Fort de ses quinze années dans l’assistanat de direction, Dorothée Courteuge, 36 ans, a lancé LYDD consulting, une société qui aide les entrepreneurs dans leurs tâches administratives. Portrait d’une artiste de l’entrepreneuriat.
« J’adore remplir des formulaires administratifs tout comme je suis une passionnée d’art et d’écriture ! ». Dorothée Courteuge possède le talent des gens qui, les pieds sur terre, n’oublient pas de regarder les étoiles. Paradoxe ? Assurément, non. Plutôt une force, un talent que l’entrepreneure a su développer au fil des expériences professionnelles, avec leurs lots de satisfactions et de « galères ».
Une assistante de gestion globe-trotteuse
Regard pétillant, elle démarre son récit, ponctuant ses phrases de son sourire communicatif : « Adolescente, j’étais déjà intéressée par l’administratif des entreprises. Au sortir du bac en 1999, je me suis lancé dans un BTS d’assistante de direction en alternance. Une première expérience professionnelle qui m’a lancée dans ma carrière. » Diplôme en poche en 2001, elle souhaite concilier son envie de travailler et de voyager. Elle part s’installer à Londres où elle occupe un poste de manager de réception. De retour en France un an et demi plus tard, la jeune femme multiplie les expériences en tant qu’assistante commerciale et administrative, principalement en mission d’intérim ou en CDD. Elle confie à ce propos : « Ces contrats à durée déterminée m’ont permis d’observer toutes les facettes de la gestion des entreprises. De l’assistance comptable à la RH, en passant par l’aspect logistique ou commercial. Je suis un peu devenue un caméléon de la gestion (rires) ! »
Cette polyvalence lui permet de voyager encore. Elle passe huit mois en Nouvelle-Zélande entre septembre 2005 et avril 2006. En plus d’approfondir son expertise, elle devient bilingue, ce qui lui servira dans sa future activité. Après un retour en France et un autre voyage en Australie, Dorothée se réinstalle définitivement à Paris en janvier 2011.
Rampe de lancement
Grâce à son bagage professionnel bien rempli, elle occupe des postes à responsabilité en tant qu’office manager et assistante de direction jusqu’en décembre 2013. Elle commente : « A côté de la gestion administrative que je connaissais déjà, ces opportunités furent l’occasion de découvrir la formation des employés en entreprise. J’ai trouvé cela passionnant. Et puis j’ai réalisé que je pouvais accomplir toutes ces tâches en tant qu’indépendante et proposer un service utile pour les entrepreneurs issus des TPE et PME. LYDD était né. »
« Libérez vous de l’administratif ! »
Avec 1000 euros prêtés en « love money », elle lance LYDD consulting en décembre 2013. Le principe est simple : aider les petites structures (artisan, commerçants, start-ups, profession libérale, etc.) dans leur gestion administrative et comptable. Elle précise, le ton énergique : « Cet aspect est bien souvent problématique car il prend beaucoup de temps et demeure complexe au regard des normes appliquées aux entreprises en France. Mal géré, l’administratif peut conduire certaines boîtes au bord du gouffre, ce qui selon moi, est vraiment dommage. En tant que militante de la simplification, je voulais aider à remédier au problème ! »
Succès au rendez-vous
Dès son lancement, l’offre de LYDD rencontre un beau succès, permettant à la start-up de créer son site web et d’obtenir l’agrément nécessaire pour être reconnue comme organisme de formation. A côté de ses missions de conseil, Dorothée Courteuge peut désormais donner des cours de gestion. « Une grande source de satisfaction pour moi. Depuis longtemps, j’aspirais à développer ma fibre pédagogique », s’enthousiasme l’entrepreneure.
Sept jours sur sept
Mais tout cela n’est pas arrivé en claquant des doigts. Seule au commande de son vaisseau entrepreneurial, elle travaille presque sept jour sur sept et a dû acquérir sur le tas des compétences en marketing et communication. Elle aspire une gorgée de café et ajoute: « Après quinze ans de salariat, il n’est pas si aisé d’enfiler le costume d’entrepreneure. Il faut se débrouiller seule et faire la femme orchestre (rires). Mais je n’ai pas de regret. Cette vie trépidante, je l’ai choisie. Quand vous avez un chef d’entreprise qui vous remercie d’avoir sauvé sa boîte en réglant un imbroglio administratif, vous vous dîtes, whaouh, mon métier a du sens. C’est ma plus grande satisfaction au-delà des questions d’argent. »
La tête dans les étoiles
Si Dorothée Courteuge est très prise par son travail, elle met un point d’orgue à sortir avec ses amis, voir des expositions, des pièces de théâtre et des concerts. Plutôt nocturne en général, elle prend aussi le temps de développer sa sensibilité artistique : la lecture de romans et surtout l’écriture. Elle précise, philosophe : « C’est une autre partie de moi, ma manière de m’évader dans le tumulte du quotidien. Cette capacité à penser l’abstrait est totalement liée à mon travail très concret. Cela nourrit les relations humaines que j’entretiens avec mes clients. Quelque part, je considère la vie un peu comme une oeuvre d’art. »
Des idées plein l’esprit
Pour le futur de LYDD, Dorothée concentre ses efforts sur deux axes de développement. En septembre prochain, elle va lancer plusieurs « box » proposant des heures de consulting pour les jeunes entrepreneurs, les artisans et commerçants ou les professionnels libéraux. Elle envisage aussi de prospecter des entreprises étrangères souhaitant s’installer en France et ayant besoin d’un correspondant local bilingue pour toutes leurs tâches administratives.
Elle termine son café, esquisse son sourire légendaire et conclut : « L’entrepreneuriat est une aventure humaine avant tout. C’est peut-être ça qui me drive au quotidien malgré les challenges. D’ailleurs, en parlant de défis, j’aimerais bien faire de la radio et faire des chroniques sur mon métier d’entrepreneure. Et aussi aller dans les écoles pour montrer aux jeunes que c’est une voie professionnelle épanouissante ! » Dorothée Courteuge ou comment devenir une entrepreneure inspirante.