Petit pays d’Europe en taille et en population, avec une superficie de 42 924 km² et 5 887 565 millions d’habitants, le Danemark rencontre un succès dans le domaine de la création d’entreprise. Ses grandes sociétés comme Lego et Mærsk avec, respectivement, 5,1 et 5,64 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016, font la fierté de toute la nation. Arrivé en tête du « World Happiness Report » des Nations Unies en 2012 et 2013, le territoire scandinave fait figure de champion du bonheur toutes catégories, et notamment au travail. 62 % des Danois se déclarent heureux dans leur milieu professionnel. Avec 30 000 entreprises créées chaque année, le Danemark reste l’un des pays les plus propices à l’entrepreneuriat. En voici les principales raisons.
Le Danemark se trouve sur la troisième marche du podium des pays les plus favorables aux entrepreneurs, derrière la Nouvelle-Zélande et Singapour, selon le nouveau classement de Doing Business 2018, effectué par la Banque Mondiale et son organisation, la Société financière internationale (SFI). Le territoire scandinave est premier du classement concernant l’octroi de permis de construire et la facilité à commercer avec les pays étrangers ainsi que 34ème sur la création d’entreprise. Éducation centrée sur l’entrepreneuriat, système social flexible, démarches administratives simplifiées, autant de raisons qui font que le Danemark reste un modèle du genre dans le secteur entrepreneurial.
L’entrepreneuriat, essentiel dans le système éducatif
Les Danois attachent une grande importance à la créativité et à la prise d’initiatives. Les jeunes n’ont pas peur de lancer leur propre business. C’est, en partie, grâce au système scolaire danois que l’entrepreneuriat se développe. En dehors des connaissances académiques, les professeurs mettent tout en œuvre pour que les élèves s’enrichissent d’autres capacités comme le dialogue, la confiance en soi ainsi que la capacité à prendre des décisions et à apprendre de ses erreurs. Le système de notation n’est, par exemple, instauré qu’à l’âge de 14 ans. Selon les scientifiques danois, cela permet aux enfants de prendre des initiatives, sans avoir peur de récolter une mauvaise note. Le pays scandinave encourage la promotion de l’innovation et de l’entrepreneuriat à travers son enseignement depuis une vingtaine d’années. L’International Danish Entrepreneurship Academy (IDEA) et des universités se sont ainsi associés pour organiser entre 2005 et 2007, plus d’une dizaine de camps qui ont mis en relation des étudiants, des entrepreneurs et des enseignants afin de travailler sur des concepts d’entreprise. Mais c’est surtout avec la création de la « Danish Foundation for Entrepreneurship » en 2010 que l’apprentissage en matière de constitution d’entreprise s’est considérablement développé. Instaurée par un partenariat interministériel entre quatre ministères, la fondation vise à développer l’entrepreneuriat à tous les niveaux du système éducatif. Plusieurs programmes sont proposés. Tout d’abord, le NextLevel, projet au primaire et au collège, qui vise à former les élèves en plusieurs étapes avec le développement d’idées et de concepts sur l’entreprise. Ensuite, la « Start-up programme » qui implique des enseignements, des étudiants et des représentants d’entreprises travaillant ensemble sur une étude qui favorise l’esprit d’équipe. Enfin, le « Project Edison », un concours d’inventeurs proposé aux élèves de l’enseignement secondaire, par équipe, pour découvrir le concept, la création et le développement d’une société. Selon la fondation, 15 % des élèves et des jeunes Danois participent à un programme de ce type et près de 1,2 million d’élèves et d’étudiants ont participé à une formation sur l’entrepreneuriat en 2012.
Un système social connu pour sa grande flexibilité
Le Danemark demeure connu en Europe pour sa croissance riche en emplois et un taux de chômage assez faible (4,8 % en février 2018, ndlr). Le secret de ce succès est attribué au système de la « flexisécurité », une organisation qui consiste à combiner flexibilité pour les employeurs et sécurité pour les salariés. Instauré il y a plus de vingt-cinq ans, ce principe repose sur plusieurs fondements. Premièrement, les entreprises peuvent embaucher et licencier plus facilement. Un moyen pour ces dernières de prendre plus de risques sans avoir peur de l’impact que les recrutements auront en cas de difficulté. Le Code du travail est très allégé et l’État intervient peu dans la législation. Côté salariés, des allocations journalières généreuses leur sont accordées dès leur premier jour de chômage. Le pays danois incite fortement les chômeurs à retrouver un emploi : des indemnités sont ainsi versées aux chômeurs en contrepartie d’une formation professionnelle continue.
Des démarches simplifiées pour créer une entreprise
Le secteur public agit positivement sur l’entrepreneuriat avec une administration rapide et dynamique. Au Danemark, il est facile de créer son entreprise. Avec un minimum de documents, une société peut être constituée en cinq minutes. Il faut d’abord obtenir un NemID, identifiant permettant d’accomplir un certain nombre de formalités en ligne. Le futur entrepreneur doit déposer le capital de l’entreprise sur un compte en banque puis s’inscrit sur le site de registre des nouveaux commerces, indberet.virk.dk. Un formulaire est à remplir concernant le type de société. Le dirigeant a le choix entre l’Aps (Anpartselskab, entreprise privée à responsabilité limitée, ndlr), l’A/S (Aktieselskab, société publique à responsabilité limitée, ndlr), l’I/S (Interessentskab, firme détenue et exploitée par deux ou plusieurs associés, ndlr) et la K/S (Kommanditselskab, établissement en commandite, dont les collaborateurs sont divisés en deux groupes, ceux qui participent à la gestion de la société et ceux qui investissent sans s’immiscer, ndlr). L’administration valide ensuite la procédure de création sous une dizaine de jours avec la confirmation des impôts et l’autorisation d’exercer l’activité en toute légalité.
Au Danemark, l’entrepreneuriat est donc un moteur essentiel pour son activité éducative et économique. Souvent considéré comme un précurseur dans le secteur de l’e-commerce et de l’e-administration, il reste au top des nouvelles technologies. Le domaine public est pratiquement digitalisé grâce au site borger.dk : 90 % des échanges administratifs se font aujourd’hui par voie électronique. La nation danoise a fait le choix du tout numérique et favorise ses liens avec les géants du web. En février 2017, elle a créé le premier poste au monde d’ambassadeur du digital auprès des entreprises emblématiques de la Silicon Valley. Un moyen de conduire les GAFA (pour Google, Apple, Facebook et Amazon, ndlr) à investir au sein du pays.