Interview de Sophie de Menthon, présidente d’Ethic (le mouvement des Entreprises de Taille Humaine, Indépendante et de Croissance)
L’attitude d’un entrepreneur selon vous ?
Une attitude d’entrepreneur se remarque de façon permanente dans la vie, dans les petits gestes du quotidien. Cela se traduit par une certaine façon de se comporter en groupe en faisant du sport ou en organisant les vacances par exemple. Un entrepreneur se place toujours en leader et il cherche immédiatement des solutions, sans se laisser impressionner par les obstacles. être entrepreneur c’est surtout un état d’esprit. Vous pouvez observer chez l’enfant s’il a des capacités d’entrepreneur rien qu’en le regardant jouer. Selon moi, il y a deux types d’entrepreneurs : celui qui l’est par nature et celui qui a une seule bonne idée qui le passionne et qui va venir au bout de cette passion en créant son entreprise.
Quelles sont les qualités d’un entrepreneur ?
Il possède de nombreuses qualités qui peuvent également constituer des défauts. Ainsi, il a un caractère très fort, ce qui peut le rendre parfois caractériel. Lorsqu’on est entrepreneur, on doit tracer sa route malgré les bâtons dans les roues qu’on reçoit régulièrement. Dans ces cas là, il n’y a pas de place à l’hésitation ni au manque de confiance, il faut avancer avec courage. Les défauts de l’entrepreneur découlent de cette force de caractère que j’ai évoqué. Il peut être coléreux, voire brutal, impatient et très sûr de lui.
Par quoi se caractérise cet état d’esprit ?
Cet état d’esprit se manifeste par de l’enthousiasme, de la volonté et de la créativité en chaque occasion. Lorsque je me rends dans un hôtel par exemple, si je remarque qu’il manque quelque chose, je me demande tout de suite si ce produit pourrait être fabriqué dans le pays dans lequel je me trouve et je réfléchis au type de cible qu’il pourrait intéresser. Être entrepreneur c’est avant tout une façon de voir les choses et qui pousse à projeter immédiatement la production et la commercialisation d’un produit ou d’un service qui manque.
Est-on, selon vous, entrepreneur par nature ou bien peut-on développer cet état d’esprit grâce à des formations ?
Je pense franchement que c’est une question de nature. Ainsi, il n’y a pas réellement de formation à l’entrepreneuriat, mais plutôt des écoles de management. En France, dans nos écoles de commerce, on apprend tout sauf la vente car c’est une chose encore quelque peu méprisée. Or, un créateur d’entreprise ne peut être considéré comme un vrai entrepreneur s’il ne va pas au bout de sa démarche. Savoir vendre est une qualité inhérente à l’entrepreneur et à sa fonction.
En tant que présidente d’Ethic, comment imaginez-vous un entrepreneur ayant l’esprit Ethic ?
Un entrepreneur Ethic, c’est d’abord un vrai entrepreneur et non pas juste un manager. Ensuite, il est entrepreneur de ses valeurs, ce qui est le fondement du mouvement Ethic.
Qu’est-ce les entrepreneurs peuvent apporter à la société ?
Tout ! Il n’y a d’ailleurs pas de société sans entrepreneurs. Il faut se souvenir que l’entrepreneuriat est le plus vieux métier du monde.
La France est-elle un pays d’entrepreneurs ?
Pas suffisamment. Je trouve par exemple qu’on n’a pas assez parlé de la création du statut d’auto-entrepreneur par Hervé Novelli, qui est une idée formidable. D’un seul coup, l’entrepreneuriat est devenu accessible à tous !