L’entrepreneuriat et la politique peuvent-ils se comprendre ?

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Au cœur de l’économie nationale, entrepreneuriat ne laisse aucun politique indifférent. Il y a ceux qui le portent aux nues et d’autres, anticapitalistes, qui le vilipendent ou le caricaturent. Au-delà de ce clivage évident, découlant de visions opposées du monde, le rapport et la compréhension entre entrepreneurs et politiques restent parfois difficiles. Tour d’horizon des raisons d’une compréhension entrepreneurs et politiques compliquées et des ressorts pour l’améliorer.

Pragmatisme contre dogmatisme

Les entrepreneurs sont issus d’horizons très différents, des grandes écoles de commerce au monde du travail en passant par Pôle Emploi ! Quelques soit leur formation initiale ou leur cursus professionnel, les entrepreneurs sont confrontés quotidiennement aux réalités du moment : état de l’économie, formalités administratives, fiscalité et droit du travail pour ne citer que les plus évidentes. Le politique, surtout lorsqu’il est d’un niveau élevé donc ancien dans son engagement, est coupé des réalités du terrain. Il ne connait ce dernier qu’au travers d’expériences professionnelles passées et souvent anciennes, de ces rencontres, des fiches de ses conseillers et de la presse. En outre, il analyse ces informations au travers du prisme de son engagement politique plus ou moins dogmatique. Là où l’entrepreneur est un pragmatique né, le politique est en effet la plupart du temps un dogmatique plus ou moins assumé ! Il y a la une source d’incompréhension basique.

Un horizon totalement différent

Le politique, quelle que soit la couleur de son engagement vise, et c’est normal, à être élu ou réélu. Il pondère donc ses choix et son discours en fonction des échéances électorales du moment ! Une réforme, nécessaire au pays, sera immanquablement repoussée ou totalement édulcorée si elle bouscule trop l’opinion au point de mettre en péril les ambitions électorales du politique et de son parti. L’entrepreneur vit lui à un rythme totalement différent. Face à l’instabilité fiscale par exemple où à la pesanteur du code du travail, il doit faire des choix immédiats dans l’intérêt de son entreprise. Il s’agit bien souvent d’une question de survie qui échappe au politique. L’horizon de l’entrepreneur et du politique ne se situe pas du tout à la même distance. Difficile pour eux d’appréhender de la même manière l’acuité et l’urgence d’un problème.

Un rêve commun, changer le monde, mais un rapport à l’action totalement différent

Entrepreneurs et politiques partagent la même envie de changer le monde. Le premier exprime cette volonté par sa créativité et son énergie à proposer quelque chose de nouveau en matière de consommation tandis que le second met toute sa fougue à promouvoir une organisation économique et sociale conforme à ses convictions et orientations politiques. L’entrepreneur, comme l’indique le verbe à l’origine de son appellation, est dans l’action permanente. Lorsqu’il le peut, l’entrepreneur agit pleinement et de manière tranchée comme un capitaine dans la tempête pour le bien de son navire. Le politique à vis-à-vis de l’action une attitude beaucoup plus nuancée : il agit souvent avec efficacité mais sa recherche du consensus le plus large l’amène parfois à privilégier l’effet de communication voire à demeurer dans l’incantation.

Un politique différent : l’élu local

Non professionnel de la politique, l’élu local reste ancré aux réalités du terrain. Souvent entré en politique plus par passion de son territoire que par militantisme, l’élu local se montre nécessairement plus pragmatique et moins décalé. Il est pour les entrepreneurs le lien à privilégier pour faire remonter aux échelons nationaux les problèmes qui freinent entrepreneuriat.

Si la compréhension entre le politique et l’entrepreneur n’est pas toujours aisée, elle n’est pas impossible. Elle sera d’autant plus facile que des hommes comme Eric Michoux, PDG du groupe Galilé, s’investiront en politique pour faire valoir la parole des entrepreneurs. Les politiques ont le mérite de s’être investis dans la démocratie, il revient à ceux qui, au sein de la société civile, veulent se faire entendre de les rejoindre dans l’arène. Une bouffée d’air qui nourrit la démocratie.

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