L’entrepreneuriat en France, un antidote à la crise

Contrairement à ce que beaucoup pensaient, le nombre de créations en 2020 représente année record avec plus de 848.000 nouvelles entreprises immatriculées contre 815 000 en 2019, soit 35 000 de plus qui avait déjà dépassé tous les pronostics. Le baromètre 2021 sur l’envie d’entreprendre des Français réalisé par OpinionWay, conforte que 2021 ne devrait pas être en reste avec 21 % des Français qui déclarent avoir envie de créer ou de reprendre une entreprise. Un tiers d’entre eux affirme même avoir un projet bien préparé à court terme. Ce serait donc près de 7 % des actifs qui auraient un projet d’entrepreneuriat en France prêt à débuter dans les deux ans.

Une envie qui semble encore de mise


Il faut dire que les confinements successifs ont conduit les français à mener une nouvelle réflexion sur leur avenir. Il est également intéressant de noter que selon l’Insee, l’âge moyen des créateurs d’entreprises en 2020 était de 36 ans et en ce qui concerne la reprise d’entreprise à 45 ans, selon l’Observatoire national CRA 2019 de la transmission des TPE/PME, des données qui montrent donc un rajeunissement par rapport aux années 2000.

Les statistiques en faveur d’une augmentation

Selon les statistiques Insee octobre 2021, le nombre total de créations d’entreprises tous types d’entreprises confondus rebondit nettement (+6,7 % après une baisse de 1,9 % en septembre, Les immatriculations de micro-entrepreneurs se redressent (+8,1 % après -3,7 %) et les créations d’entreprises classiques augmentent de nouveau (+4,4 % après +1,4 %). En données brutes, le nombre total d’entreprises créées sur les douze derniers mois augmente fortement (+21,0 %), notamment en raison du niveau particulièrement bas des créations pendant le premier confinement en 2020.
Le 9 octobre 2021, l’enquête nationale menée par Ifop pour le compte de l’Observatoire de la création d’entreprise de Bpifrance Création auprès de 5 500 personnes représentatives de la population française, l’Indice Entrepreneurial Français (IEF) a mesuré le dynamisme entrepreneurial en France. Les résultats de l’édition 2021 mettent en exergue le fait que les Français (30 % des Français qui participent à la chaîne entrepreneuriale) n’ont pas peur de s’engager dans la voie entrepreneuriale en dépit du contexte sanitaire. Cette enquête montre ainsi que les créations d’entreprise ne devraient pas s’arrêter.

Comment définir la chaîne entrepreneuriale ?

La chaîne entrepreneuriale, en 2021, comprend les intentionnistes qui envisagent de créer ou de reprendre une activité, les dirigeants d’entreprise, mais également les porteurs de projet qui ont entamé les démarches pour créer leur entreprise. Elle est aujourd’hui de 3 Français sur 10, des chiffres stables, fort révélateurs, qui montrent par rapport à ceux de 2018 que l’élan entrepreneurial est une réalité ancrée en France. Elle se révèle d’autant plus significative qu’elle est située dans un contexte exceptionnel qui est celui de la crise sanitaire qui ne propose pas un ciel limpide.
Selon Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance, lors de la conférence de presse du 9 décembre : « Cette enquête démontre qu’il nous faut collectivement étendre notre action pour suivre la tendance structurelle d’une population française qui se tourne résolument vers l’entrepreneuriat. C’est une certitude, il va y avoir de plus en plus d’entrepreneurs en France et donc un besoin d’accompagnement renforcé pour favoriser la pérennité et la croissance de ces entreprises, vecteur de création de valeur et des emplois de demain. Ces enjeux sont au cœur de la stratégie de Bpifrance pour servir l’avenir. »

Des créateurs qui ont peaufiné leur projet

Les porteurs de projet représentent 11 % de la population interrogée alors qu’ils étaient 7 % en 2018, ce qui est loin des prévisions qui ont été répétées en boucle. La dynamique entrepreneuriale s’est donc installée de plus en plus dans la manière de concevoir l’avenir en France. Contrairement aux idées reçues, les porteurs de projet estiment que la crise les a boosté et a même renforcé leur envie d’entreprendre car du fait des confinements, ils avaient davantage l’opportunité de peaufiner leur projet, de réfléchir à de nouvelles opportunités. A contrario, les intentionnistes sont devenus plus frileux, (9 % des Français en 2021 vs 14 % en 2016).

Des chefs d’entreprise davantage engagés

Certes, les trois quarts des chefs d’entreprise reconnaissent avoir été impactés par la pandémie, leur présence n’a pas diminué pour autant depuis 2018. Au lieu de se laisser abattre par les circonstances, 1 chef d’entreprise sur 5 a utilisé la crise sanitaire pour réfléchir à la vision qu’il a de son entreprise, pour faire évoluer sa stratégie, ou encore pour proposer de nouveaux produits et services et donc s’en servir de tremplin ou de rebond. Force est de constater la forte résilience des entrepreneurs malgré le contexte sanitaire : la proportion d’ex-chefs d’entreprise ayant cédé ou fermé leur entreprise (14 %) n’a pas augmenté depuis 2018.

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