre que l’entrepreneuriat est un formidable levier de réalisation personnelle (76 % des Français) et qu’il demeure, malgré le contexte, très attractif pour près de la moitié d’entre eux (45 %). La prise de conscience de la finalité environnementale et sociale des entreprises au service de leur projet économique fait de l’entrepreneuriat un moteur puissant de transformation vers une société plus juste, pérenne et durable pour nous relever collectivement plus fort de cette crise. Mais ne soyons pas naïfs, le contexte actuel pèse sur la création d’entreprise comme le pensent 43 % des Français ainsi que sur leur capacité d’innovation. Pour soutenir l’entrepreneuriat, la création d’emploi et ainsi participer à une relance durable de notre économie, la mobilisation aux côtés d’acteurs comme la Fondation Entreprendre est plus que jamais nécessaire ».

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