Les mangeurs de temps, leur nom n’est pas le fruit du hasard. A l’image d’un « Pac-Man » affamé, ils grignotent tout au long de la journée votre temps pour vous entraîner sur les chemins de la paresse et surtout de la perte de contrôle de votre vie professionnelle. Vous avez du mal à identifier la raison pour laquelle vous n’avez pas réalisé toutes vos tâches ? Pourtant c’est simple : les minutes innocentes, que vous leur avez consacrées, se sont accumulées jusqu’au point d’avaler votre emploi du temps à l’image des petites boules jaunes qui disparaissent au fur et à mesure que la partie (journée) avance. Il est temps de prendre les bonus pour éviter de perdre la partie !
Les réseaux sociaux :
Il faut le reconnaître, ils mettent le monde entier en quelques clics à notre portée. Mais, inutile de se le cacher, même si le temps passé peut fortement varier en fonction de votre âge, de votre emplacement géographique, de vos centres d’intérêts et d’autres facteurs, nous y dédions un temps considérable. Leur but est généralement d’accaparer notre attention tout au long de la journée. Ils utilisent des fils ininterrompus d’informations et des notifications à la pelle.
Selon le rapport « Digital 2021 » publié par We Are Social et Hootsuite, en janvier 2021 et confirmé en 2023 dans leur dernier rapport, les utilisateurs d’Internet passent en moyenne 2 heures et 25 minutes par jour sur les réseaux sociaux dans le monde entier. Si en France, nous leur réservons légèrement moins de temps, nous parlons tout de même de 2 heures et 8 minutes par jour en moyenne ! Ceci affecte bien entendu notre travail. Une étude, menée en 2019 par CareerBuilder, montrait déjà que 29 % des employeurs avaient constaté une baisse de la productivité en raison de l’utilisation des réseaux sociaux pendant les heures de travail.
Les collègues collants :
Rien n’empêche de prendre une pause-café avec un collègue. Cela peut même constituer une bonne pratique pour le partage informel d’informations en entreprise. En tant que dirigeant, cela peut même s’avérer être une bonne pratique. Cependant certains collègues peuvent vous distraire avec des conversations ou des activités non professionnelles alors que vous êtes dans une situation de rush. Inutile de leur reprocher de jouer les trouble-tâches ! Vous êtes seul responsable de votre capacité à les éloigner. C’est votre comportement qui leur dictera que la pause n’est pas éternelle. Fermez votre porte et si vous êtes en urgence. Mettez un papier et n’hésitez pas à y insérer un dessin humoristique pour indiquer que vous n’êtes pas disponible. D’autres réflexes existent, comme utiliser des outils de gestion du temps pour vous aider à rester concentré sur vos tâches.
Le harcèlement mailo-téléphonique :
Il est devenu habituel de recevoir non-stop des appels téléphoniques et surtout des emails. Certains d’entre nous reçoivent des centaines d’emails toute la journée et parfois même plusieurs par minute. Inutile de rechercher où vous avez perdu votre temps si vous êtes toutes les deux minutes en train de scruter votre messagerie ou encore en train de répondre à un appel alors que vous avez une tâche sur le feu.
Comme beaucoup, vous pouvez être affecté par une peur connue, le « FOMO » (Fear Of Missing Out) ou « peur de rater quelque chose ». Comme toutes les peurs, il s’agit pour vous de la dompter. En réalité, l’immense majorité des appels que vous allez recevoir et des e-mails ne sont pas vitaux pour votre travail. Ils peuvent bien attendre une ou plusieurs heures que vous soyez disponible. Le réflexe basique reste de définir des horaires fixes pendant lesquels vous les consultez et de désactiver toutes les notifications ou sonneries. Il faut apprendre à se déconnecter, vous n’avez plus qu’à éteindre votre téléphone et à fermer votre boite email. Vous deviendrez ainsi performant et vous intimerez le respect à ceux ou celles qui n’hésitent pas à vous solliciter sans aucune retenue.
Le multitâche :
On peut avoir l’impression d’être plus efficace en effectuant plusieurs tâches en même temps. En réalité, il s’agit souvent d’une perte de temps. Certes, vous pouvez optimiser certaines d’entre elles en les traitant avec organisation. C’est le cas par exemple d’un serveur qui optimise ses déplacements en prenant plusieurs commandes en même temps et en évitant les aller-retours non nécessaires. Cependant, le cerveau humain n’est pas capable de se concentrer sur plusieurs tâches complexes en même temps. Le passage fréquent d’une activité à l’autre engendre souvent une perte de temps et une diminution de la productivité.
Lorsque nous essayons de faire plusieurs choses en même temps, nous sommes souvent moins efficaces dans chacune d’entre elles. Nous avons, au final, besoin de plus de temps pour les accomplir. En outre, le multitâche peut générer des erreurs, car notre attention est divisée entre plusieurs actions et documents,. Ceci entraine des oublis ou des erreurs dans chaque tâche comme nous le montre une étude menée par des chercheurs de l’Université de Stanford.
Une autre étude a ainsi montré que les personnes qui utilisent fréquemment leur téléphone portable pour envoyer des messages pendant qu’ils conduisent ont plus de risques d’avoir un accident de voiture que celles qui ne le font pas par exemple. Cela peut paraître logique et pourtant… C’est certainement la raison pour laquelle il est interdit de se servir de son portable au volant. (1 accident sur 10 est associé à l’usage du téléphone au volant. 16 % des accidents mortels lui sont imputables.)
L’infobésité :
L’infobésité est un terme qui désigne l’overdose d’informations à laquelle nous sommes confrontés dans notre vie quotidienne. Il est ainsi peut-être temps de faire un petit régime de votre consommation d’informations. Celle-ci est souvent associée à l’utilisation excessive des technologies de l’information et de la communication, telles que les smartphones, les tablettes et les réseaux sociaux. Non contente de nous prendre du temps, elle peut avoir des effets négatifs sur notre santé mentale et notre bien-être.
Elle peut causer du stress, de l’anxiété et de la confusion, en nous obligeant à traiter une quantité trop importante d’informations. Elle peut également causer une perte de productivité, en nous obligeant à consacrer plus de temps à trier et à filtrer les informations plutôt qu’à s’investir dans des tâches essentielles. Ce ne sont pas les études qui manquent en la matière.