Pauline Laigneau, l’entrepreneure qui rend la joaillerie haut de gamme plus accessible

À 34 ans, Pauline Laigneau a cofondé avec son conjoint, Charif Debs, la marque de joaillerie Gemmyo. Dotée, au départ, d’un profil littéraire, l’entrepreneure n’a, aujourd’hui, qu’une idée en tête : apporter à la haute joaillerie française une touche de fraîcheur pour en faire un univers plus attrayant et plus accessible.

L’histoire de Gemmyo (jeu de mots avec la gemmologie, désignant la science qui étudie les pierres précieuses, ndlr) débute, en 2011, sur une demande en mariage. Sur un « oui » de Pauline Laigneau, les deux fiancés s’en vont faire le tour des joailliers dans l’espoir d’y trouver les alliances de leur rêve. « Cette expérience ne s’est pas du tout passée comme on l’espérait. Les joailliers de grandes maisons se montraient hautains voire intimidants et les bijoux coûtaient très chers », témoigne l’entrepreneure.

Insatisfaits d’une offre qui ne correspond pas au budget moyen des Français mais également du service, Pauline Laigneau et Charif Debs perçoivent alors dans ce secteur une véritable opportunité. « Nous voulions créer une marque de joaillerie qui mêle fraîcheur, humour et décalage afin de rendre cet univers plus agréable et le démocratiser. En clair, du haut de gamme, de fabrication française, mais plus accessible que les magasins de la Place Vendôme », résume la cofondatrice.

Pauline Laigneau affiche, au départ, un profil littéraire. Douée dans le domaine et sur l’avis de ses professeurs, elle a d’abord intégré l’ENS. « Une fois passée les portes de l’école, je me suis aperçue que je n’étais pas faite pour cela ». Ne sachant pas, pour autant, ce qu’elle souhaite faire de sa vie, elle décide de tenter un autre concours, celui de l’ENA. Les épreuves écrites passées avec succès, Pauline se retrouve à l’oral : « J’ai fait mon entretien avec le sentiment que tout s’était bien passé mais le jour où les résultats sont tombés, j’ai découvert une note catastrophique », confie l’entrepreneure. « Sur le coup, cette épreuve s’est révélée très dure mais m’a permis de réaliser que ce n’était pas du tout ma vocation. »

Au bout du compte, Pauline change de voie pour se tourner vers l’entrepreneuriat. Envisageant un énième concours, elle intègre cette fois-ci la « Majeure Entrepreneurs » à HEC. Une formation qui lui ouvre alors les yeux sur la création d’entreprise « de façon concrète et pas seulement théorique ». Pour la dirigeante, l’entrepreneuriat symbolise une nouvelle vie, porteuse de sens notamment sur le plan professionnel. « Lorsque j’œuvrais dans le secteur public, je voyais déjà les vingt prochaines années de ma vie défiler ».

Avec, actuellement, 83 % de son chiffre d’affaires issu de ventes réalisées en France, principalement sur internet, la marque est également présente à l’international. Si, au moment de sa création, tout ne s’est pas révélé évident, selon sa cofondatrice, Gemmyo projette d’ouvrir plus de boutiques physiques et de se diversifier : « Pendant trois mois, nous avions du mal à obtenir les contacts. Jusqu’à la dernière minute, nous avons cru que nous n’y arriverions peut être pas. » Mais pour l’entrepreneure qui a su relever le défi, « mieux vaut vivre avec des remords qu’avec des regrets ».

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