Le management évolue au fil du temps avec l’arrivée des nouvelles générations au sein de l’entreprise, qui impliquent, désormais, plus de souplesse et de responsabilisation. Mais, d’un autre côté, le manque quasi-total d’autorité peut vite être perçu comme une faille et nuire à votre crédibilité. Doit-on être autoritaire avec ses salariés ? Trouver le juste milieu entre souplesse et fermeté ne serait-il pas la solution ? Explications.
Une génération qui prône le changement
L’arrivée de la génération Y sur le marché a quelque peu bousculé le management traditionnel, en le poussant à plus de souplesse : managers et dirigeants doivent s’adapter et, forcément, leur vision de l’autorité face aux salariés est repensée. « Face à un travail en mutation, les priorités évoluent, avec 79 % des jeunes qui déclaraient avoir une conception du travail différente de leurs parents. Des priorités qui se retrouvent parmi les valeurs que les jeunes souhaitent valoriser au travail : la qualité (45%), l’écoute (43%) ou la reconnaissance (39 %) bien plus que l’autorité (4%), la fidélité (14 %) ou l’effort (20 %). Un état d’esprit qui se retrouve dans de nombreuses start-up », comme l’estimait une étude menée par Viavoice auprès de jeunes âgés de 18 à 30 ans.
Mais ces nouvelles recrues méritent-elles un traitement différent ? Adapter sa vision de l’autorité, est-ce vraiment bénéfique ? Pour leur permettre de s’intégrer au mieux dans leur nouvelle entreprise et d’y rester sur le long terme, faire preuve d’une certaine souplesse peut s’avérer profitable. Le risque de cette adaptation reste, néanmoins, d’atténuer votre niveau de crédibilité face à vos salariés. Allier fermeté et souplesse représente donc un bon compromis pour lequel les managers doivent opter.
Se débarrasser de la mauvaise autorité
Certains doivent toutefois, en premier lieu, se débarrasser de leur « mauvaise autorité », qui pourrait rapidement leur jouer des tours. Par habitude ou par agacement, il est logique d’entretenir quelques manies comme le fait de crier sur les autres pour les réprimander ou de pointer leurs erreurs, et appliquer ces habitudes dans la façon de manager leurs salariés : une erreur monumentale !
Vos collaborateurs n’ont pas besoin de ce type d’autorité, qui, à force, créera du ressentiment envers vous, une mauvaise vision de l’entreprise et une envie de plus en plus forte de quitter leur poste. Une pratique à éviter absolument si vous souhaitez préserver votre équipe. Vous n’occupez ni le rôle de parent, ni celui de maître d’école. Donner constamment des ordres à vos employés ne les fera pas avancer plus rapidement ou de façon plus efficace. Commencez à travailler votre façon de vous exprimer et pensez à garder votre calme lorsqu’une situation prend de l’ampleur pour ne pas déferler votre stress sur vos salariés : un travail qui se construit au fil du temps.
Construire son autorité au fil des jours
Inutile de penser acquérir la « bonne autorité » du jour au lendemain. Cette dernière se construit au fil des jours et à travers plusieurs méthodes :
1/ Ayez confiance en vous
Vous représentez l’image de votre entreprise mais le seul titre de dirigeant ne suffit pas à inspirer le respect et la confiance. Montrez que vous êtes sûr de vos décisions et de vos demandes en montrant l’exemple dans vos propres missions, ce qui entraînera vos collaborateurs à vous suivre, presque naturellement. Ne passez pas votre temps à donner des directives mais plutôt à développer le potentiel de votre équipe à ses côtés afin qu’elle ne vous place pas dans la case « donneur d’ordres ».
2/ Prenez le temps de poser les objectifs
Une réunion bien organisée représente un excellent moyen de fixer les objectifs de chacun, de répondre aux potentielles craintes de vos collaborateurs et d’envisager des améliorations pour vos projets. Des bases bien posées, claires et concises permettent d’éviter les erreurs et surtout, de ne pas avoir constamment besoin de donner des ordres. Vos salariés savent, au préalable, ce que vous attendez d’eux. Il n’est donc pas nécessaire de leur rabâcher toute la journée. N’oubliez, cependant, pas de recadrer ceux qui ne respectent pas les consignes lorsque cela s’avère nécessaire.
3/ Prônez l’écoute et l’empathie
Des mots qui ne sont pas forcément des antonymes de l’autorité, bien au contraire, ils renforceront votre crédibilité à travers votre bienveillance. En vous mettant à la place de vos salariés, vous comprendrez mieux leur position et leurs difficultés, et vous pourrez adapter votre management en fonction de ces dernières. Rappelez-vous également que chaque salarié est différent, en fonction de son âge, de son parcours professionnel et personnel ou encore de son poste. Adaptez votre façon de communiquer à chacun d’eux afin d’accompagner leurs travaux de manière efficace.
4/ Maîtrisez votre corps
Notre gestuelle renvoie fortement les messages de nos pensées et notre interlocuteur à vite tendance à l’interpréter. Les gestes de vos mains sont significatifs. N’hésitez donc pas à les utiliser pour faire passer vos idées ! À l’inverse, n’en faites pas en étant énervé, au risque que cela soit assimilé à de l’agressivité. Travaillez également le ton de votre voix. Posez-la de manière calme et posée, tout en étant ferme dans vos décisions. Parler fort ou d’un ton agressif ne véhiculera pas mieux vos décisions et aura tendance à créer des tensions avec vos interlocuteurs.