Adrien Salamon est le cofondateur de Balibart, service en ligne d’impression à la demande à destination des artistes. S’étant rapproché de nombreux acteurs du marché pour mieux les comprendre, le dirigeant soulève un véritable enjeu pour les artistes : vivre de leur talent.
Après avoir suivi des cours en classe préparatoire, Adrien Salamon intègre HEC et fait la connaissance de celui qui deviendra son associé, Maxime Delmotte. Tous deux décident de commencer par fonder une association : « Nous avions d’abord monté une association nommée HEC Junior Production dont le but était de trouver des financements, mais surtout d’accompagner les étudiants souhaitant réaliser des projets en école d’art » raconte le dirigeant de Balibart.
« La musique et le cinéma étaient en pleine révolution avec l’essor du numérique, alors que l’art contemporain et visuel n’avait toutefois pas encore été touché. Et il était évident que l’art graphique allait être au cœur d’un changement » explique Adrien. Pour les deux cofondateurs, il s’agit là d’un marché porteur. « Nous ne savions pas exactement ce que nous allions y faire, mais nous savions que nous devions être sur ce marché » ajoute-t-il. En rencontrant plusieurs acteurs du marché de l’art en ligne, les cofondateurs perçoivent deux possibilités : se positionner sur du haut de gamme ou sur un segment d’entrée de gamme, proche de la décoration. « Se placer sur le haut de gamme signifiait rentrer en concurrence avec des maisons de vente. étudiants et sans réseau, nous n’avions aucune chance » précise l’entrepreneur.
De ce constat, ils font le choix du segment d’entrée de gamme et se mettent en relation avec des artistes internationaux tels que des illustrateurs de presse qui restent souvent inconnus du grand public. Grâce à des fonds mis de côté pendant leurs stages respectifs, les deux chefs d’entreprise investissent 10 000 euros dans le capital de départ de l’entreprise. Et en 2014, Balibart prend vie. Autofinancés, ils développent une première version du site. L’ensemble de l’argent récolté est ensuite investi dans le marketing. De là, ils réalisent une levée de fonds auprès de « business angels » pour un montant de près de 300 000 euros.
La principale mission de Balibart consiste à ce que les artistes puissent vivre de leur art. Le dirigeant précise le concept : « Nous avons mis en œuvre une solution – the-shop.co – permettant à n’importe quel artiste de créer sa propre boutique en ligne. » Jusque- là, rien de révolutionnaire. L’originalité de Balibart réside dans la mise à disposition d’un outil de production intégré qui permet d’éditer des affiches, tee-shirts, sweats…, directement en ligne. « Les artistes fixent leur commission et dès qu’une commande est faite, la gestion du stock, la logistique ou le service client est pris en charge pour eux » détaille le cofondateur.
« Facebook se place comme notre premier canal d’acquisition », confie le dirigeant. Concernant leur stratégie, les cofondateurs misent beaucoup sur le SEO. Ils ciblent à la fois les artistes et les personnes intéressées par la décoration d’intérieur. Les deux associés se fixent pour objectif de dépasser les 10 000 boutiques d’ici à juin 2017 et prévoient 500 000 euros de chiffre d’affaires, contre 150 000 euros lors de leur premier exercice. Un départ pour le moins encourageant !