Oser le zéro stock, révolution à l’origine industrielle, s’est répandu de manière fulgurante avec l’apparition des nouvelles technologies qui ont permis de mettre en application cette méthode sur les sites e-commerce. Elle demande une anticipation de toutes les fluctuations du marché et met parfois en difficultés les entreprises.
Cette gestion de la production en flux tendus, développée par Toyota dans les années 1960 avec sa doctrine des 5 zéros, s’est imposée dans une grande partie de l’industrie. La distribution traditionnelle, elle aussi, s’efforce de limiter considérablement ses stocks en arbitrant en fonction des prévisions des ventes : les réserves ne peuvent généralement répondre qu’aux besoins des jours qui viennent, au mieux des semaines.
La vente en ligne s’affranchit des contraintes des magasins physiques. Il est aujourd’hui tout à fait possible de lancer un site e-commerce sans aucun stock et de pérenniser son activité dans le temps. Une start-up peut ainsi lancer son projet de vente en ligne en allouant ses ressources à l’innovation et à la communication, sans immobiliser de trésorerie.
Le drop shipping : du fournisseur au consommateur
Un magasin aux rayons vides comme un site marchand ne proposant que des produits indisponibles risquent bien de connaître un chiffre d’affaires en berne. Mais constituer les stocks nécessaires pour proposer un choix suffisant immobilise de précieuses ressources, voire menace la trésorerie et la santé financière d’une entreprise.
Grâce au Drop shipping, une boutique en ligne s’affranchit de toute gestion directe de ses stocks. Les expéditions aux clients sont en effet directement effectuées par le fournisseur en fonction des commandes passées sur votre site. Drop shipping signifie tout simplement expédition au compte-gouttes.
La relation entre le site marchand et le fournisseur peut être plus ou moins développée :
- L’envoi est parfois anonyme, avec un paquet standardisé où ne figurent ni le nom ni les coordonnées du marchand. Cette solution, connue sous le nom de blind shipping, doit être évitée. L’expérience client est en effet doublement dégradée : aucune information ne rattache le paquet au site où la commande a été passée, et l’absence d’une adresse de retour constitue un écueil en cas de rétractation ou d’échange.
- L’expédition peut être personnalisée, le fournisseur précise alors le nom et l’adresse de retour et inclut la facture ou tout autre document fourni par le marchand. Avec le private label shipping, les consommateurs ne prennent plus forcément conscience que leur colis a directement été envoyé par le fournisseur : l’utilisation du drop shipping devient plus transparent pour l’acheteur.
- Une plateforme logistique externe peut aussi se voir confier la gestion des expéditions, ainsi que la prise en compte des retours et échanges. Avec cette solution, appelée en anglais fulfillment integral, le marchand est en contact avec un seul interlocuteur qui peut gérer de nombreux fournisseurs.
Si vous êtes tenté par le drop shipping, vous pouvez vous-même sélectionner les fournisseurs qui vous intéressent ou travailler avec des plates-formes spécialisées comme Ecopresto.com, l’un des leaders français dans son domaine.
Gain de visibilité, animation commerciale et prospective
Grâce au drop shipping, une boutique en ligne peut virtuellement proposer autant de références qu’il le désire. L’avantage en matière de référencement naturel sur Google est essentiel : plus de références entraîne plus de pages et de mots-clés et donc implicitement un plus grand volume d’expressions positionnées sur Google ! Pour autant, il pourrait être risqué de perdre totalement l’identité que confère une stratégie de gamme pertinente. Transformer en effet en bazar virtuel un site positionné sur un marché clairement identifié, pour lequel il a acquis une légitimité de spécialiste, serait contre-productif.
Vous pouvez utiliser le drop shipping pour étoffer votre gamme existante, et proposer par ce biais de nouvelles références qui compléteront votre catalogue durablement ou participeront à votre animation commerciale : il devient facile de mettre en avant des articles différents en fonction des attentes des consommateurs, des tendances ou des saisons. Pouvoir vendre de nouvelles références sans stock est aussi idéal pour tester de nouveaux marchés et de nouvelles gammes de produits sans investissements conséquents.
Si le drop shipping s’avère précieux aux marchands présents uniquement sur Internet, il peut aussi participer à une stratégie de développement des boutiques en ligne adossées à un magasin physique : une enseigne comme Fashion Galerie, présente en ligne avec son site fashiongaleriestore.fr, peut ainsi commander au printemps des références au compte-gouttes, comme des sacs de plage, les proposer en rayon et en ligne et s’approvisionner en temps réel à chaque nouvelle vente.
Lancer sa propre place de marché : et pourquoi pas ?
De nombreuses boutiques en ligne ouvrent leurs pages à des vendeurs tiers, moyennant généralement un abonnement et une commission sur les ventes. Les vendeurs bénéficient de la notoriété et du professionnalisme du site qui les accueille et met son support client à leur disposition. Quant à la marketplace ? Elle multiplie à moindres frais les références puisqu’elle n’a plus à constituer de stocks pour vendre toujours plus de références ! Une place de marché représente un réel facteur clé de succès : selon les chiffres publiés par la FEVAD (Fédération E-commerce et Vente À Distance) en 2018 les marketplaces comme Amazon ou Cdiscount continuent de se partager la part du gâteau, ne laissant que très peu de place aux plus petits sites. Cependant, on remarque que les achats en ligne participent de plus en plus aux ventes dans les magasins traditionnels, notamment les points relais.
Une place de marché constitue un modèle économique convaincant pour se lancer dans la vente en ligne. Les vendeurs tiers peuvent être des professionnels comme des particuliers : originellement site d’enchères entre consommateurs avec une approche CtoC, Ebay.fr est devenu une véritable place de marché CtoC et BtoC. Pour réussir sa place de marché, mieux vaut définir un positionnement différenciateur, comme dawanda.com etalittlemarket.com qui misent par exemple sur les créations originales.
Un site e-commerce sans stock : oui mais pourquoi ?
Lancer une activité de e-commerce sans stock ne constitue pas une finalité mais une alternative parmi d’autres. Les solutions miracles n’existent pas et le drop shipping comme les places de marché possèdent aussi leurs limites. Dans le cas du drop shipping, les marges sont par exemple réduites car le fournisseur répercute le coût de l’incertitude : il ne connaît pas à l’avance les volumes qui seront achetés par la boutique en ligne. En ce qui concerne les marketplaces, l’enjeu est double en matière de communication : séduire autant les vendeurs que les acheteurs. L’équilibre entre l’offre et la demande s’avère difficile à trouver, surtout en phase de démarrage : trop peu de marchands et les consommateurs ne seront pas au rendez-vous, mais une place de marché sans clients risque aussi fort de décourager les vendeurs.
Ces deux solutions de vente sans stock doivent demeurer au service d’une idée novatrice et d’un modèle économique fort. Si elles peuvent jouer un puissant rôle de leviers et ouvrir par opportunité de nouveaux horizons, elles seront inutiles et constitueront même des mirages dangereux sans réel projet à soutenir.