Pionnier du conseil en efficacité énergétique et leader européen sur son marché, le groupe Effy a, depuis sa création, connu une belle croissance. Au service de la performance énergétique, l’entreprise fait partie des acteurs incontournables de l’univers des économies d’énergie. Immersion.
Garder les pieds sur terre au 36e étage d’une tour.
Sortis du métro parisien, nous n’avons pas à chercher longtemps pour trouver l’adresse du lieu de rendez-vous. Situés dans le 15e arrondissement, les locaux du groupe Effy occupent tout un étage de la Tour Montparnasse. Bien que le ciel soit grisâtre, il nous suffit de lever la tête pour connaître la direction à emprunter. Il est 9h30 lorsque nous arrivons en bas de l’imposante Tour. Passés les portes, nous pouvons accéder sans difficultés aux locaux. RAS, première étape franchie avec succès. Direction l’un des ascenseurs puisque le groupe siège au 36e étage de la Tour (ndlr : nous aurions volontiers emprunté les escaliers mais notre planning chargé ne nous le permet pas). En haut, l’ascenseur s’ouvre sur une espèce de sas. Le nom « Effy » inscrit en lettres capitales nous confirme l’arrivée à destination.
Mais là encore, telle que mission impossible nous ne pouvons entrer sans badge d’accès. C’était sans compter sur l’aide de l’un des salariés arrivant au même moment. Le deuxième obstacle dépassé, nous nous dirigeons vers l’accueil. Une ambiance plutôt neutre et agréable à la fois semble se dégager au premier abord. Après s’être présentés auprès de la réception, nous sommes invités à nous asseoir dans de fauteuils confortables. Un café nous est offert, que nous dégustons en attendant que l’on puisse nous recevoir.
Des équipes diverses et variées.
Autour de nous, entre l’accueil et une salle de réunion, nous remarquons la présence d’un babyfoot. Pas le temps pour une partie, une jeune femme souriante s’avance déjà vers nous. Il s’agit de la responsable de communication, Tiphany Quach. Avant l’interview du président du groupe Effy, celle-ci nous propose de profiter de faire un tour des locaux. Un long couloir, sur les murs duquel des photos de salariés sont accrochées, encercle la Tour et délivre chacun des espaces qui composent le groupe.
Chaque espace semble être pensé en termes d’équipe, associant parfois des membres issus de filiales différentes. Mais en arpentant l’ensemble du 36e étage de la Tour, ce qui nous frappe d’emblée, c’est la vue imprenable sur plusieurs quartiers parisiens. Un beau spectacle vraiment. La tête dans les nuages, nous poursuivons notre visite. Service marketing, service client ou commercial, administration, ressources humaines… La diversité en termes de pôles et de secteurs d’activité est au rendez-vous. Le retour à l’accueil sonne la fin de la visite des locaux. Peu de temps après, le PDG du groupe, Frédéric Utzmann, nous rejoint.
S’immerger dans l’univers des économies d’énergie.
Frédéric nous propose de procéder à l’interview dans son bureau, qui fait office également de salle de réunion. Avec la Tour Eiffel en arrière-plan, quelques photos (ndlr : de lui, et sans doute de sa famille ou de ses amis) accrochées au-dessus de son bureau et surtout l’accueil dynamique du dirigeant, nous nous sentons rapidement à notre aise. Place à l’interview. Au cours de cet entretien, Frédéric Utzmann revient sur les débuts du groupe : « J’ai rencontré, Edouard Jounet, cofondateur du groupe, lorsque nous travaillions chez Saint Gobain (ndlr : le leader mondial de l’habitat). Il s’occupait de la gestion des crédits CO2 et moi du développement de partenariats. »
Et courant 2008, l’envie leur a pris de se lancer sur un sujet encore méconnu pour l’époque, celui des Certificats d’économies d’énergie (CEE). « Une règlementation qui ressemble quelque peu à celle du carbone et qui détenait déjà un rôle important auprès de l’ensemble des filières des économies d’énergie en France » précise le dirigeant. Dans le même temps, naît une problématique environnementale et sociétale rendant obligatoire le respect de certaines normes en matière d’économies d’énergie.
Les deux cofondateurs sentent également un besoin émerger : « Les consommateurs étaient mal servis et percevaient leur fournisseur d’énergie comme biaisé dans ses conseils. Au final, ils préféraient un indépendant. » De là, ils décident de créer leur société sous le nom de CertiNergy, pionnière du conseil en efficacité énergétique.
Des entreprises basées sur un modèle synergique.
Au fil de notre entrevue avec Frédéric, nous apprenons que les sociétés issues du groupe Effy s’avèrent complémentaires et synergiques, mais restent indépendantes. « C’est un peu comme un ensemble de start-ups qui se renforcent entre elles grâce à leur flexibilité, leur agilité et leur réactivité » généralise le cofondateur. Ses activités sont d’ailleurs multiples. « Les filiales CertiNergy et CN Solutions travaillent avec de grands consommateurs d’énergie tels que des industriels ou des collectivités territoriales, et les accompagnent dans la réduction de leur consommation énergétique » explique le président du groupe. « Et les CEE permettent de financer une partie de ce service » ajoute-t-il.
Mise à part cette activité « grands comptes », une autre se caractérise par celle menée auprès des particuliers. « Une plateforme web, composée des filiales Quelle Energie et Calculeo, permet aux ménages d’évaluer le prix de leurs travaux et d’accéder à des aides dédiées et au réseau d’artisans pour leur mise en œuvre » détaille Frédéric Utzmann. Et enfin, une dernière activité se concentre sur l’isolation des combles grâce à la filiale Combles Eco Energie, qui s’adresse aux particuliers dont les ménages en situation de précarité énergétique. « Proposée à partir d’un euro symbolique, cette offre fait de nous la première entreprise d’isolation des combles perdus en France » explique le dirigeant.
S’adresser à l’ensemble des acteurs du marché.
Comme nous l’explique Frédéric, le groupe s’articule autour de trois pôles : celui des entreprises et collectivités, celui de la plateforme web d’intermédiation entre particuliers et professionnels, et celui d’isolation des combles. L’une des spécificités du groupe et qui fait sa force repose sur cette forme de diversification.
Le PDG nous en dit plus à ce sujet : « Nos projets répondent à toutes les problématiques, des grands consommateurs d’énergie jusqu’aux plus petits. Nous avons réussi à développer cette palette de services afin de toucher chacune des cibles concernées. » Avant de s’appeler Effy, le groupe portait d’ailleurs le nom de CertiNergy Group, mais la confusion entre la maison mère et sa filiale, CertiNergy, les a conduits à ce changement d’appellation. « Cet ancien nom n’était pas révélateur de nos activités. Le cœur de métier de toutes nos activités c’est l’Energy Efficiency. D’où le nom de Effy », précise le cofondateur. Désormais, le groupe se place comme un « fournisseur d’économies d’énergie pour tout le monde » comme nous l’explique le dirigeant.
Une ambiance dynamique, ou plutôt énergique !
En se baladant au sein des différents services qui composent le groupe, nous remarquons une autre particularité. Les équipes sont, dans l’ensemble, relativement jeunes. « Un véritable esprit d’équipe se fait sentir au sein des différentes entités. Chacune d’entre elles détient sa propre identité et ses projets » souligne avec un plaisir évident Frédéric.
En discutant avec des collaborateurs, nous apprenons également que certains sont arrivés jeunes dans l’entreprise et ont évolué au sein de celle-ci. La diversité du groupe semble être l’occasion de favoriser la mobilité interne. Côté ambiance, l’environnement de travail agréable semble accueillir des salariés plutôt détendus. « J’ai le sentiment qu’ils détiennent l’envie d’avancer en s’engageant pleinement dans leur travail. Je ressens ce dynamisme, cette énergie » confie le président du groupe. « Quelque part, c’est un beau métier que de se lever le matin et contribuer à améliorer la compétitivité énergétique des industriels, baisser la facture en énergie des ménages, et aider ceux qui ont froid l’hiver » ajoute Frédéric Utzmann.
Le service communication nous confie d’ailleurs que régulièrement les salariés sont tenus informés de l’actualité du groupe, toutes filiales et activités confondues. Une bonne manière de renforcer la cohésion entre les différentes sociétés.
Une croissance quasiment autofinancée.
Fréderic nous explique qu’ils ont d’abord choisi de s’autofinancer et nous donne la raison de leur choix. « Nous voulions nous développer sans forcément faire appel à des fonds pour garder une certaine liberté. » Malgré une forte croissance dans un environnement économique difficile, l’entreprise n’a quasiment pas levé de capital. Le business model de négoce de CEE, sur lequel reposait le groupe à ses débuts, suffisait au financement de sa croissance. « Nous sommes parvenus à créer un marché d’échanges pour ensuite autofinancer le développement de notre propre capacité de production de CEE ainsi que notre réseau de partenaires ». « Pionnier et leader sur ce marché de niche, l’entreprise était très rentable. Nous avons alors décidé d’investir dans des projets de diversification dans les économies d’énergie ».
Voilà pourquoi, en 2011, ils décident de créer un incubateur interne. Une étape qui intervient généralement plus tard dans la vie d’une entreprise. Le principe était d’identifier et de diversifier des activités à valeur ajoutée dites «annexes», sans impacter le développement de l’activité principale. « Le business étant déjà en forte croissance, nous ne voulions pas le disperser alors nous avons placé nos autres projets dans cet incubateur. L’innovation était là mais il a d’abord fallu la mettre de côté ». Quatre projets de diversification se distinguaient.
Parmi eux, leur première acquisition, matérialisée par l’entreprise Calculeo, la création de l’offre de l’isolation des combles perdus à un euro, l’internationalisation de leur offre globale en Pologne et en Italie et un projet de financement de travaux pour les industriels (ndlr : aujourd’hui appelé «CN Solutions»). Des projets qui sont devenus des sociétés à part entière et qui font aujourd’hui de l’entreprise Effy, un groupe.
Surmonter les difficultés.
Le groupe Effy n’a pas connu que des périodes faciles, mais c’est aussi ce qui fait sa force. En 2015, l’une de ses filiales, CertiNergy SAS, est mise sous protection du tribunal de commerce à la suite de la chute du marché des CEE. Le prix des CEE, basé sur celui du marché, chute radicalement et les met, de fait, en difficulté face à leurs clients.
Coup dur pour le groupe qui a été contraint de mettre en œuvre un plan de sauvegarde et de réduire ses effectifs. Par chance et surtout, par stratégie, ils parviennent à redresser la barre en reportant le paiement des créances afin de libérer de la trésorerie pour ensuite financer la restructuration, en renégociant leurs contrats en fonction des prix du marché en constituant une nouvelle offre globale de lutte contre la précarité énergétique, ainsi qu’en proposant une globale plus solide et plus attractive pour leurs clients. « Ce fut un véritable challenge humain et professionnel. Nous en sommes repartis plus souples et plus agiles pour être mieux armés et affronter un marché en constante évolution ».
La société est parvenue à revenir à l’équilibre en à peine 6 mois, ce qui leur a permis de sortir du plan de sauvegarde avant l’été 2016. « Ce qui ne tue pas rend plus fort, parait-il. Et nous avons énormément appris de cette phase difficile » ajoute le dirigeant.
Évoluer dans un environnement en pleine mutation.
Pour le président du groupe, un point clé est à considérer : « Nous évoluons dans un monde volatile, incertain et complexe, en pleine transformation. Pour y être performant, nous devons avant tout être flexibles et nous adapter en permanence à notre environnement. » En pleine transition énergétique, le cofondateur semble avoir conscience des enjeux actuels et préconise la restructuration : « Il faut se concentrer sur les activités pour lesquelles nous détenons des forces, qui nous permettent de nous différencier et qui présentent un potentiel de croissance élevé. »
Et surtout, « le monde de l’énergie est en train de changer et le consommateur souhaite maîtriser son énergie pour consommer mieux » s’enthousiasme le dirigeant. La France resterait d’ailleurs le pays leader sur ce secteur, au niveau des obligations et de la diversité des actions qui peuvent être réalisées. Déjà présent à l’international, en Pologne et en Italie, le groupe prévoit toutefois de poursuivre son développement dans ce sens : « Nous sommes convaincus qu’il faut continuer de déployer nos services au delà des frontières » conclut Frédéric Utzmann. Bel avenir en perspective.
Les valeurs de l’entreprise
- Dynamisme, l’une des valeurs fortes du groupe.
- Engagement, auprès de leurs clients mais aussi de leurs équipes.
- Satisfaction. Elle concerne à la fois les clients et les collaborateurs.
- Indépendance. Qu’il s’agisse de l’autofinancement ou de l’indépendance de chacune des filiales.
- Responsabilité environnementale. Ils détiennent un rôle à mener auprès des consommateurs en matière d’économies d’énergie mais également en termes d’impact environnemental.
(ndlr : le tout forme le mot « désir » puisqu’on dit que « le désir naît de la volonté », selon Diderot, rappelle le dirigeant du groupe).