L’envie d’entreprendre continue à être présente chez les Français. En décembre 2022, près de 980.800 inscriptions sur les onze premiers mois de l’année, dont 62 % de microentreprises selon les dernières statistiques publiées par l’Insee. Un record qui en dit long sur l’envie d’entreprendre. Ce chiffre est encore plus impressionnant chez les jeunes puisqu’ils sont 49% des moins de 35 ans à souhaiter devenir leur propre patron.
Bien plus qu’une envie.
Si de nombreux français se sont toujours déclarés prêts à créer leur entreprise c’est le nombre qui souhaite le faire dans les 2 prochaines années qui impressionnent puisqu’ils ne sont pas moins de 54% des déclarants à vouloir le faire dans ce délai. Si tous n’entreprendront pas, il faut considérer qu’ils sont d’ores et déjà 8,2 millions d’entrepreneurs potentiels d’ici 2021. Chiffre encore plus impressionnant, il serait 31% à avoir déjà préparé leur projet soit près de 4.6 millions ! Un chiffre qui démontre qu’il ne s’agit plus d’une simple envie mais véritablement d’un véritable projet de vie pour bon nombre d’entre eux.
Le statut d’autoentrepreneur a ouvert une nouvelle ère
L’étude met bien en exergue que le gap franchit en 2009 avec le statut auto-entrepreneur qui avait faire un bond à la création d’entreprise de 332 000 à 580 000. Les créations qui s’étaient alors stabilisées jusqu’en 2018 ont encore augmenté depuis faisant passer les créations à respectivement 591 000 en janvier 2018, à 691 000 en janvier 2019 pour atteindre les 750 000 en janvier 2020, une nouvelle augmentation spectaculaire qui démontre que l’entrepreneuriat est véritablement entré dans les mentalités françaises et que l’emploi salarié perd du terrain. 20% souhaitent le faire dans moins d’un an soit près de 3 millions de personnes, un chiffre colossal !
Les jeunes en première ligne
Si l’entrepreneuriat séduit c’est d’abord les jeunes qui le sont ! Près de la moitié des 18-34 ans (49%) ont déclaré leur envie d’entreprendre alors que 43% des 18-24 ans ont déjà le souhait d’entreprendre. Nombre d’entre eux ont d’ailleurs déjà un projet concret en tête ce que déclare 32% d’entre eux. Les chiffres actuels montrent donc une véritable transformation par rapport à l’entrepreneuriat qui ne semble plus impossible pour eux et qu’il ne faut plus attendre d’avoir fait une longue carrière pour créer son entreprise. Il faut dire que le nombre de créations a très largement augmenté chez cette tranche de population, que les nouveaux moyens technologiques ont ouvert tout un pan d’innovations dont ils sont la génération et peut être surtout que les exemples de success stories ont fleuri, mettant à mal le fait qu’il faut avoir déjà une longue carrière professionnelle pour réussir.
La nouvelle génération prête à s’élancer
Avec un monde qui dysfonctionne de toutes parts, on ne peut douter que les jeunes ont naturellement cette envie de créer car elle donne du sens à leur action et que les moyens technologiques représentent une opportunité pour eux de trouver les solutions que n’a pas trouvé l’ancienne génération.
Les Femmes et les hommes au même plan
Bonne nouvelle également car parmi ceux qui déclarent vouloir monter leur entreprise, la parité est atteinte avec 54% pour les femmes et les hommes et que 31% des deux sexes ont également un projet. Un chiffre qui reste encore plus encourageant quand on sait que les femmes ont davantage envie d’entreprendre (30%) que les hommes (27%). Une véritable révolution donc dans le monde entrepreneurial où les femmes et les jeunes font désormais partie de l’équation et un véritable bouleversement culturel pour ceux qui ont connu les années antérieures à 2008. Les réussites au féminin se multiplient de manière exponentielle et de nombreuses entrepreneuses devraient s’imposer comme des actrices majeures dans les années à venir, incitant toujours plus de femmes à entreprendre (enfin nous l’espérons).
Reste à travailler sur deux points principaux
Pour que ces chiffres n’en restent pas là, force est de constater que deux points restent à travailler pour que l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes continuent de progresser. D’abord la confiance en soi qui fait souvent défaut et représente l’un des principaux freins à l’entrepreneuriat. Ensuite, l’accès au financement qui reste plus difficile pour les deux catégories même si la situation s’est nettement améliorée depuis quelques années. Les réseaux joueront également leur rôle avec des réseaux de plus en plus au féminin qui sont nés ces dernières années et qui devraient contribuer à un rééquilibrage nécessaire.