Après vingt années de salariat dans la banque, François Faure, a repris ses études à 40 ans pour redonner du sens à sa vie professionnelle. L’occasion de rencontrer son futur associé et de fonder Sernoptès, un des rares cabinets français de conseil en gestion globale des risques et des crises. Portrait d’un entrepreneur qui a su dompter ses peurs.
« Il n’ait pas de vent favorable à qui ne connaît pas son port. Je crois que ce qui nous a le plus aidés dans notre aventure entrepreneuriale, c’est notre détermination et la volonté de construire ce que nous sommes en train de construire. » François Faure, 50 ans, directeur général de Sernoptès, fait partie des entrepreneurs à qui défricher des nouvelles voies ne fait pas peur. Pourtant, rien ne le prédestinait à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Ergonome de formation, il a travaillé en tant que salarié pendant une vingtaine d’années au sein de grandes banques. Ceci, dans différents secteurs : ergonomie, informatique, organisation et risque.
« Redonner du sens à ma vie professionnelle »
« Et puis, j’ai voulu redonner du sens à ma vie professionnelle en approfondissant un domaine qui m’a particulièrement intéressé : la gestion des risques et les situations de crise pour tout type d’organisme. J’ai donc repris des études en 2005. », partage cet homme pragmatique et bienveillant. Il passe donc un DES en management de l’information à l’UTC de Compiègne. C’est lors de la rédaction son mémoire qu’il rencontre son futur associé, Pascal Germain. « A force d’approfondir notre sujet, on s’est rendu compte qu’il fallait aller plus loin qu’écrire une thèse professionnelle sur le sujet (rires). Sernoptès était née ! », raconte François avec enthousiasme.
Du mémoire de fin d’études à la création d’une société
Au début, les deux entrepreneurs souhaitent faire uniquement du conseil aux entreprises privées sur les PCA (plan de continuité d’activité). Mais après avoir passé un autre mastère spécialisé en management des risques sur les territoires en 2008, ils élargissent leur activité de conseil à tous types de risques, de crises et de structures, aux collectivités territoriales notamment.
De la difficulté de convaincre les prospects
Trouver des clients au début n’est pas simple comme l’explique l’entrepreneur : « Pour moi, la principale difficulté a été (et est toujours) de vendre mes prestations. Bien souvent, les entreprises ne mesurent pas l’importance de mettre en place des plans de gestion de risque. Aujourd’hui, la crise, la sécurité, la sûreté et plus généralement le management des risques sont dans toutes les bouches et les derniers évènements (catastrophes naturelles, terrorisme…) vont encore renforcer ces préoccupations. Pourtant force est de constater qu’aujourd’hui le management des risques et des crises provoque plus une espèce de tétanie de la part des entreprises et plus généralement de la population qui ne connaissent pas les risques, les outils qui existent pour vivre avec et surtout les opportunités qui se dégagent quand ils sont traités correctement. »
Prouver sa valeur avec un travail sérieux
Dix ans après le lancement de la société, la persévérance semble avoir payé. Sernoptès est désormais reconnu pour ses compétences et son sérieux. La société est stable économiquement et François Faure est désormais sollicité en tant que formateur en management des risques dans un grand nombre d’écoles d’université et d’organisme de formation professionnelle. « Grand lecteur de livres, j’ai toujours aimé apprendre de nouvelles connaissances et les transmettre aux autres. Je peux désormais m’épanouir dans cet autre aspect de ma vie grâce à l’entrepreneuriat », jubile le co-fondateur de Sernoptès.
Avant de conclure : « Etre entrepreneur est avant tout une école de la liberté. Cela m’a beaucoup apporté d’un point de vue humain, sur le savoir être plus encore que sur le savoir faire. J’ai dû apprendre à sortir du cocon confortable que m’avais offert les grandes entreprises dans lesquelles j’ai travaillé. J’ai redécouvert un certain nombre de principes autour de la valeur du travail, de la transmission des savoirs et bien sûr, des risques : l’entrepreneur aime le risque… A fortiori si c’est son domaine d’étude ! (rires) »