L’écologie en entreprise représente un enjeu majeur de la société actuelle. Au sein des entreprises, comment les salariés perçoivent-ils l’engagement de leur entreprise ? Est-ce une opportunité pour l’entreprise et les salariés ? L’implication des entreprises est-elle réelle ou est-ce un phénomène de mode ?
L’enquête « Le travail en transitions », réalisé par l’institut Elabe pour l’Unédic, met en exergue comment les actifs perçoivent les grandes transformations du monde . Cette étude confirme que la préoccupation est ultra-majoritaire : 85% des actifs se déclarent préoccupés par le changement climatique et la situation de l’environnement. Plus d’un sur cinq se déclare même « anxieux, angoissé par l’avenir ». « Ces personnes se posent des questions existentielles. Pour elles, l’inquiétude s’est mue en une peur qui peut être paralysante », constate Laurence Bedeau.
L’écologie en entreprise : La grande préoccupation des salariés
Dans ce contexte de grande préoccupation, les actifs désignent majoritairement (77%) l’État comme l’acteur qui devrait agir sur les questions écologiques et environnementales. Cependant, les entreprises sont également fréquemment citées (50%), tout comme… les citoyens eux-mêmes (49%). On ne peut donc pas considérer que les actifs abdiquent toute responsabilité, ni d’ailleurs que ces résultats s’inscriraient dans une mécanique bien française où l’on attendrait trop du pouvoir régalien », note Laurence Bedeau.
Dans la vie professionnelle, c’est la dégradation des conditions de travail qui est assez nettement en tête des conséquences perçues (16%). Les canicules ont laissé des traces chez ces actifs, qui évoquent « des bureaux et transports impraticables en été » ou la baisse de performance liée à la chaleur. « C’est la preuve que la question écologique n’est plus une question théorique.«
« L’engagement écologique est désormais un déterminant de la relation à l’employeur »
Pour les employeurs, un enjeu d’attractivité émerge. L’enquête montre en effet que 7 salariés sur 10 jugent qu’un engagement actif de leur entreprise en faveur de la protection de l’environnement les inciterait à y rester durablement. Pour 44%, des pratiques allant à l’encontre de la transition écologique pourraient être un motif de départ. Le schéma se répète dans la perspective de recrutements : 62% des actifs voient dans l’engagement écologique d’une entreprise un motif qui les inciterait à y postuler. Pour 48%, l’absence d’engagement actif serait un repoussoir. Laurence Bedeau relève que « toutes les catégories de population, quel que soit le critère que vous considérez, s’accordent sur le fait que la transition écologique est désormais un déterminant de la relation à un employeur ». Preuve que, comme d’autres aspects de l’activité humaine, le changement climatique bouleverse le monde du travail.
Les entreprises engagées au niveau de l’écologie ?
44% de salariés considèrent que leur entreprise est engagée au niveau écologique soit bien en dessous de la moyenne et de plus seulement 9% en sont complètement convaincus. Cependant les entreprises privées semblent plus enclines que des entreprises publiques à adopter un comportement écologiste. Ce qui est fort intéressant dans les résultats c’est que la taille d’entreprise ne joue pas un rôle majeur. Pour les entreprises engagées, leur investissement est perçu à la fois comme une réponse opportune aux tendances actuelles mais également comme un réel engagement des dirigeants.
Les moyens proposés par les entreprises ?
Des entreprises qui ne donnent pas toujours les moyens nécessaires à leurs salariés pour réduire leur impact écologique dans leur quotidien au travail mais ce qui est loin d’être anodin c’est que nombre de salariés estiment savoir comment réduire leur empreinte écologique au sein de l’entreprise et dans leur quotidien au travail.
A contrario, seuls 44% déclarent que leur entreprise leur donne les moyens pour réduire l’impact écologique. C’est encore sur ce point que les entreprises privées semblent plus investies (49% des collaborateurs estiment que leur entreprise leur donne les moyens nécessaires contre 32% dans le public). On pointe souvent du doigt les entreprises privées alors qu’il faudrait se pencher sur le public, selon l’Insee en 2017
Une opportunité de croissance pour l’entreprise ?
Les salariés estiment que l’investissement dans l’écologie se révèle une opportunité de croissance pour l’entreprise mais ils se révèlent plus sceptiques concernant l’apport de l’écologie pour les entreprises. Pour 72%, les engagements dans les domaine de l’écologie en entreprise sont compatibles avec le développement des entreprises. Enfin, pour 69% elles peuvent même être sources de croissance. 66% d’entre eux considèrent que la mise en place d’actions en faveur de l’environnement dans les entreprises les rend plus attractives pour les candidats. Des convictions plus ancrées pour les salariés du privé et des grandes entreprises.
Alors que la population prend progressivement conscience de l’urgence écologique, les entreprises devraient changer leur attitude aux risques de se retrouver bientôt en difficultés de crédibilité et de notoriété.