Chaque année, de nombreuses PME et TPE sont victimes d’escroqueries. Certains arrivent même à profiter du contexte du COVID-19 pour arnaquer les entrepreneurs et leur proposer toutes sortes de prestations sous l’égide de la protection des salariés. Les chefs d’entreprises sont devenus les cibles privilégiées d’arnaques toujours plus difficiles à déjouer. Cependant, il existe quelques bons réflexes à avoir pour contrecarrer les différentes fraudes existantes. Pour les entrepreneurs, comment éviter les arnaques les plus courantes ?
Les arnaques professionnelles
L’arnaque la plus fréquente touchant les entrepreneurs est l’insertion des coordonnées de la société au sein d’annuaires professionnels frauduleux. On estime aujourd’hui que les petites entreprises victimes de ce genre de pratiques déposent 400 plaintes chaque année. Le principe est simple : des entreprises, basées à l’étranger le plus souvent, contactent des dirigeants pour leur proposer une inscription dans un annuaire papier ou sur le web.
Parfois, la formulation ambiguë du courrier ne témoigne que d’une vérification d’adresse, mais au final c’est bien une commande ferme qui est passée ! Avec des prestations pouvant s’élever à 1000 euros par an, l’entrepreneur se trouvera inscrit dans des annuaires très peu diffusés, et un contrat de plusieurs années automatiquement renouvelé… Ainsi, cette arnaque sollicite parfois le concours de sociétés françaises de recouvrement pour harceler ceux qui en sont victimes et les obliger à payer. La meilleure chose à faire est de dénoncer ces pratiques auprès de la DDCCRF lors de la réception de tout courrier douteux.
Les arnaques administratives
Les escroqueries administratives sont également légion pour les entrepreneurs. Notamment, elles jouent sur le fait que tous ne sont pas au courant des formalités obligatoires, facultatives ou purement imaginaires qui peuvent entourer la création d’une entreprise. Une fois inscrits au Registre du commerce et des sociétés, les entrepreneurs peuvent recevoir des courriers expédiés par des sociétés malveillantes, leur demandant de payer des prestations administratives présentées comme obligatoires. Elles utilisent pour cela des informations publiques sur l’entreprise et se font passer pour des organismes comme l’Insee, la Caisse des retraites ou le Régime social des indépendants.
Les documents envoyés ressemblent le plus souvent à des formulaires administratifs et demandent de s’acquitter de formalités légales ou de cotisations, pouvant quelquefois dépasser les 1000 euros par an. Les chefs d’entreprises reçoivent de fausses factures avec le logo du Trésor public. Avant de signer pour toute prestation, il est donc nécessaire de vérifier si le service proposé est obligatoire ou non. Et si la société émettrice est basée à l’étranger, ne répondez jamais aux demandes.
L’arnaque à l’immatriculation au RCS
La DDPP de Paris a été destinataire de très nombreux signalements de professionnels qui, ayant récemment créé leur société, ont reçu un courrier intitulé « formulaire d’enregistrement » envoyé par la Chambre Nationale du Registre du Commerce et des Sociétés ou CNRCS. La CNRCS (Chambre Nationale du Registre du Commerce et des Sociétés) est une société privée qui n’a aucun lien avec le Registre des Commerces et des Sociétés. Elle utilise les caractéristiques propres aux courriers officiels (utilisation des couleurs bleu-blanc-rouge, du logo cerfa ou encore de termes administratifs). La CNRCS est une société privée qui n’agit pas dans le cadre d’une délégation de service public. L’enregistrement des sociétés au registre du commerce et des sociétés se fait soit auprès du greffe du Tribunal de commerce compétent, soit directement en ligne
Faux sites administratifs, attention aux arnaques !
Le Centre européen des consommateurs a reçu plusieurs réclamations de consommateurs visant de faux sites administratifs qui proposent d’effectuer, moyennant rémunération, certaines démarches administratives en lieu et place des demandeurs
Ces sites n’hésitent pas à tromper le consommateur en prenant l’apparence de sites officiels. Notamment, reproduction à l’identique de la charte graphique du site, usage des couleurs bleu-blanc-rouge, référence à des ministères, référencement en tête des moteurs de recherche.
Certains sites vont plus loin que le simple paiement du service. Les consommateurs doivent rester attentifs et vérifier qu’ils n’ont pas été abonnés, à leur insu, à un service dont ils n’ont pas besoin.
Bon à savoir :
Pour éviter toute confusion, vérifier l’adresse Internet (URL) du site. En fait, les URL de l’administration française se terminent invariablement par « .gouv.fr » ou « .fr » et jamais par « .gouv.org » ou « .gouv.com « .
Un site en « .fr » ne garantit pas obligatoirement qu’il s’agisse d’un site officiel et la société qui l’exploite peut ne pas être établie en France
Les arnaques sur Internet
Mode de communication incontournable, Internet engendre également ses propres escroqueries à destination des entreprises. Les arnaques professionnelles pullulent depuis de nombreuses années, en profitant de l’anonymat des organismes malveillants qui en sont à l’origine. Parmi les arnaques les plus fréquentes, les sites de paiement frauduleux occupent une bonne place. Pour réaliser toute commande, il ne passez que par des sites possédant un protocole HTTPS pour les transactions : les sites de paiement en HTTP ne sont pas sécurisés et vous devez les éviter. De la même manière, il convient d’éviter systématiquement les mails réclamant à un entrepreneur de fournir des données personnelles. Par exemple, ses coordonnées bancaires. Il ne faut pas hésiter à dénoncer ces messages sur le site du ministère de l’Intérieur, à l’adresse www.internet-signalement.gouv.fr.